Chapitre 13

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Nihale

Il faisait froid... Tellement froid...

Je me sentais lourde, comme si quelqu'un m'avait assommé. Ma tête me faisait affreusement mal, on aurait dit que j'avais pris une bonne cuite. Ce qui n'était évidemment pas le cas ! J'ouvrais, avec peine, les yeux mais cela ne servait pas à grand-chose. Il faisait sombre et j'avais beaucoup de mal à distinguer ce qu'il y avait autour de moi.

Je touchais mécaniquement ma hanche droite en espérant y trouver de quoi soulager mon mal de crâne. Oui ! Par je ne sais quelle chance, ma sacoche était toujours là. Heureusement, je connaissais par cœur chacune des fioles qu'elle contenait. Je n'eus donc aucun problème à trouver un antidote. C'était toujours ça de pris.

J'étais couché à même le sol, sans doute dans une des cellules qu'Ayane n'avait pas ouverte. Ayane ! Où était-elle ? Et Ezarel ? Et Nevra ? Et Silel ? Avait-il pu sortir avec tous les prisonniers ? Et Natsu et Valkyon qui étaient restés en arrière ?

La panique commençait à monter en moi quand j'entendis un râle dans le noir. Il était très proche. Peut-être que je n'étais pas seule dans la cellule. À ce moment-là, les flammes de ma meilleure amie me manquèrent horriblement. Je n'avais pas d'autre choix que de me tourner dans tous les sens pour essayer d'apercevoir quelque chose ou plutôt quelqu'un.

Je tâtonnais dans le noir depuis ce qui me semblait être une éternité déjà quand je finis enfin par toucher ce que je pensais être un corps. Après à qui il appartenait, c'était tout le problème.

Je me mis à examiner de manière plutôt indécente, de mon point de vue, le corps de la personne allongée à côté de moi. De longs cheveux attachés en queue de cheval, ça pouvait être Ayane bien que je ne me souvienne pas qu'elle se soit attaché les cheveux...

Quand mes mains rencontrèrent finalement ce qui ressemblait à un torse masculin je reculai vivement. Tout d'un coup la cellule me sembla étrangement petite. Bon sang... Parmi les trois personnes avec qui j'étais au moment où on s'était fait attaquer, il avait fallu que je me retrouve enfermée avec Ezarel. Et le pire, le pire était que... Je l'avais touché, palpé, caressé, tout ce que vous voulez.

Chez les Absynthes, tout le monde savait que toucher notre chef de garde était passible d'une lourde peine. Bon d'accord, je ne savais pas qu'il s'agissait de lui à ce moment-là mais quand même !

Quand j'entendis à nouveau un son ressemblant à un râle en provenance de l'elfe, je me surprise à frissonner. Mais ce n'était pas de la peur, c'était... Je ne saurais l'expliquer, du désir peut-être. Bravo Nihale, voilà que tu fantasmes sur ton chef de garde, inconscient dans un cellule ennemie, génial !

Comme ma conscience venait de me le rappeler ce n'était ni le moment ni le lieu pour se demander ce qu'il y avait sous la carapace de l'elfe à la chevelure bleue. Je m'approchai doucement de lui tout en faisant attention à ne pas le toucher cette fois-ci.

— Ezarel... Ezarel...

Devant l'absence de réponse, je me décidai à appeler plus fort.

— Ezarel ! Ezarel, debout !

J'étais accroupie à côté de lui, assise comme un chien attendant que son maître se réveille. Quelle ironie ! Je m'apprêtai à réitérer mon appel quand le corps de l'elfe bougea.

— Tu n'as pas besoin de m'appeler autant Nihale. Tu me casses les oreilles...

Malgré cette fantastique répartie made in Ezarel, je ne pus m'empêcher de sourire. Je me sentais mieux maintenant qu'il était réveillé. Je n'étais plus seule dans cette étroite cellule. Il était là, lui aussi.

« Je t'ai toujours regardé... » [Fanfiction Eldarya]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant