Chapitre III : Mission Superflue - Partie 1

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Partie 1 : 

Mark

C'est drôle comme elle se surprend elle-même dans ce qu'elle dit ou ce qu'elle fait. Elle est la contradiction incarnée. Un jour, elle me déteste, et celui d'après, elle s'inquiète pour moi. Comme toutes les femmes. Mais Léa n'est pas toutes les femmes. Je ne saurais dire pour quelles raisons. Ce qui est certain c'est qu'elle n'a pas le même comportement que toutes ces dindes qui m'entourent habituellement. Je n'ai pas pu m'empêcher de la taquiner un peu en la poussant plus loin dans ses retranchements. Je dois avouer que flirter avec elle ne m'a pas été désagréable. Et que dire de son petit short qui laisse dévoiler ses magnifiques et longues jambes... Et son menton... J'aimerais tant pouvoir y déposer de légers baisers, pour lui montrer qu'il me plaît, sans concession. Je ne sais pas si elle a conscience que se balader ainsi dans les couloirs d'un hôtel est très dangereux. Dangereux par rapport aux dommages que ça causerait sur les yeux des clients de la gent masculine. Bref, je divague là, il faut que je m'arrête. D'une part, parce qu'on travaille ensemble, d'autre part, parce que je n'ai aucune envie de profiter de ses moments d'égarements après son agression.

Je connais très bien ces procédés. Lorsque l'on devient victime, on cherche quelqu'un ou quelque chose à quoi se rattacher, vers qui se tourner. En aucun cas, je ne peux l'être pour Léa. Impossible. Il faut impérativement que je me concentre sur la raison pour laquelle je suis revenu ici. Miami va m'offrir des réponses, et je me dois d'être attentif à tout ce qui m'entoure. Si j'ai atterri dans cette ville, ce n'est pas pour m'intéresser à autre chose que ma mission. Par contre, je vais tout tenter pour attraper celui qui a osé faire subir ça à Léa. Il ne m'est pas possible de faire autrement. C'est sûrement une déformation professionnelle. Je n'ai aucune envie qu'elle me perçoive différemment, donc je vais devoir enquêter discrètement.

Je trouve que Léa a posé beaucoup trop de questions lorsque je lui ai dit pourquoi j'ai voulu réserver une chambre pour elle près de la mienne. À la voir froncer les sourcils, je pense qu'elle était étonnée que j'en sache autant à propos des séquelles psychologiques que peut engendrer un tel événement. Heureusement que Kaleb et Nyna ne savent rien et que Jack a été discret. Il est vrai que j'ai été un peu loin en exposant mes connaissances, mais je n'ai pas pu m'en empêcher en la voyant aussi déstabilisée et méfiante vis-à-vis de moi.

Jack m'a confirmé que j'ai réussi à brouiller les pistes en indiquant que j'avais tout appris en école de commerce. Je pense que ça suffira. Pour le moment en tout cas. Car Léa a l'air d'être le genre de femme intelligente qu'on ne peut pas berner très longtemps. Mais je n'ai pas le choix. Je dois continuer à masquer le réel motif de ma présence ici. Ma couverture est plutôt bien ficelée pour le moment et il est hors de question que je me laisse déconcentrer par cette femme. Elle ne peut pas être une distraction.

— Vous devriez aller vous reposer un peu Léa. Il est encore très tôt, vous avez besoin de dormir un peu.

— C'est vous qui dites ça ? Vous devriez regarder votre tête avant de me donner des conseils que vous ne respectez pas vous-même, me répond-elle en riant.

— Je n'ai pas le temps, je dois retourner travailler.

— Mais moi aussi ! D'ailleurs, je dois aller me préparer pour...

— Hors de question de vous voir mettre un pied à la boutique aujourd'hui, la coupé-je de manière un peu trop virulente.

— Ce n'est pas vous qui allez décider pour moi, rétorque-t-elle en serrant les dents.

Elle est en colère. Encore. Et j'adore la regarder s'insurger contre moi. Je la trouve plus séduisante quand ses sourcils se froncent au point de laisser apparaître cette petite ride de contrariété au milieu de son front. Ses yeux me lancent des éclairs, elle a l'air incapable de se contrôler lorsque je lui intime l'ordre de ne pas reprendre son travail. Je me doutais qu'elle allait réagir ainsi et je me soupçonne de l'avoir provoquée inconsciemment, uniquement pour susciter en elle cette émotion qu'elle ne sait pas maîtriser. Je joue avec le feu et je commence à aimer ça. Le mot « danger » se manifeste dans mon esprit.

— Je suis votre patron et vous êtes encore trop faible pour tenir la boutique aujourd'hui.

— Et donc, sous prétexte que vous avez le pouvoir, vous croyez que vous avez des droits sur moi ? Mais vous vous mettez le doigt dans l'œil, monsieur le Directeur ! ironise-t-elle.

À ses mots, elle descend de sa chaise lestement, et elle s'en va d'un pas décidé, sans même se retourner. L'ambiance est retombée d'un seul coup. Miles me regarde, interloqué, en se demandant sûrement ce qui a bien pu se passer durant sa courte absence. Elle a le feu en elle, mais je sais pertinemment que si elle se force à reprendre une activité trop vite, elle va se perdre.

— Elle a un caractère bien trempé, n'est-ce pas ?

Je me retourne, reconnaissant la voix qui vient de s'adresser à moi. Jack a sûrement tout entendu des dernières phrases de ma conversation avec Léa.

— Tu n'as pas perdu de ta discrétion pour entrer dans une pièce à ce que je vois, dis-je en lui serrant vigoureusement la main pour le saluer.

— Par contre, toi tu as perdu un peu de ta diplomatie pour convaincre les femmes. Je ne me rappelle pas t'avoir formé ainsi, me répond-il avec un sourire moqueur.

— Tu sais très bien que Léa...

— Oui, je sais, Léa est très sauvage et j'ai bien remarqué que tu as choisi de commencer par essayer la technique du dictateur avec elle, mais je ne sais pas si tu auras des résultats probants.

— On verra. Ce qui compte, c'est de garder un œil sur elle, réponds-je un peu énervé de l'intervention de Jack ne sachant pas pourquoi.

— Tout à fait, et elle ne tiendra pas la journée.

— Je sais, mais ne t'inquiète pas, j'ai missionné Jim pour la surveiller. J'avais prévu qu'elle voudrait reprendre le travail rapidement.

— Tu n'as pas changé, toujours aussi perspicace. Je n'en attendais pas moins de toi, m'assure mon mentor. Je te la confie, ajoute-t-il. Fais bien attention à elle. Depuis qu'elle est arrivée ici, c'est comme si elle faisait partie de la famille.

Jack m'observe à la dérobée. Je sais qu'il scrute chacun de mes gestes pour tenter de capter mes pensées. Mais comme il me l'a appris, je ne laisse rien paraître.

— Je sais aussi qu'elle te correspondrait tout à fait, poursuit-il. Alors pas de conneries Mark, tu n'es pas là pour ça. La surveillance de Léa, c'est seulement une petite mission superflue. Ne perds pas de vue ta tâche principale, dit-il avec fermeté.

— J'en suis conscient, ne t'en fais pas. Pas besoin de jouer la carte de l'intimidation, ça ne fonctionne pas avec moi, vieux chnoque ! lui dis-je en lui assénant une tape dans le dos.

Jack part alors dans un éclat de rire bruyant qui me renvoie à tous les souvenirs qu'on a partagés ensemble durant ces dernières années. Des expériences bien trop fortes en actions et en émotions.


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Heyyyyyy


Voici la première partie du chapitre 3 !!!


J'attends vos retours avec impatience et je vous poste la deuxième partie peut-être ce soir, si vous êtes sages !!!


N'hésitez pas à partager :)


Bisous bisous

LITTLE RUSK (Petite Biscotte)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant