LITTLE RUSK (Petite Biscotte)

Chapitre X : Déontologie - Partie 1

Déontologie

Léa

— Mais je ne te comprends pas Léa, si tu es en colère contre Mark, pourquoi es-tu retournée lui parler ?

— Je l'ai insulté de connard, réponds-je très calmement.

— Pardon ? s'indigne Nyna.

— Oh ça va Nyna, ne joue pas la fille outrée ! Tu viens tout juste de gifler ton frère devant tous les clients de l'hôtel de ton père, je te rappelle !

— Je sais, mais ça n'a rien à voir ! Kaleb a fait une grosse connerie, je le punis c'est tout ! Comme tu dis, il est mon frère, j'en ai le droit ! Tandis que Mark, lui...

— Mark, lui, quoi ? la coupé-je avec virulence sans relever l'importance qu'elle donne à ce que son frère n'a pas fait en réalité. Sous prétexte qu'il est sexy et directeur de l'espace luxe du Cétaï, je n'ai pas la possibilité de lui dire ce que je pense de lui lorsqu'il déconne ?

— Léa, traiter de connard ton boss, ce n'est pas déontologique ! Et tu le trouves sexy ? ajoute-t-elle avec un sourire narquois.

— Mais tu sais ce que j'en fais de ta déontologie ? rétorqué-je en ignorant sa dernière question. Donc c'est déontologique de jeter ta... Ta... De jeter quelqu'un, me reprends-je, quand on n'en a plus besoin en prenant le moindre prétexte pour... Oh et puis laisse tomber, toute cette histoire est trop compliquée !

J'en ai marre, ras le bol de parler de lui. Je me mélange les pinceaux.

— Ta, quoi ? demande Nyna, à la limite de l'éclat de rire.

— Ta..., Ta..., tenté-je de répondre sans succès.

Nyna me regarde avec de grands yeux et reste muette devant mon hésitation. Elle est à deux doigts de me pouffer au nez au vu de ma confusion.

— Oh, ça va Nyna, je ne sais même pas qui je suis pour lui.

— Il s'est passé quelque chose entre vous, n'est-ce pas ?

— Peu importe, ce ne sera plus jamais le cas. Où en sommes-nous pour l'organisation du bal de Noël ? Dois-je te rappeler que la soirée a lieu dans une semaine ? Et au fait, tu ne m'as pas parlé de ton petit ami, quand me le présentes-tu ?

Mon amie accepte silencieusement le changement de sujet. Elle me jette un regard compréhensif, me confortant dans l'idée qu'elle me comprend, quoi qu'il en soit.

— Je suis au top ! En même temps, tu m'as un peu mâché le travail ! Tu as déjà tout négocié avec les divers fournisseurs. Merci d'ailleurs, je ne sais pas ce que j'aurais fait sans ton aide ! Pour le reste, je prends mon temps, je préfère ne pas me presser. Mais tu vas vite faire sa connaissance, ne t'en fais pas.

Elle me prend dans ses bras, chaleureusement. Je la soupçonne d'avoir fait exprès de me remercier pour me faire un câlin de consolation. Ni vu ni connu. J'accepte avec plaisir cette démonstration d'affection, j'en ai bien besoin. Par contre, je trouve qu'elle en dit trop peu concernant sa conquête, ce qui est contraire à son comportement lorsqu'elle a un nouveau petit ami. Peut-être que pour une fois, c'est du sérieux.

Impossible de m'endormir. Trop de choses en tête. Trop d'interrogations, de questions sans réponse. Je décide de cesser de tourner et tergiverser dans mon lit. Je m'habille et descends rejoindre Jim. Il est cinq heures du matin, son service doit être terminé. Je suis certaine de le trouver au bar, en train de boire son petit café. Je suis obligée de passer devant la chambre de Mark. Je m'arrête devant, machinalement. J'entends des voix se disputer. Je me demande à qui il peut bien parler à cette heure-ci. C'est lorsque je distingue mon prénom au milieu des cris que je suis plus attentive. Les voix se calment, je reconnais celle de Jack et j'arrive à comprendre ce que les deux hommes se disent.