Chapitre XI : CUBA ! - Partie 2

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Mark

Je marche sur la plage après avoir dégusté le délicieux repas de Cole, incapable de répondre à Léa. Je suis tiraillé entre l'envie de tout lui avouer (tout du moins ce que je sais), et le devoir de ne rien lui dire. Elle me rattrape, essoufflée d'avoir couru dans le sable.

— J'ai essayé de ne pas te voir, commencé-je, après une minute de silence, dans l'attente qu'elle me rejoigne. De ne pas apprécier tes gestes. De ne pas aimer ton comportement, tes mots, ta douceur. J'ai essayé de lutter contre toi. Contre tout ton être. De ne pas me convaincre que si je pouvais avoir une femme à mes côtés éternellement, je ne souhaiterais pas qu'elle soit quelqu'un d'autre que toi. J'ai essayé, Léa.

Je me retourne pour lui faire face et me plonger dans ses yeux que j'affectionne tant. Des larmes s'y accrochent sans pour autant en couler. Elle tente de me répondre, mais les sanglots lui coupent la parole. De toute façon, je n'ai pas besoin qu'elle le fasse. Il m'est indispensable qu'elle sache tout ce que je pense d'elle.

Elle caresse mon torse de son visage. La sentir tout contre moi m'émeut. Les blessures de ces derniers jours s'estompent à mesure qu'elle se blottit dans mes bras. Je ne sais pas ce que je peux lui apporter, je ne sais pas ce qu'elle veut de moi. Je me dis que c'est probablement la dernière fois que nous sommes si proches. Les derniers événements prouvent qu'il y a une chance sur deux pour que le dénouement de toute cette affaire soit malheureux. Je vais me préparer pour affronter ces circonstances hors normes, mais surtout pour l'en protéger. Coûte que coûte. Pour l'heure, je ne pense qu'à elle. Elle est exactement là où elle doit se trouver : près de moi.

Je lui caresse les cheveux tendrement. Je veux profiter de cet instant au maximum. En gardant notre position, nous admirons le lever du soleil. Elle me fixe, cherchant un indice sur mes pensées.

— Si je t'ai suivi ici, commence-t-elle, sans poser d'autres questions, c'est que malgré ton comportement vis-à-vis de moi, je te fais confiance. Je pense, avec le recul, que tu n'as pas eu le choix. Je ne connais pas encore ce qui a justifié tes agissements à mon égard, mais je suis persuadée qu'il y a de bonnes raisons. Je ne peux pas penser que tu sois quelqu'un de malhonnête. Je crois en toi, Mark. Je ne sais pas vraiment qui tu es ni ce que tu caches. Mais je sais que dissimuler des choses est plus facile que de se dévoiler complètement.

Elle pose sa main sur ma joue qu'elle caresse tendrement. Cette femme m'obsède. Elle est beaucoup trop compréhensive. Elle est beaucoup trop belle. Et je suis beaucoup trop attaché à elle. C'est une sensation que je n'ai jamais ressentie. Je suis piégé, cependant j'ai comme l'impression que ça ne me déplaît pas. La façon qu'elle a de me regarder me pousse à croire qu'elle sait quelque chose.

Elle se détache de moi rapidement, comme pour cacher un trouble, ôte tous ses vêtements et court dans l'eau qui doit être beaucoup trop fraîche à sept heures du matin.

— Viens, m'appelle-t-elle.

— Mais ? dis-je étonné par ce changement soudain de comportement.

Je reste interdit en admirant son corps parfait, ses courbes somptueuses. Je m'exécute et accepte son invitation à la rejoindre.

— On ne fait rien comme les autres, n'est-ce pas ? me provoque-t-elle en riant. Un bain de minuit à l'aube, comment mieux commencer la journée ?

Elle ressemble à une adolescente intrépide. Et en même temps, elle se comporte telle la femme sensuelle et sexy qu'elle est. Lorsque je me trouve à sa hauteur, je la soulève par les hanches pour la coller contre moi. Nos corps nus s'embrasent instantanément. Sa bouche rencontre la mienne immédiatement et une lave brûlante coule dans mes veines à cet instant. Elle balance son corps, elle se frotte contre moi. Je ne sens même pas la pluie qui recommence à tomber. J'entends son cœur battre la chamade, en rythme avec le mien. Sa respiration est saccadée, elle ne s'arrête pas de plonger ses yeux dans les miens. Elle traque mes réactions. J'attends la sienne avec ce que je m'apprête à lui faire. Pourtant, je sais bien que l'eau nous empêcherait de ressentir les fortes sensations qui nous attendent. Au prix d'un effort surhumain pour ne pas me laisser tenter tout de suite par cette merveilleuse créature, je me dirige avec elle pendue à mon cou sur le sable fin. La pluie vient de cesser. La température extérieure est appréciable. Je décide de poser délicatement mon précieux paquet sur nos vêtements en pagaille sans desserrer mon étreinte.

LITTLE RUSK (Petite Biscotte)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant