Un espion étonnant

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Le Prince et moi nous apprêtions à nous retourner et attaquer lorsque nous avons aperçu l'être qui osait nous suivre depuis une bonne heure, au moins.

-"Mais ?! C'est ?! " Criai-je, surprise.

-" Euh... pas un humain en tout cas. Ça m'a tout l'air d'être... un singe !"

-" Un singe ?! Et il aurait atteint sa taille adulte, vous croyez ? Et que fait-il tout seul, ici ?"

-"Je ne sais pas, me dit-il, mais ce qui est certain, c'est qu'il n'ira pas plus loin en notre compagnie."

-" Quoi ? Où voulez-vous en venir ?"

-"Et bien, si c'est un enfant, sa mère se mettra à sa recherche et n'abandonnera pas tant qu'elle n'aura pas récupéré son petit, ce qui nous causera une mort certaine. A l'inverse, bon... il n'y a pas d'inverse, mais il ne vient pas avec nous." Déclara le prince.

Sa dernière remarque me fit légèrement rire. Il n'avait évidemment pas assez d'arguments pour lutter contre moi. Je me lança alors moi aussi dans un discours :

-"Écoutez, MONSIEUR. Ce pauvre animal ne ferait même pas de mal à une mouche, soyons honnêtes ! Il est seul et sûrement abandonné, il mourra si nous le laissons ici ! Et si un singe adulte venait à réclamer cette boule de poils, nous le lui rendrons ! S'il vous plaît ! Ah et je tiens à préciser que je ne supplie pas tous les jours... de toutes façons, je suis Princesse et je ne vous laisse pas le choix !" Dis-je fermement.

J'aperçus alors qu'il me fixa d'un air étonné. Il tenta de rétorquer :

-" Je suis Prince aussi !"

Mais j'anticipa sa réponse prévisible avec une grimace infaillible que j'utilisais lorsque j'étais enfant, et qui marchait à tous les coups lorsque je souhaitais obtenir quelque chose de mes parents. Vous savez, cette tête de chien battu ?

Je m'attendais à tout sauf, un soupir, un sourire puis, cette réponse :

-"Bien, puisque vous insistez, Princesse." Qu'il suivit d'un clin d'œil.

Quoi ?! C'est tout ?! Je m'attendais à un débat sans fin mais apparement joli coeur n'avait pas que ça a faire. Je dirigea ensuite mon regard vers ce petit singe, inoffensif qui ne faisait qu'observer la scène depuis maintenant cinq minutes.

Je descendit de mon cheval, et me mit à marcher lentement dans la direction du petit animal.
Il se laissa porter et m'enlaça. Je fut surprise par ce geste qui est loin d'être habituel pour moi.

-"Il faut lui trouver un nom." Proposai-je.

-"Hm... que dites vous de "le singe" ?

-" Non sérieusement enfin ! Réfléchissez."

-"Mais, vous, réfléchissez ! Ne vous attachez pas à cette crapule, il disparaîtra aussi vite qu'il n'est arrivé."

-"très bien. Si vous le dites, en attendant je veux lui donner un nom. Que dites vous de Lilo ? Jacky ? Ou encore Nemo ?"

Mais malheureusement, à chaque nom que je prononçais, le prince grimaçait.
Une idée me vint alors :

-"Ah ! Ça y'est je sais ! Tu t'appelleras... ABU !"

Et, comme je l'avais alors deviné, à mes mots, le prince et le singe se retournèrent vers moi, d'un air satisfait.

Bien. J'avais désormais un singe qui s'appelait Abu. Nous nous sommes donc immédiatement remis en route vers notre objectif, que nous ne devions pas oublier.

Au bout de quelques minutes, John me posa une question... sûrement dans le but, de briser la glace, mais qui moi, me brisa le coeur.

-"Puis-je vous demander si le départ de votre père a un rapport avec la disparition de la princesse Sana ?"

A vrai dire, je n'avais pas entendu ce mot depuis plusieurs années ; "père", ou l'homme qui, lâchement, avait abandonné sa famille et son Royaume sans ne plus jamais donner de nouvelles, ni en prendre. Je n'étais pas prête à répondre à cette question. Il devait sûrement s'en être rendu compte car, instantanément, il enchaîna :

-"C'est bien, Abu... Ça va bien à un singe."

J'appréciais son comportement. En fait, je commençais à l'apprécier tout cours. Ça me fait peur. Bon... peut être pourrait-il devenir un ami ? Nous verrons ça après... pour l'instant, nous devons retrouver nos frères et sœurs.

La nuit tombée, nous n'étions éclairés que par le feu que nous venions d'allumer. Une fois le repas digéré, je décida de m'allonger, et de fermer les yeux.

Mais cette nuit fut loin d'être douce. Au contraire, j'enchaîna cauchemar sur cauchemar...

Le rêve d'une Princesse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant