Trois.

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« Et je me sens vide... Tellement. Et c'est ce trou qui me fait mal à en crever. Rien ne va. »

Avant.

Niall enclencha la poignée de la porte et pénétra dans l'appartement dans lequel il vivait avec les quatre autres membres du groupe. Ils avaient tous une maison à la périphérie de la capitale anglaise mais n'y allaient qu'occasionnellement. Etre à l'appartement, c'était différent. Ils avaient pris l'habitude de vivre ensemble et ils préféraient de loin les engueulades et les cris qui fusaient plutôt que le silence d'un foyer vide. L'irlandais ferma la porte derrière lui et s'avança dans la pièce, découvrant tous ses amis assis sur le canapé à parler de sport. Rugby. Le match avait bientôt lieu et ils avaient convenu de le regarder ensemble tout en programmant un Skype avec certains de leurs amis se trouvant loin.  

- Andy arrive dans une heure, les informa Liam en portant une bouteille à ses lèvres.  

Niall salua brièvement ses amis et s'empara à son tour d'une boisson alcoolisée. Une bière, c'est tout ce dont il avait besoin après une telle dispute avec Ailis. Ce n'était pas la première fois qu'elle le faisait mais il savait que ce ne serait pas la dernière. Elle trouvait toujours une bonne raison pour lui faire des reproches et le blond commençait à fatiguer. Où finirait-il avec une petite-amie comme ça ? Les autres membres du groupe ne mirent pas longtemps à comprendre la situation et ils lâchèrent un soupir collectif, lasse de cette situation qui s'éternisait et détruisait peu à peu leur meilleur ami.  

- Quand est-ce que tu vas la quitter ? Demanda Louis.  

Sans doute trop brutalement pour Niall. Le garçon dévisagea son ami, ne comprenant pas sa question. Il lui répondit du tac-au-tac :  

Mêle-toi de tes affaires, Louis.

- T'es mon ami, j'ai raison de m'en mêler. T'en n'as pas marre qu'elle te traite comme un con ? Elle se sert de toi depuis le début et tu n'es...

- Mais de quel début tu parles ? Rétorqua l'irlandais. Hein ? C'est elle qui a toujours été là. Je l'ai connu bien avant de vous connaître et elle m'a encouragé dans tout ce que j'ai pu faire. Sans elle, j'aurais peut-être pas continué x factor et One direction n'existerait pas.

- Tu sais très bien ce que je veux dire.

- Ferme ta gueule, Louis.  

Niall serra les poings, retenant sa colère avant de quitter la pièce, envoyant un coup contre la porte au passage. Il ressentit immédiatement une vive douleur à ses phalanges et il faillit tourner de l'œil à la vue du sang mais il tenu bon le temps de s'isoler dans sa chambre. Ce n'est qu'à cet instant qu'il s'autorisa à craquer. Les grosses perles d'eau dans ses yeux coulèrent abondamment sur ses joues pendant que des sanglots venaient secouer son corps torturé. Il n'en pouvait plus. Pendant longtemps, Niall avait cru être capable de gérer sa vie privée et sa carrière mais il se rendait maintenant compte de la difficulté de la tâche. Zayn était le seul qui réussissait à voir Perrie quand il le voulait et savait gérer son absence. Il disait que c'était parce qu'ils pratiquaient le même métier, ce qui était sans doute vrai. Et puis, Perrie allait bien. Ce n'était pas le cas d'Ailis. Elle avait des problèmes, des tas de problèmes que Niall essayait de gérer. Mais quand il n'était pas là, son château de cartes s'effondrait, l'emportant avec lui dans sa chute. Trois petits coups portés contre la porte de chambre de l'irlandais et quelques secondes plus tard, une voix. Niall préféra ne pas répondre. Il se laissa glisser par terre, contre son lit, et chassa ses larmes à l'aide de son pull qu'il n'avait pas pris le temps de retirer depuis son arrivée. Il se sentait tellement mal à cet instant. Pas parce qu'Ailis l'avait repoussé mais parce qu'il n'avait pas été capable de lui faire accepter sa présence. Il avait merdé. Lui, pas elle. Ce n'était jamais la faute d'Ailis. Elle avait un fonctionnement étrange, elle avait dû naître à l'envers mais Niall arrivait à anticiper ses réactions la plupart du temps. Il savait qu'elle n'accepterait pas son retard mais il l'avait quand même été. Finalement, il ne faisait que payer le prix de son erreur. Zayn poussa la porte de la chambre et alluma la pièce pour découvrir le corps de son ami traversé par des frissons. Il semblait gelé et à bout, comme à chaque fois qu'il revenait de chez Ailis. Mais le brun ne fit aucune remarque et s'assit à côté de lui. Doucement, il l'aida à retirer ses vêtements mouillés par la neige fondue et posa une main sur son épaule pour témoigner de son soutient. Aucun mot n'aurait pu réconforter le cœur de Niall.  

Baisers Salés.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant