« Même quand je me sens bien, une partie de moi se sent mal, vide, abandonnée. Et j'arrive même pas à savourer les moments de joie parce que je redoute toujours le moment où ma tête fera des siennes et où je serais à nouveau triste. »
Avant.
Ailis n'avait pas envie d'être ici, dans une maison noire de monde, alors que la fête bâtait son plein à l'intérieur. Les fêtes, elle cherchait toujours à les fuir. Elle ne connaissait pas ses limites et elle savait que confronter à autant de tentations, elle ne pourrait pas y résister. Mais Marybeth, sa meilleure amie, n'était pas du même avis. Elle en avait assez de voir Ailis sombrer, s'isoler, s'enfermer chez elle et quitter sa chambre que pour aller en cours. Elles étaient jeunes. A seize ans, on ne restait pas enfermer. On allait à la fac, on s'amusait, on vivait tout simplement. Alors, elle avait réussi à convaincre la blonde de venir. Le chantage affectif, c'était la seule chose qui fonctionnait avec elle. Il fallait qu'elle la menace de briser leur amitié pour qu'Ailis accepte. Et une fois de plus, la brune avait gagné face à la blonde. Ailis se trouvait devant la maison de l'un de leurs amis. Elle avait enfilé une jolie robe écrue qu'elle avait assortie avec un sac et des escarpins noirs. Elle voulait être présentable face à tout ce monde. Si elle n'avait pas l'habitude de sortir, Ailis savait qu'on devait bien s'habiller pour s'intégrer à la soirée. Et c'est ce qu'elle avait fait.
Des jeunes entraient et sortaient librement de la maison. Aussi, Ailis ne sonna pas et pénétra immédiatement, attirant ainsi l'attention des personnes présentes dans l'entrée. Tous la regardèrent, surpris de voir Ailis ici. Ils savaient qu'elle était invité mais comme toujours, ils ne comptaient pas sur sa présence. Mais avec sa robe arrivant au-dessus des genoux, elle fit plus d'un ravi. Marybeth ne tarda pas à arriver en voyant sa meilleure amie et vint l'enlacer, tombant à moitié dans ses bras. Elle sentait l'alcool et d'autres substances que la blonde ne réussit pas à identifier. Elle était défoncée. Complètement. Et Ailis allait devoir endurer ça toute la soirée.
- Ma copiiiine ! Rit Marybeth en venant embrasser ses deux joues. Je croyais vraiment vraiment vraiment que tu viendrais pas. Mais regarde-toi ! Tu es là !
La brune explosa de rire avant de passer son bras autour d'Ailis et de l'entraîner dans la maison. La blonde ne sut pas ce qui attira le plus l'attention sur elles. L'état douteux de Marybeth où la robe rouge très décolleté qu'elle portait. A en croire le regard des hommes sur elle, ses seins étaient plus captivants que son alcoolémie.
- Faut que je fasse les présentations ! Décréta la meilleure amie d'Ailis.
- C'est pour quoi déjà, cette fête ?
- Pour rien ! On fait la fête car on a envie de faire la fête. Ah si y a le pote de Sean qui a été pris je sais plus où donc on va boire à sa santé. C'est pas important, prend juste un verre et fais la fêêêêête !
Ailis regarda sa meilleure amie, écœurée. Marybeth connaissait l'état dépressif d'Ailis. Elle savait combien elle était fragile et qu'avec le temps, elle était presque devenue agoraphobe mais cela n'avait pas empêché la brune de boire et de fumer joins sur joins. Ailis relâcha son attention à peine une minute mais déjà, la langue de Marybeth se trouvait dans la bouche d'un homme qui passait par là. Ailis soupira et s'éloigna du « couple » pour regagner la cuisine qui était le point d'approvisionnement. Elle avait envie de partir, de quitter cette maison, le pays, tout. Même sa vie. Elle venait une fois de plus de se faire manipuler par Marybeth mais cette fois-ci était la fois de trop. Ailis ne voulait plus avoir affaire à sa meilleure amie. Elle ne voulait plus de meilleure amie. Elle était trop nocive pour elle, trop excentrique, trop manipulatrice.
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Baisers Salés.
Fiksi Penggemar« C’est pas ça, mourir. C’est pas quand on met ton corps sous terre et qu’on pleure sur ta tombe. Ton cœur n’a pas besoin d’arrêter de battre pour que tu crèves. »