CHAPITRE 2 : Thursday never looking back [2]

30 1 4
                                    

- Mademoiselle Patrick ! Venez vite ! Lui lançais-je.

Je cours en direction de la salle de jeu et dépoussière vite le vieux piano caché dans un angle de la pièce. Amity arrive, tenant dans ses mains les poignées du fauteuil et laisse mademoiselle Patrick juste devant moi, de l'autre côté de l'instrument, avant de repartir dans son bureau.

Elle me sourit et je respire un grand coup.

Je laisse glisser mes doigts sur le piano, étonnement il sonne encore très bien. Le souvenir de la partition est encore frais dans ma mémoire et je n'ai aucun mal à commencer la chanson, je décide même de chanter, ce qui a l'air de ravir mademoiselle Patrick.

Très vite, Joseph et les autres s'agglutinent autour du piano pour m'écouter et Jorie et sa tante finissent par danser main dans la main en décrivant des cercles en tournant sur elles même. Joseph dans un élan de confiance fait tourner mademoiselle Patrick dans toute la salle de jeu avec son fauteuil.

C'est à ce moment là qu'Amity décide de revenir pour considérer la scène comme une catastrophe d'origine naturelle, pire qu'un tsunami.

- Stop ! Cria t-elle, me faisant tout de suite arrêter la chansonnette. Aiden, je t'ai emmenée mademoiselle Patrick parce que ça lui tenait à cœur, pas pour que tu sèmes la zizanie comme ça ! Tout le monde chez sois et vite !

Elle est repartie dans son bureau en faisant quelques messes basses.

- Bon ben, c'est partit mademoiselle Patrick je vous remmène. M'excusais-je presque.

Au moment de fermer la porte derrière elle, elle s'est retournée avec son fauteuil pour me faire face.

- Merci. Souffla-t-elle.

C'est avec les larmes aux yeux que je lui ai rendu son sourire. En somme, monnaie d'échange très pauvre quand on voit tout ce qu'elle a pu m'apporter rien que de par sa présence.

Vers la fin de la journée, j'ai remarqué dans le bureau d'Amity une armoire, remplie de dossiers, dont elle avait laissée la porte ouverte, mais je suis partie en disant au revoir à Joseph au lieu de semer la pagaille.

Je n'ai peut-être pas besoin de parler à Rob Duncle pour comprendre le monde.

Quand je suis sortie, j'ai fabriqué une boule de neige de mes mains, je l'ai lancé, et elle n'est jamais retombée.

Et là, j'y repense, allongée dans mon lit, pendant que ma tutrice tambourine à la porte.

- Aiden. Pourrais-tu ouvrir la porte afin que nous entamions une discussion qui semble dans l'occasion présente être indispensable ?

Je pouffe. Ouais je t'ouvrirai quand t'auras l'air plus humaine. C'est quoi cette manie de parler comme si l'empathie ne faisait pas partie de ce monde ?

Par la fenêtre, il y a la neige qui tombe sans cesse et je me suis mise à imaginer comment ce monde serait si chacun des flocons pesait une tonne. Pourvu qu'elles tombent sur le vélo de Jamie.


Mon téléphone se met a vibrer.

« 1 message :Tom ».

J'appuie sur lire.

« Yo ! Y a plus personne au zoo, tu viens voir les paresseux ? ».

Ma tutrice ne me laissera jamais sortir, et doute façon je n'ai pas envie de sortir.

« Désolé Thomas, mais ma tutrice est folle et je suis sur les rotules, uneautre fois ? »

La réponse est arrivée très vite.

OPACITY - Entre deux mondes [Green]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant