CHAPITRE 3 : Friday i'm in love

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Je m'en veux tellement de ne pas en avoir fait plus pour mademoiselle Patrick, Clémentine, de son prénom. Même Joseph a essayé de me remonter le moral, et au début ça a fonctionné, jusqu'au jour ou j'ai vu le ciel devenir vert. Ça n'a duré pas plus d'une seconde bien sur, mais ça m'a vraiment énervée. Est-ce que le monde a besoin de se faire autant remarquer ?

Je veux vraiment comprendre, je sais que Rob Duncle ne m'aidera pas, mais si je parvenais a comprendre juste comment son cerveau fonctionne, à lui ou a un autre patient de la section criminelle, peut-être que je me sentirai moins écrasée par les forces de l'univers.

Je me sentirai peut-être moins seule.

Et c'est ainsi que je me suis retrouvée dans le bureau d'Amity sans autorisation afin de trouver le dossier du garçon que j'avais vu l'autre fois.

Bon sang ou est-ce que ça peut être ? Le seul nom dont je me souviens de tête étant Rob Duncle, je le cherche dans les moindres recoins de l'armoire à dossiers.

« Brandy South »

Ça me dit quelque chose. A côté de ce dossier se trouve ses cousins de la même marque, dont celui de Rob Duncle. J'ouvre à la hâte tous les autres, et me retrouve bien vite dégoûtée par le fait que notre cher Rob est sur terre depuis 73ans. Il faut que je trouve le plus jeune. Sarah Erington a 56 ans ? Je me l'étais imaginée plus jeune.

Jay Whitelaw, 18 ans. Ce doit être lui ! Chambre 007.

Je remets vite tout en ordre et sort discrètement à pas de velours du bureau pour me diriger vers la section criminelle et je me retrouve obligée de passer par la salle de jeu.

Personne dans la pièce, hormis les joueurs compulsifs de scrabble et le petit Martial. Qui est au passage est probablement l'enfant du diable en personne. Il semble lire dans les pensées en prime puisque au moment ou j'ai pensé ça, il m'a lancé un regard atrocement diabolique.

Je lui ai fait un «coucou» de la main et il m'a toisé d'un geste de la tête comme pour me demander si je voulais me battre.

Je n'ai aucun mal a me faufiler dans l'aile criminelle et repère vite la chambre 007. Honnêtement, j'hésite.

Est-ce qu'il a écrit le nombres de jours qu'il a passé ici en gravant le mur avec une cuillère taillé en forme de pointe ? Est-ce qu'il attends derrière la porte avec une arme en main que quelqu'un arrive ?

Je regarde autour de moi et la vue de la porte 012 me remmène à la réalité, Jay Whitelaw est certainement moins dangereux que Rob Duncle.

C'est en respirant un grand coup que j'ouvre la petite fenêtre en haut de la porte 007.


Il est sur son lit, tout au fond de la pièce. Tout est blanc, à part le sol qui est fait d'un sorte de métal gris. Est-qu'ils ne pourraient pas faire des chambres un peu plus chaleureuses ? Sauf pour les gens comme Rob Duncle, bien-sûr. Lui j'espère qu'il dort sur un vieux clou rouillé trempé dans un mélange acide contenant le tétanos.

Jay Whitelaw semble écrire beaucoup, je ne l'ai pas remarqué au début, mais le mur près de son lit est tapissé de petites feuilles. La bordure de chacune d'elles m'indique qu'elles ont étés arrachées d'un carnet.

Il a les sourcils froncés par la concentration et soupire quand il se rends compte que sa main gauche est devenue bleue à cause de l'encre de son stylo plume.

Ses cheveux noirs ont un peu poussés par rapport à la dernière fois, si bien qu'une mèche lui arrive presque devant les yeux.

Je ne sais pas trop comment lui faire remarquer ma présence, mais le sort a apparemment décidé pour moi puisque je ne peux contenir un éternuement soudain. Il se retourne brusquement vers moi et me fixe avec des yeux trop écarquillés pour quelqu'un qui n'a pas peur.

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