CHAPITRE 10 : No escape from reality.

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J'ai le sentiment que ce Vendredi sera l'un des derniers jours où j'aurai le loisir de me reposer. Emilie me lance un avant-goût environs tous les demi-heures par message. Parmi eux, j'ai surtout retenus les «Oula on a acheté le matériel on va souffrir. », ou « Si t'as des préférences niveau nourriture dis-le maintenant.», ce qui me laisse a penser qu'effectivement, nous allons tous en baver.

Le plus dur dans tout ça, c'est que je vais devoir convaincre mes tuteurs que ce que je fais est soit utile, soit intelligent, soit indispensable pour mon évolution artistique.

C'est comme ça que je me suis retrouvée dans le salon de notre maison, une règle à la main, en train de pointer mes graphiques dessinés presque correctement sur mon mini tableau blanc.

Je ne sais pas trop quelle mouche m'a piquée, mais je suis partie en imitation totale d'Aaron.

- Ici comme vous pouvez le voir, il s'agit des raisons pour lesquelles faire ce voyage me serait bénéfique. Et ici, en minuscule, les raisons pour lesquelles il ne le serait pas.

Ils m'ont regardés comme si j'étais un extraterrestre, alors, j'ai continué.

- Je pourrai évoluer dans un cadre naturel, proche des bases de l'être-humain, renouer le lien avec la nature, reprendre du poil de la bête suite à mon travail, et du coup revenir plus chargée en énergie et plus apte a travailler efficacement au sein de ce cadre un peu spécial qu'est l'hôpital psychiatrique.

À la fin de ma phrase, je reprends mon souffle, ne m'étant pas arrêtée une seule fois dans mon explication.

- De plus, je serai entourée d'adultes qualifiés pour assurer ma sécurité, et nous pourrons trouver un esprit de groupe complètement sain pour mon développement personnel et professionnel.

Mon tuteur émet un bruit de bouche, celui qu'il fait toujours quand il est partagé. Il regarde ma tutrice, cette dernière lui répondant en un faux sourire qui se veux peut-être encourageant.

Il hésite encore un peu, puis se lance.

- Si tu penses que cela te seras a ce point bénéfique, nous partageons bien évidemment pour ton bien-être, ton point de vue, et respectons ton choix.
- Ça veut dire oui ? Demandais-je surexcitée.

Ils se regardent entre eux à nouveau, ma tutrice affiche une expression inquiète, puis elle se retourne avant de me répondre.

- Oui. C'est une réponse affirmative.

Je saute de joie et cours en direction de ma chambre à l'étage, histoire de prévenir Emilie que j'ai obtenu l'accord de venir et qu'elle n'aura même pas a placer un matelas devant chez moi afin que je saute par la fenêtre.

La réponse ne se fait pas attendre et je reçois très vite un : «Parfait, on avait pas le budget pour le matelas.»

Couchée sur mon lit, j'aperçois le jean que j'avais hier, posé sur le dossier de ma chaise de bureau. Je tente d'abord de l'attraper sans me lever, mais comprenant juste avant de tomber que c'était voué à l'échec, je me suis levée et je lui ai fouillé les poches pour en sortir le mot de Jay.

Je me suis assise de nouveau sur mon lit, la note dans les mains, dans l'objectif de la lire en boucle jusqu'au lendemain, histoire de me donner du courage.

Nous partirons à 6 heure du matin demain, et cela faisait depuis hier que Aaron s'entraîne a dormir le jour afin de pouvoir remplacer Emilie à la conduite.

Nous avons aux alentours de 1200 kilomètres a parcourir en voiture, et selon Emilie, ce qui s'en suit se déroulera à pied. Elle ne m'a pas parlé de distance pour cette partie là, cependant, elle m'a fait part de sa liste de courses, composée de :
«Sacs de randonné», de «bouteilles d'eau à foison», «kit premier secours», «fruits secs, fruits, couscous,riz, conserves, viande séchée, fruits à coque», «kit de cuisine camping» et même des tentes, des sac de couchages,des chapeaux, des lunettes, des allumettes, des chaussettes, et de médicaments.

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