Moldue & Sorcière

Chapitre 1

        Je cache ma baguette et quelques matériaux magiques sous une pile de vêtements avant de fermer ma valise récemment achetée. Je me lève et juge cette dernière du regard. D'un noir pur et entouré d'une fermeture éclair, déposé sur deux roues également noires, elle n'a rien à voir avec celle que j'utilisais pour aller à Poudlard. 
 
        Cette dernière doit, s'en doute, trôner quelque part dans ma garde-robe avec, encore, mes volumes à l'intérieur. Je ris intérieurement de la différence qu'il y a entre ces deux valises avant de prendre celle sous mes yeux et de me diriger vers la porte de ma chambre. Je me retourne vers l'endroit où j'ai pensé mon enfance ainsi que mes vacances d'été, puis, un sourire aux lèvres, je descends l'escalier pour rejoindre ma mère, au salon.

        Je laisse ma valise dans l'entrée, avant de m'affaler sur le canapé, au côté de ma mère. Elle me jette un sourire que je lui rends sans retenu.

        Nous restons là, sans prendre la parole et en regardant l'écran de télévision, éteinte. Puis, au bout de quelques minutes, ma mère pousse un profond soupire avant de tourner le regard vers moi.

- Tu n'es pas obligé de faire ça, tu sais? Me dit-elle, la voix qui se brise sous ses mots.

         Je secoue la tête avant de la regarder dans les yeux.

- J'en ai envie, je marmonne en essayant d'être convaincante. Car c'est vrai, j'en ai envie.

- Je continue de croire que tu vas à cette école pour moi, Ellie et je ne veux pas. Je veux que tu fasses ce qu'il te plaît. Je veux que tu puisse continuer de vivre dans ton monde, me chuchote-t-elle, en me prenant la main.

- C'est autant mon monde que le tiens maman et je veux le découvrir, dis-je d'une voix assurée.

       Je l'entends soupirer à nouveau.

- Et puis, tu sais à quel point j'ai eu de la difficulté à convainquent mes professeurs, Dumbledore et les gens du ministère de la magie de me laisser poursuivre mes études dans une école pour gens normaux. Je ne vais pas tout gâcher en résistant à la dernière minute, je rigole tout en lui donnant un coup de coude.

        Elle me lâche un sourire avant de retrouver son air triste.

- Mais, tu vas tellement me manquer, me dit-elle de sa voix tremblante.

        Je perçois même une larme serpenter le long de sa joue.

- Je suis restée à Poudlard pendant toutes ces années et ça ne te dérangeais pas, dis-je en regardant l'écran de télévision.

- Oui mais je savais que tu y étais en sécurité, alors que là, tu pars véritablement vers quelque chose de nouveau.

- Ça va aller maman, je vais m'en tirer et puis il y a Adam là-bas, il pourra m'aider si j'ai un souci.

- Ton frère ne sera pas toujours là, et puis, il a sa copine et ses amis.

        Mon demi-frère, pour être exacte, réside sur le campus de l'Université de Washington depuis deux ans. Si bien qu'il fait le voyage jusqu'en Angleterre qu'une fois par an, pendant les vacances d'été. C'était d'ailleurs l'un de mes arguments auprès du ministère. Savoir que mon frère y est et que je ne serais pas seule à s'en doute aider à favoriser mon argument. Car il connaît ma vraie nature et il pourra m'aider si j'en éprouve le besoin. Il est, par ailleurs, d'accord et enthousiasmé par mon choix de venir le rejoindre en Amérique.

- Et puis, avec tu-sais-qui qui est de retour, se lamente ma mère, je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose.

        Je ne peux m'empêcher de rigoler face à sa remarque.

-Tu crois sérieusement que tu-sais-qui va venir jusqu'à ma rencontre à l'autre bout du monde?

- On sait jamais, avec ton père... Articule-t-elle et je cesse de rire.

- Dans aucun cas, jamais je vais m'empêcher de me rendre aux États-Unis à cause de ça, dis-je, tout haut en me levant vivement du canapé.

        Je regarde ma mère et elle lève les yeux vers moi tout en dirigeant son bras vers le miens pour que j'agrippe sa main. On se regarde alors, en souriant.

- Ton obstination, ça tu le tiens de moi, en tout cas, rigole-t-elle et je fais de même.

        Elle se lève avant de me prendre dans ses bras et de me serrer fort contre elle. Nous restons dans cette position pendant un long moment.

        Jusqu'à temps qu'un miaulement se fait entendre sur la table base à côté de nous. Nous sursautons légèrement.

        Puis, je me retourne vers mon chat. Ce chat siamois qui m'a suivi pendant toutes mes années d'études à Poudlard et qui, cette fois, ne pourra pas venir avec moi à l'université.

         Je me penche vers cette petite bête pour lui faire une caresse ainsi qu'un baiser sur le somment du crâne.

- Prend bien soin de Sysy, pour moi, s'il te plaît, je marmonne à ma mère.

        Elle hoche la tête tout en me souriant.

        Puis, je finis par quitter ma maison, mon chat et ma mère pour me retrouver dans un avion, direction Washington.