Chapitre 7 : Time bomb

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Le balcon se trouvait à l'extrémité de l'immense salle de bal. Il était plus grand et plus calme que je ne le pensais. Je m'avançais afin de m'appuyer sur le rebord. Nous étions seuls, à mon plus grand soulagement. Enzo avait remarqué ma présence mais il ne dit rien.

Vu son silence, je décidai d'observer sa nouvelle propriété qui je dois l'avouer, était plus grande encore que son ancienne penthouse. Il y avait un lac entouré d'arbres dont les feuilles étaient rouges orangées à cause de l'automne. Je remarquai aussi quelques bancs en bois et une petite cabane. La propriété se situait à l'extérieur de New York et j'avais dû conduire durant trois heures pour enfin y arriver mais à présent, je ne regrette rien car tout était somptueux.

Je me retournai vers lui afin de l'examiner. Il avait toujours un aussi beau profil, il portait un costume bleu nuit et son odeur était toujours aussi appétissante. Je ne dis rien car une partie de moi lui en voulait de m'avoir fait ressentir tant de choses contre le capot d'une voiture avant de me laisser seule et vulnérable dans le noir. D'ailleurs, les suçons sur mon cou pouvaient en témoigner.

Enzo se retourna lui aussi et commença à s'approcher de moi. Il posa alors sa main droite sur ma joue et fit passer une mèche de cheveu derrière mon oreille. Ses yeux examinaient les bleus qu'il avait laissé la veille, il afficha un sourire vainqueur.

"Tu devrais attacher tes cheveux" dit-il

"Pourquoi cela ?" demandai-je

"Pour que toutes les personnes présentes à cette soirée sachent que tu es avec moi" répondit-il avec un sourire arrogant

Je ressentis mon cœur se serrer, j'étais envahie par une vague de culpabilité car j'avais ressentis cette même attirance pour un homme autre que lui. Mais je ne devrais pas ressentir cela, j'ai le droit de faire ce que je veux car après tout, nous ne sommes plus ensembles.

"Je n'appartiens à personne, Vescovi. Combien de fois dois-je te le répéter ?" demandai-je d'une voix soudainement froide

"Les marques sur ton cou prouvent le contraire" dit-il avec ce même sourire narquois

À cette réplique, je me retournai, faisant mine d'admirer le jardin à nouveau. Je levais alors la tête pour observer le ciel. À ma grande surprise, le ciel n'était pas encombré de nuages; bien au contraire, on pouvait voir clairement une infinité d'étoiles. Je souris inconsciemment, me laissant emporter par la beauté hypnotisante des étoiles.

"C'est comme si je tombais amoureuse des étoiles chaque nuit" murmurai-je

"Je suis certain que les étoiles aussi tombent amoureuses de toi chaque nuit." me murmura-t-il à l'oreille

"Toujours aussi charmeur à ce que je vois" chuchotai-je en souriant

"Certaines choses de changent jamais" répondit-il

Nous ne dîmes rien pendant un moment, admirant le ciel étoilé. Puis il décida de briser ce silence.

"Fais moi tomber amoureux de toi" dit Enzo avec une pointe de sarcasme, un sourire de côté

"C'est ridicule" répondis-je brièvement

"Et pourquoi cela ?" demanda-t-il, amusé

"Parce qu'il y a bien longtemps que tu es tombé pour moi" rétorquai-je avec assurance

Je l'avais déstabilisé, je pouvais le voir dans ses yeux. Une vague de nostalgie s'éprit de nous et il baissa le regard, se concentrant sur son verre d'eau.

"Tu ne bois plus ?" demandai-je par curiosité

"Non. L'alcool me pousse à faire des choses stupides" expliqua Enzo

"Des choses stupides ? Comme ?" insistai-je

"Comme penser à toi."

"En quoi est-ce stupide ?" demandai-je légèrement vexée

"Parce que plus je penses à toi, plus je repenses à la manière dont je t'ai perdu. Et ça me donne envie de tout briser." expliqua-t-il les poings serrés

"Tout ce que tu avais à faire était de rester. J'étais prête à tout offrir, Enzo. Tu as fuis, pas moi."

"Tu ne comprends pas, Avalon. C'est à cause de-" il s'arrêta soudainement, comme s'il était gelé

"À cause de ?" répondis-je, attendant patiemment qu'il finisse sa phrase

"Rien" dit-il sans jamais croiser mon regard

"Enzo, explique moi. J'ai le droit de savoir." insistai-je

Il soupira, plaçant sa tête entre ses mains et s'adossant contre le bord du balcon. Ses doigts vinrent masser l'arrête de son nez tandis qu'il réfléchissait à une manière abordable de m'expliquer ce qu'il avait à dire.

"Tu te souviens de notre voyage à Rome ? Pour le mariage ?" demanda-t-il

"Oui, bien sûr" répondis-je immédiatement, attendant sa réponse avec impatience

"Et bien, on m'a posé un ultimatum. J'étais obligé de te quitter" dit-il la gorge nouée

"Qui ? Qui t'a poussé à faire ca ? Et comment t'a-t-on menacé ?" demandai-je frénétiquement, ayant besoin de réponses immédiatement

"La veille de notre mariage-" commença-t-il lorsque nous entendîmes un cri

"Baissez vous !" dit un homme vêtu de blanc puis les cris se firent plus nombreux et plus désespérés. Ne comprenant pas ce qui se passait, je me retournai vers Enzo qui avait l'air tout aussi confus que moi.

Une énorme explosion retentit, mes oreilles sifflaient, ma vision était floue et l'obscurité m'accueillit à bras ouverts.

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