Chapitre 18 : Wrong Answer

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"Non !" cria une voix au loin

Je remarquai alors qu'il s'agissait d'Enzo qui se dirigeait vers nous en courant. Je l'ignorais tout de même, m'apprêtant à entrer dans la voiture pour m'en aller aux bras de Cameron.

"Avalon ! Avalon je t'en prie ne t'en vas pas !" cria-t-il encore

"Ignore le, je vais chercher mes valises" dis-je à Cameron

"Avalon arrête toi, écoute moi je t'en prie, laisse moi juste m'expliquer" demanda-t-il Enzo

"Expliquer quoi ? Ton besoin constant de fuir dès que les choses se compliquent ou alors ta lâcheté qui te fait agir comme un enfant la plupart du temps ?" répliquai-je d'un ton sec

"Je sais, je suis désolé, je suis tellement tellement désolé d'agir constamment ainsi et je comprends que tu aies tous les droits de me haïr mais s'il te plaît écoute moi." me supplia Enzo, sa voix craquant à la fin

"C'est trop tard pour les explications. Adieu." répondis-je

Il m'entraîna à nouveau dans la chambre et ferma la porte derrière nous avant de dire "Donne moi cinq minutes, c'est tout. Je veux juste cinq minutes je t'en prie, c'est tout ce que je demande"

Je ne dis rien, faisant un simple mouvement de la tête lui signalant que j'étais prête à prendre en considération ce qu'il avait à dire.

"J'ai repensé à ce que tu m'as dis. J'y ai repensé un millier de fois Avalon. J'ai rejoué la scène une centaine de fois dans mon esprit, j'ai réécouté tes mots se répéter pendant des heures et des heures et j'y ai réfléchis des nuits entières. C'est terrible ce que trois petits mots peuvent faire à un homme comme moi. C'est encore pire ce que tu peux faire à un homme comme moi. Je suis prêt à me mettre à genoux devant toi, prêt à me ruiner pour toi, à souffrir pour toi, à tout perdre pour toi."

"Sauf que c'est trop tard" répondis-je la gorge nouée

"Avalon, je n'ai jamais cru en l'amour avant toi. Non en fait, je n'ai jamais cru en quoi que ce soit avant toi. La vie n'était qu'un quotidien monotone qui se résumait à des tâches répétitives épuisantes et je n'étais qu'une silhouette parmi tant d'autres. Tout était morne, tout était gris, triste, vide. Puis tu es arrivée et tu as peint mon monde avec des couleurs dont je ne connaissais même pas l'existence. Tu es arrivée et soudainement, je respirais enfin, tu étais une bouffée d'air frais pour moi et je ne savais même pas que j'étouffais avant de t'avoir connu. Tu as débarqué dans ma vie comme ça du jour au lendemain mais tu étais une putain d'évidence, Avalon. Je savais que c'était toi, la bonne personne, celle qui me sauverait de moi même. J'ai toujours voulu tout planifier, tout calculer, tout prévoir pour ne pas être pris au dépourvu. Mais toi, toi, tu es arrivée comme ça comme une pluie d'été inattendue et tu as tout boulversé. Et je n'avais soudainement plus besoin de tout planifier, je n'avais plus besoin de tout calculer ni de tout prévoir parce que pour une fois, j'avais l'impression de vivre. Tu me fais vivre, Avalon."

"Alors pourquoi as-tu disparu ?" demandai-je en tremblant, les larmes aux yeux

"Parce que j'ai eu peur, tout simplement. Tu l'as dis avec une telle spontanéité que tu m'as pris au dépourvu. Je suis parti parce que la vérité est que moi aussi je t'aime. Merde Avalon, je t'aime depuis le jour où tu m'as jeté ton verre à la figure. Ça me déchire de te voir chaque jour sans pouvoir te prendre dans mes bras et te dire à quel point je suis fou de toi." expliqua-t-il

"Non. Je ne parle pas de cette fois-ci. Je parle du mariage. Pourquoi as-tu disparu ?" demandai-je

Il ne répondit pas, son regard semblait plein de tristesse et de peine mais il ne répondit tout de même pas.

"Tu m'avais promis l'éternité. Alors pourquoi es-tu parti ?" continuai-je, de chaudes larmes à présent coulant le long de mes joues

"Avalon, je n'ai jamais eu l'intention de te quitter je-" commença Enzo, le regard soudainement doux

"C'est trop tard." dis-je d'un ton froid

J'essuyai rapidement mes joues en me dirigeant vers la porte. Il m'arrêta alors d'un geste vif en me prenant par la main, me forçant à lui faire face.

"Calamità, fais moi confiance... Je ne-"

"Te faire confiance ? Après que tu m'aies abandonnée ?" criai-je avec un rire amer

Il me lâcha soudainement, comme si le simple fait de me toucher lui brûlait le bout des doigts. Son regard devint soudain distant et je sus à ce moment là que peu importe ce qu'il s'apprêtait à dire, il le pensait du plus profond de son cœur.

"Je te fais confiance, moi." répondit-il d'un ton si sincère  que j'en perdis presque l'équilibre. Presque.

"Et maintenant, tu me fais toujours confiance ?" demandai-je en levant mon arme

Mon revolver collé à son front, juste au dessus de ses yeux miels. Il se crispa alors mais ne bougea pas. Nous restâmes ainsi pendant plusieurs minutes, plongés dans un silence pesant, le métal froid de mon arme fixé à sa peau brûlante, puis en un souffle léger mais déterminé, il dit :

"Oui." dit-il

"Mauvaise réponse." puis le bruit assourdissant d'un coup de feu envahit la pièce

EternitàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant