Chapitre 12 : Hate

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C'était bientôt Noël. Pour certaines personnes, il s'agissait de la plus belle période de l'année mais pour moi, ce n'était qu'une autre distraction qui m'empêcherait de penser à l'amère réalité, celle qui est si rigide qu'elle pourrait briser tous les os de mon corps.

Cette réalité était que depuis bientôt un mois, Enzo faisait tout -absolument tout- pour me détruire. J'avoue que je n'avais pas pris sa déclaration de guerre au sérieux mais au fur et à mesure, il me prouvait qu'il avait réellement pesé ses mots lors de sa menace.

Au début il ne s'agissait que de simple blagues irritantes mais passives. D'abord il a déposé une mygale dans une boite entrouverte au milieu de mon salon, ensuite il a crevé les pneus de ma voiture comme une ex-petite amie folle puis il a réussi à me bloquer à l'intérieur d'un ascenseur pendant trois heures. Et ce n'était que le début, il reste encore une dizaine de mauvaises plaisanteries à ajouter à cette liste.

Mais il avait beau m'exaspérer avec ces bêtises, je ne réagissais pas. Je savais que toute réaction aurait l'effet d'huile sur le feu alors je décidais d'agir normalement. De plus, la meilleure façon de se venger est de se montrer insensible à ces idioties.

Cependant, j'étais tout de même assez anxieuse pour ce soir car je savais qu'il serait là. J'étais invitée aux côtés de mon père et de sa famille à une réunion des plus grandes famigliàs de New York. J'avais poliment décliné l'invitation mais mon père nous obligea mon frère et moi à s'y rendre car selon lui, des valeurs familiales sûres sont ce qui fait la grandeur d'un empire. Je trouvais ça ridicule mais comment pouvais-je refuser ?

C'est donc pour cela que je me retrouve ici, vêtue d'une robe couleur émeraude au milieu d'une grande salle richement décorée. J'étais près du buffet, sirotant mon cocktail et admirant la scène époustouflante qui s'offrait à moi; de lourds rideaux de velours, d'immenses lustres de cristal, de somptueuses robes de soirée et des personnes plus dangereuses et hypocrites les unes que les autres.

"J'ose espérer que c'est moi que tu cherches du regard" murmura une voix à mon oreille

"Ne sois pas si arrogant, Enzo, pourquoi te chercherais-je après les minables plaisanteries que tu m'as faites subir ?" demandai-je sans me retourner

"Pourquoi pas ?" sourit-il en portant son verre à sa bouche

"N'as-tu pas des choses plus importantes à faire que de me tourmenter ?" répondis-je en ignorant sa question

"Plus importantes, oui. Mais guère plus intéressantes. Rien est plus amusant que de t'énerver" dit-il avec le même sourire idiot accroché au visage

"Alors c'est pour cela que tu es venu ce soir ? Dans le simple but de faire naître une explosion en moi ?" demandais-je à nouveau

"Voyons, Avalon, ne sois pas ridicule" rit-il de manière hautaine

"Pardon ?"

"Tu as beau être une délectable créature mais tu n'es pas le centre du monde mon cœur. Je suis venu accompagné de ma conquête du moment; Lydia Blossom" répondit-il en m'introduisant à une magnifique jeune femme rousse vêtue d'une robe rouge sang

"Enchantée, tu dois être la fameuse Calamità" dit-elle de ses lèvres pulpeuses

"C'est exact" répondis-je froidement, la scrutant de haut en bas

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