Chapitre 17 : Too Late

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PDV ENZO

Je cognais ma tête contre le mur une énième fois, me punissant d'être aussi stupide des fois. Avalon venait de m'avouer ses sentiments et ma première réaction était de fuir. Comme toujours.

J'ai disparu deux jours comme un lâche, me réfugiant dans la section VIP du bar privé, sachant qu'Avalon n'oserait jamais mettre les pieds dans un endroit pareil.

J'ai passé mes journées entières à me souler et mes soirées entières à me plaindre, je pouvais bien voir sur le visage du barman qu'il était soulagé de me voir enfin partir.

Je m'en voulais de m'être réfugié ici. Je m'en voulais encore plus de ne pas être resté à ses côtés. J'aurais dû lui dire que moi aussi je l'aimais, j'aurais dû l'embrasser là bas au moment même, j'aurais dû me battre pour elle quand son père décida de me l'enlever.

Mais je ne l'ai pas fais. Pourquoi ? Je ne le sais pas. Je n'ai jamais été bon avec mes sentiments, mon environnement dangereux et malsain ne me permet pas d'avoir des sentiments.

Je retournais à ma chambre où je rasais la légère barbe de trois jours qui commençait à pousser et j'enfilai mon costume noir Armani avant d'accrocher une rose rouge à la poche de ma veste afin de compléter le rouge sang de ma cravate. J'étais enfin sobre et prêt pour le mariage.

J'étais surtout prêt pour avouer mes sentiments pour Avalon. Ce soir, j'allais lui confesser mon amour et lui expliquer que c'était son père qui a choisit de nous séparer, pas moi. Je ne pourrais jamais la quitter, jamais. Elle a un effet sur moi qui est à la fois  nocif et pur, elle détient un pouvoir inconscient sur mes pensées et mes actes, elle me rend fou pour tout dire.

Je n'arrivais pas à croire que le mariage avait tout de même lieu, même après que Paola n'apprenne que son futur mari la trompait depuis des mois. Il faut dire qu'on peut tout pardonner par amour...

Je me dirigeais vers la réception pour demander où avait lieu la cérémonie. Le personnel me dit alors que le couple avait décidé de se marier au bord de la mer... quel cliché. En plus, le sable abîme le cuir et j'ai payé mes chaussures beaucoup trop cher pour pouvoir les gâcher pour un stupide mariage.

Je marchais tranquillement vers la plage en pensant à Avalon et à la manière dont j'allais m'excuser auprès d'elle. Je comptais tout le expliquer, elle méritait de savoir.

"Vescovi, piccolo ! Viens ici, fiston" s'exclama un riche accent italien

Je reconnus la voix sans même me retourner.

"Ne m'appelles plus jamais comme ça. Je ne suis pas ton 'petit' et je suis encore moins ton fiston" répondis-je

"Arrêtes toi voyons, tu ne comptes pas me saluer ? Même après tout ce temps ?" demanda-t-il

"Éloigne toi de moi si tu tiens à la vie, DeParfiolo" répondis-je les dents serrées

Mais il parvint à me rattraper, dès qu'il posa une main sur mon épaule, je le plaquai contre un palmier en serrant mes mains autour de sa gorge.

"Je ne vais pas le répéter une troisième fois, éloigne toi de moi Alfredo" lui crachai-je au visage

Je le lâchais et je continuais à me diriger vers la plage pour ne pas arriver en retard mais cet idiot me couru après, une fois encore.

"Je t'avais prévenu pourtant. Je t'avais dis de ne plus jamais t'approcher d'elle et pourtant te voilà aux Maldives avec elle. Qu'est-ce que tu ne comprends pas Vescovi ? Tu ne seras jamais avec ma fille. Jamais." dit-il en riant

Je me retournais d'un geste vif et je lui jetais mon poing à la figure, le faisant gravement saigner du nez.

"Et toi DeParfiolo ? Qu'est-ce que tu ne comprends pas quand je te dis de t'éloigner de moi ?" répliquai-je avant de lui donner un autre coup au foie

Il toussa et cracha du sang avant de sourire comme un enfant et de dire "C'est trop tard maintenant"

"Non ce n'est pas trop tard, loin de là. Je vais tout lui expliquer, je vais lui dire ce que tu as fais, elle sera à nouveau à mes côtés. C'est fini, Alfredo. Je ne te laisserais plus nous séparer" lui expliquai-je

Il explosa de rire avant de dire "Mais tu ne comprends pas, piccolo, c'est trop tard. Elle s'en va avec un autre"

"Pardon ?"

"À quoi t'attendais-tu ? Elle t'a dit qu'elle t'aimait et tu t'es enfui comme un lâche. Elle t'a patiemment attendu ces deux derniers jours comme elle t'a attendu ces deux dernières années mais elle n'en peut plus. Elle s'en va avec Cameron Thompson vers l'aéroport, ils vont probablement s'installer dans un pays exotique et fonder une merveilleuse famille. Loin de toi. Alors si, c'est trop tard." dit-il en continuant de sourire comme un idiot

À ces mots, je fus pris d'un élan de rage et de volonté. Je courus vers la chambre pour la retenir, pour l'empêcher de partir aux côtés d'un autre, pour lui dire tout ce que j'aurais voulu lui dire auparavant.

J'arrivais enfin à l'apercevoir dans sa merveilleuse robe rouge mais je fronçais immédiatement les sourcils lorsque je vis cet idiot de Thompson se tenir auprès d'elle et déposer un baiser sur son front.

Je le vis ensuite sortir quelque chose de sa poche, je ne compris pas tout de suite de quoi il s'agissait mais plus je me rapprochais et plus je parvenais à distinguer l'objet. Il s'agissait d'une boîte, une toute petite boîte, si petite qu'elle pourrait à peine contenir une pierre ou bien une bague ou... Oh non.

Non non non. Pas ça, pitié pas ça.

Je le vis sur le point de s'agenouiller et je courus de toutes mes forces, de toute mon énergie, de tous mes souffles pour l'en empêcher.

"Non !" criai-je de toute mon âme

Mais j'étais trop loin... et c'était trop tard aussi.

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