Chapitre 11 : This means war

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"Comment ça tu ne sais pas qui est ce A.D ?" demandai-je une énième fois

Et une fois encore, Enzo ne pris pas la peine de me répondre ni même de me regarder. Il garda son regard fixé sur la route tandis que ses mains serraient le volant et que tous ses muscles étaient contractés. Il était tendu, très tendu et je ne savais pas comment l'aider.

"Enzo réponds moi s'il te plaît" demandai-je d'une voix plus douce

Mais le silence fut le seul à m'accueillir.

"Pourquoi ? Pourquoi dois-tu toujours me laisser dans l'ombre ?" demandai-je, ma lèvre inférieure tremblant légèrement

"Parce que, Avalon, certaines choses sont meilleures non dites" dit-il les dents serrées

"Tu dis tout le temps cela" marmonnai-je tout bas mais il m'entendit

"Parce que c'est la vérité"

"Peut-être qu'un jour je réussirais à entendre tous les mots que tu n'oses pas prononcer" murmurai-je avec un rire amer

"Peut-être. Seulement s'il est possible d'entendre le silence. Parce que ce sera l'unique réponse que tu auras." répondit-il en me jetant un bref regard à travers le rétroviseur

"Quelle surprise..." dis-je d'un ton cynique

Comme il ne dit rien, je continuai sur le même ton "J'aurais dû prévoir cela. C'est évident après tout."

"De quoi parles-tu ?" demanda-il en me jetant un autre regard bref sur le miroir

"C'est un cycle infini. On se déteste puis on s'aime mais on se déteste à nouveau alors on joue à ces jeux malsains qui finissent par nous détruire et juste au moment où je pense que tout est en train de s'arranger, tu me rejettes, tu t'éloignes et tu me caches des choses. Pourquoi tout doit toujours être si compliqué entre nous ?" expliquai-je

"Je ne sais pas, Avalon. Tu n'as qu'à me le dire, toi qui est si bien placée pour critiquer la personne que je suis. Mais sache que tu ne vaux pas mieux que moi, ces jeux malsains dont tu parles, tu adores ça. Ça te fait vibrer, ça t'enflamme, ça te rend vivante. Tu ne pourrais pas tenir une seconde sans ces jeux-" commença-t-il

"J'ai bien tenu deux ans pourtant" dis-je en lui coupant la parole

"Oh vraiment ? Deux ans où tu passais tes jours à abattre des criminels et tes nuits à pleurer en jouant avec ton pendentif ?" rétorqua-t-il

"Comment sais-tu que-" commençai-je mais c'était à ton son tour de me couper la parole

"Parce que j'étais là. J'ai toujours été là. Pendant tout ce temps, tu pensais être celle qui me traquait alors que c'était le contraire. Pensais-tu réellement que je pouvais disparaître et te laisser seule ici, sans aucune protection ni once d'amour ?"

Je ne sus quoi dire. En même temps, je ne savais jamais quoi dire avec Enzo. Mais cette soudaine révélation me glaça le sang et enflamma mon intérieur simultanément.

"On dirait bien que la roue tourne et que les choses ne sont pas aussi simples que tu ne le penses, n'est-ce pas ?" ricana-t-il en fixant la route

"Enzo..." murmurai-je son prénom comme si je le suppliais pour quelque chose dont j'ignorais entièrement l'existence

"Non. Ne dis rien. Je connais déjà la chanson." répondit-il froidement

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