Amy réfléchissait à toute vitesse. Il ne faisait plus aucun doute pour elle qu'elle était tombée dans un piège avec cette histoire de défi. Mais elle n'allait pas laisser tomber pour autant. Hors de question ! Ce n'était pas dans son tempérament et ça, depuis toujours. Même si elle avait mis un moment avant de le comprendre. Quand on avait une famille comme la sienne, il était rare de pouvoir s'exprimer librement. Avec un père sénateur et une mère totalement dévouée à son mari et à son unique fille, il y avait de quoi se sentir légèrement étouffée. Son avenir avait été tout tracé dès sa plus tendre enfance. Elle devrait suivre les traces de son père en faisant des études brillantes en sciences politiques ou en économie, puis prendrait ses fonctions à ses côtés dans son cabinet tout en se mariant à un charmant et séduisant jeune homme sans saveur ni odeur pour donner à sa mère une ribambelle de petits-enfants bruyants et malodorants. Mais elle s'en était bien tirée finalement et en grande partie grâce à Jeff. Après leur rencontre, elle s'était petit à petit métamorphosée. La vilaine chenille devint un joli papillon, brisant son cocon pour prendre son envol.
Son père lui avait pardonné quand il avait compris qu'elle était aussi tenace que lui et qu'il avait vu son entreprise prospérer. Le sénateur Wellington était un peu comme Saint Thomas. Au départ sceptique, il pensait que sa fille avait totalement perdu l'esprit avec ses idées saugrenues d'amour éternel, de prince charmant et de théière qui chante. Mais lorsqu'elle avait commencé à faire ses preuves et à gagner de l'argent, il avait reconnu son travail. Par contre, c'était autre chose pour sa mère, qui avait vécu la rébellion de sa fille comme une véritable trahison. Amy avait dû supporter les différentes phases de la punition qui lui avait été réservée. D'abord les larmes et les cris, puis le dédain et la froideur. A présent elles étaient entrées toutes les deux dans la phase trois : persuasion et manigance. Amy espérait de tout cœur que cela passerait avec le temps car elle avait déjà assez de travail avec ce dossier sans en plus en rajouter les plans foireux de sa mère. Jusque là elle avait réussit à s'en tirer à bon compte mais elle était certaine que cela ne durerait pas.
Elle soupira une nouvelle fois quand une idée, qu'elle jugeait brillante, s'imposa à elle. Pour trouver la femme parfaite de ce goujat, elle devait d'abord en apprendre plus sur lui. Elle se sentait stupide de ne pas y avoir pensé plus tôt. Personne ne serait capable de remplir une telle mission sans connaître son sujet par cœur. Forte de cette nouvelle confiance en soi, elle rouvrit le dossier maudit et s'empressa de googleliser son client. D'abord, elle passa en revue les centaines de photos de lui publiées sur le net, dans l'espoir de dénicher quelques clichés où il serait en compagnie de femmes. Cela pourrait lui fournir des indices cruciaux. Mais elle dût vite se rendre à l'évidence, cet homme posait toujours seul. Ceci étonna grandement Amy qui au contraire pensait que Monsieur Crawford aimait se pavaner au bras de sublimes femmes. Encore une déception. Décidemment elle les accumulait depuis qu'elle l'avait rencontré.
Elle cliqua sur une photo, qui paraissait récente, et la détailla avec intérêt. Sur celle-ci, il paraissait détaché bien que souriant. C'était à l'occasion du lancement promotionnel d'un grand parfum de luxe dont sa compagnie s'était occupée. Une barbe naissante recouvrait ses joues et le rendait encore plus viril, si cela était possible. Elle secoua la tête pour chasser cette dernière pensée. Elle ne devait pas perdre de vue son objectif. Son téléphone portable se mit à vibrer et sonner bruyamment, ce qui la fit sursauter. Elle avait personnalisé ses sonneries et rien qu'en écoutant celle qui résonnait à ce moment-même, elle sut que la conversation, qui suivrait, n'allait sûrement pas lui plaire. Elle hésita à répondre, laissant ainsi la mélodie se répandre dans son bureau.
Mère Gothel :
Tu voudrais aller dehors ? Oh, voyons, Raiponce
Regarde-toi, aussi fragile qu'une fleur
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Happy Ending Company
Chick-LitIl était une fois une jeune femme comme les autres du nom d'Amy Wellington. A l'âge de 27 ans, elle était déjà à la tête d'un véritable petit empire. Elle avait réussi à force de travail et d'acharnement à créer et développer sa propre entreprise :...