- Vous allez faire la connaissance de Megan Chester. Elle a vingt-quatre ans et vient de terminer ses études de lettres. Elle souhaite faire carrière dans une prestigieuse maison d’édition. Elle est calme et déterminée. Cela contrebalancera votre exubérance si agaçante. Je vous laisse sa photo et pour la suite, vous connaissez la procédure. Avez-vous des questions ? Demanda-t-elle tout en rangeant le dossier dans son sac.
- Oh, attendez une seconde Lucky Luke ! Laissez-moi au moins le temps de voir à quoi elle ressemble avant de vous sauver comme une voleuse !
Amy se contenta de sourire sans s’excuser. Elle commençait à connaître le loustic qu’elle avait en face d’elle. Si elle lui laissait ne serait-ce que l’ombre d’une possibilité, il en profiterait pour réduire en charpie tout le travail qu’elle venait d’accomplir. Alors c’était vrai, elle n’avait pas du tout envie de s’attarder. Elle se mit à tapoter nerveusement ses genoux. Elle se sentait ridicule d’être aussi stressée. Ce n’était qu’un dossier comme un autre après tout, et puis elle avait confiance en son don. Cette Megan était vraiment parfaite alors….
- Une vraie beauté… Vraiment fascinant… Très bien, j’attends son coup de fil avec impatience ! S’exclama-t-il plus fort à son attention.
Amy resta quelques secondes comme une idiote, la bouche grande ouverte. Ce fut en effet le temps nécessaire pour que son cerveau ne traite et n’absorbe cette information inédite. Pour la première fois depuis leur rencontre, Andrew Crawford semblait satisfait et ne trouvait rien à redire. Pas de moquerie ou de provocation. Aucune remarque déplacée ou plaisanterie puérile. Rien. C’était… choquant. Amy aurait dû s’en réjouir évidemment mais au lieu de cela, sa gorge se serra et elle ressentit, de manière tout à fait inappropriée, une irrésistible envie de lui arracher cette photo des mains et de déclarer cette Megan nul et non avenue. Etait-ce de la…. Elle n’osait même pas penser ce mot alors le dire était totalement impossible. Et pourtant, elle était presque sûre que c’était de cela qu’il s’agissait. Elle était jalouse.
- Bien. Avez-vous besoin que je vous rappelle nos règles ? Questionna-t-elle en essayant de paraître détachée.
- Non, c’est inutile. Elles sont gravées dans mon esprit, ne vous inquiétez pas, lui assura-t-il avec un sourire confiant. Et je vous fais la promesse solennelle de véritablement essayer cette fois-ci.
- Parfait ! Dit-elle froidement. Bien, je dois vous laisser à présent. J’ai d’autres rendez-vous qui m’attendent.
Elle se leva rapidement et regagna la porte à grandes enjambées. Elle devait sortir de ce bureau et respirer un peu d’air frais, loin des effluves séducteurs de cet homme. C’était tout ce dont elle avait besoin : de l’oxygène. Andrew Crawford était toxique et elle devait s’en éloigner au plus vite.
- Attendez, Amy ! Et pour Hiro ? Quand irons-nous dans cette fameuse boutique ?
- Ah oui, j’avais oublié. Je peux m’arranger pour être libre demain vers onze heures. Si ça vous va, on peut se rejoindre à mon bureau ?
- Ca me convient très bien. Je vous remercie pour tout Amy, dit-il en la gratifiant un sourire resplendissant tout en lui faisant un baisemain.
Amy se rappelait avoir pensé qu’il ferait fureur dans une publicité pour une marque de dentifrice quelconque puis plus rien. Ce fut le trou noir. Comment elle était sortie de l’immeuble. Comment elle était parvenue jusqu’à son propre bureau sans se tuer. Avec qui avait-elle parlé ou non pendant le trajet. Tant de mystères qu’elle était bien incapable de résoudre. Tout ce dont elle se souvenait après coup, c’était d’avoir été interpellée à son retour par Jeff qui désirait avoir des nouvelles de son tout récent meilleur pote. Elle se remémorait parfaitement leur bref échange puis de lui avoir demandé à ce qu’on ne la dérange pas avant de s’enfermer dans son bureau. Et maintenant, cela faisait trente minutes qu’elle était figée comme une statue avec le dossier d’Andrew à la main.
VOUS LISEZ
Happy Ending Company
Chick-LitIl était une fois une jeune femme comme les autres du nom d'Amy Wellington. A l'âge de 27 ans, elle était déjà à la tête d'un véritable petit empire. Elle avait réussi à force de travail et d'acharnement à créer et développer sa propre entreprise :...