May nothing but death do us apart (Part 2)

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[Ceci est la deuxième partie d'une OS précédente, pour rappel, Steve est donc un policier, garant de l'ordre et intransigeant. Tony sera un délinquant, habitués aux séjours en prison, aux petits vols,... Leur relation est étrange mais dynamique, ils se plaisent mais se détestent.]

Ce matin là, Tony était entre deux idées. Trouver une excuse de dernière minute pour annuler ou foncer et se dire que de toute façon, il n'avait rien à perdre. En général, il était bien plus du genre à penser de la deuxième façon, peut-être pour tout, sauf pour ses relations. Laisser entrer quelqu'un implique beaucoup  pour lui. C'est un homme solitaire, un homme qui se suffit à lui-même. La permanence dans une relation n'est pas quelque chose avec laquelle il est pleinement à l'aise. Pourtant, il n'avait pas vraiment hésité. Steve lui a demandé d'appeler et Tony l'a fait. Parce que, refuser quelque chose à un homme aussi charismatique semble tout bonnement impossible.

Steve ne se sentait pas dans un meilleur état. Son sens moral prenait beaucoup de place dans sa tête, ses pensées sont secouées entre cette envie constante de faire le bien, d'agir comme "un bon père de famille", d'être un citoyen modèle et puis il y a cet homme, qui d'une manière plus obscure le pousse à essayer d'autres choses. Il se regardait dans le miroir, essayant de se faire des discours d'encouragement, jusqu'à se trouver complètement pathétique.

La journée qu'ils passent est remplie de stress, d'appréhension. Ces deux hommes ne sont plus sortis depuis si longtemps. Cependant, ils ne peuvent pas abandonner. Peut-être qu'il existe un tas de mauvaises raisons pour lesquelles ce rendez-vous ne devrait pas avoir lieu. Peut-être ne sont-ils tous simplement pas compatibles ? Alors pourquoi en-ont-ils autant envie ?  Le beau Steve est désormais en train de se torturer les méninges, cravate ou pas cravate ?  Quels messages peuvent envoyer une stupide cravate nom de Dieu ?  Le blond grimace devant son miroir.

- Tu me plais beaucoup, je me suis préparé pour toi, voilà ce que ça envoie comme message, idiot !, grogne t-il pour lui-même. Oui mais en même temps, ça fait très sérieux... Et je suis très sérieux..., souffle t-il.

Il secoue la tête et finit par nouer cette foutue cravate car il risque d'avoir du retard et ça, il ne peut pas se le permettre. Vraiment pas d'ailleurs.

Tony n'est pas arrivé en avance. S'il y a une chose que son entourage féminin lui a fait comprendre, c'est qu'il doit pouvoir se faire désirer. Arriver plus tôt, mauvais plan. Trop tard, mauvais plan. Quelques petites minutes de retard, timing parfait ! Le brun est habillé de manière plus décontractée, son statut ne lui permet absolument pas d'en faire des tonnes. Il s'installe en face de Steve avec un sourire assez malicieux bien que doux.

- Ravi de vous revoir, monsieur l'agent.

Le rouge monte aux joues du blond, immédiatement. Ses relations sociales sont si limitées, ses moments de drague aussi, à se demander comment c'est possible d'avoir un comportement diamétralement opposé dans sa vie personnelle et professionnelle.

- Tu peux m'appeler Steve, dit-il délicatement.
- Je le sais, mais... Ça m'excite de vous vouvoyer.

Tony est toujours aussi souriant. Son stress s'est envolé en voyant ces yeux bleus briller, ces joues rougir, et ce sourire gêné. Il a senti qu'il était en terrain conquit. Il a senti qu'il pouvait être lui-même à la minute où il a vu Steve à cette table. Steve peine à trouver les mots adéquats pour continuer. Sa main est glissée sur sa nuque, qu'il masse avec gêne, le regard fuyant. Tony garde ce sourire joueur, parce qu'il a trouvé la faiblesse de l'homme, pas du travailleur citoyen qui incarne l'autorité, non, celle de l'homme. Le brun est appuyé contre sa main, essayant de capter le regard de Steve.

- Il va falloir vous y habituer, souffle Tony en caressant sa propre joue barbue.
- De quoi tu parles ?, lance Steve en fronçant les sourcils.
- Cette gêne, cette sensation agréable qui se diffuse dans le ventre, ce sentiment de plaire à quelqu'un... Je ne compte pas lâcher les armes maintenant.

Il marque une pause, le regardant fixement, bien décidé à le ménager un peu.

- Parlez-moi de vous..., demande alors Tony.

Ils se regardent, alors qu'ils sont devant le restaurant, prêts à se saluer. La soirée s'est bien déroulée, tellement bien qu'ils ont évidemment prévu de se revoir. Steve se dit qu'il devrait déguerpir rapidement et arrêter de stresser comme le pire des idiots. C'est le moment, il suffit de dire 'au revoir' et de partir. C'est facile. Sauf qu'il se connaît. Il sait d'avance que s'il agit de cette façon, il risque de le regretter. Lorsqu'il écoute ses collègues hommes, Steve a toujours l'impression qu'ils se questionnent moins que les femmes, que les femmes se prennent la tête pour tout et n'importe quoi. Du genre, c'est typiquement féminin de se poser des questions débiles... Alors que non. Absolument pas. Depuis ce matin il est dérouté, depuis ce matin il a l'impression qu'il met sa vie en jeu dans ce rendez-vous. Il pense de trop, si bien qu'il n'écoute plus ce que Tony raconte. Rien ne passe, ses pensées l'encombrent. Avant qu'il n'ait eu le temps de réagir, Tony saisit sa nuque, cette nuque qu'il a torturé si souvent ce soir et plaque ses lèvres contre les siennes. Ce baiser est tendre, rempli d'espérance. Un baiser doux, appuyé. Les mains de Tony se déplacent sur le corps de Steve, trouvant refuge dans le bas de son dos.

- Qu'est-ce que..., essaye de demander Steve, un peu perdu.
- Tu hésites, je le sens. Laisse-moi te convaincre.

Tony reprend en otage les lèvres du policier. Cette fois, fini la tendresse et la prudence. Cette fois, le baiser du brun exprime un désir réprimé. Un désir fougueux. Ils se découvrent, c'est intense. Ils en perdent le souffle, leurs langues se rencontrent, avides de sensation. Steve agrippe la chevelure de Tony dans une poigne assez importante, Tony soupire contre ses lèvres. Ce baiser dépasse les espérances, dépasse tout. Lorsque Steve retrouve son souffle, il est complètement troublé.

- Ça fait si longtemps, murmure Steve.

Tony fronce les sourcils, pas certain de comprendre où le blond veut en venir.

- C'est magnétique avec toi, t'embrasser devrait me soulager, me calmer mais... J'ai l'impression d'être affamé. D'être drogué. Plus je sens tes lèvres, plus j'ai envie de les sentir.

Le brun se met à sourire. Un sourire de vainqueur prend place sur son visage.

- Mh... Si vous me le permettez, si nous nous revoyons, cela arrivera et vous voulez savoir... Elles sont douées à divers endroits.

Steve manque de s'étrangler avec sa propre salive, il toussote légèrement. Cet homme va-t-il arrêter de le gêner de cette façon ? Comment fait-il pour être si à l'aise ? Puisque Steve ne comprend pas tous les messages, tous les sous-entendus...

- Pourquoi insister avec le vouvoiement ?, demande t-il.
- Parce que vous êtes un homme d'autorité Steve, vous avez besoin de vous sentir puissant. On ne s'engage pas dans ce genre de travail par amour du peuple. Pas seulement. Vous êtes ambitieux, et cette autorité vous suit...
- Que veux-tu dire ?
- Je compte vous faire sentir puissant, à n'importe quelle heure du jour, ou... de la nuit, souffle Tony avec un petit sourire malicieux.
- Mais...

Le sous-entendu est clair pourtant, Steve mordille nerveusement sa lèvre. Cet homme va finir par le tuer.

- Je sais de quoi vous avez besoin. Les relations avec des hommes calmes, qui ne vous défient pas ne sont pas intéressantes. Vous êtes prêts à clamer haut et fort que vous avez besoin de stabilité. Vous avez le choix, vous êtes séduisants. Alors pourquoi choisir un délinquant pour passer ses soirées ? Mh...

Un point pour le brun, Steve ne peut pas le nier. Il s'est souvent ennuyé dans ses relations, raison pour laquelle il a sans doute arrêté de sortir.

- Bonne soirée, monsieur l'agent, souffle alors Tony en reculant.
- A jeudi, je l'espère, lance alors Steve en souriant.
- Vous pouvez compter sur moi...

Stony One ShotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant