Stony One Shot

Summer after high school, when we first met

L'été avait pointé le bout de son nez, Steve venait d'obtenir son diplôme et s'apprêtait à faire son entrée à l'école militaire. Il en avait tellement rêvé, c'était une vocation pour lui. Perdu dans ses pensées, il était installé contre un tronc d'arbre, en train de dessiner. Tous les matins, il était installé là et tous les matins, il y avait ce type.

Tony était installé sur un banc, ronchon. Il détestait qu'on le sorte du lit de cette façon. James essayait de l'entraîner. Il essayait qu'ils courent ensemble pour partager une activité. Tony n'était pas connu pour sa bonne volonté, encore moins pour son amour du sport. Ainsi, James courait et lui, il semblait se rendormir sur le banc. A chaque tour, James lui hurlait dessus et Tony sursautait. De temps en temps, Tony hurlait, à d'autres moments, il adressait son majeur à son ami.

En face, ce spectacle faisait rire Steve presque tous les matins. Oui, parce que Tony arrivait à avoir gain de cause de temps en temps et qu'on lui foute la paix le matin. Tony était une personne de la nuit, absolument pas du matin. Il était déjà à l'université depuis quelques années et il était de retour en ville pour les vacances. Les deux hommes avaient pourtant le même âge mais Tony avait sauté de tellement de classes dans sa vie qu'il avait presque perdu la notion du temps. Le regard des deux hommes se croisaient tous les matins mais personne ne bougeait réellement. Tony avait eu envie de lui demander ce qu'il dessinait. Steve avait eu envie de lui demander pourquoi il venait alors qu'il n'en avait pas envie. Ce matin-là, Tony était caché derrière une revue scientifique, en passant, James lui arrache des mains et la balance plus loin. Steve y voit comme une opportunité en or et se relève, se précipite d'un coup pour la ramasser. Les deux jeunes hommes se retrouvent l'un en face de l'autre, souriant comme des idiots.

- Je..., commence Steve totalement incertain, rougissant à vue d'oeil.
- Merci pour ça, dit alors Tony avec plus de confiance, en montrant la revue. Je n'en peux plus de ce crétin.

Steve laisse échapper un rire avant de secouer la tête. Cela fait quelques temps qu'ils se croisent tous les matins, c'est étrange de lui parler enfin. Steve en avait eu envie tellement de fois. A la manière dont ils s'étaient échangés des regards, la question ne se posait pas vraiment pour les deux hommes, ils savaient ce qu'il en était.

- Je me suis souvent demandé ce que tu dessinais, a avoué Tony en souriant.
- Et moi pourquoi tu prenais la peine de venir alors que tu n'en as pas envie.

Les deux jeunes hommes ont rigolé. C'était un moment suspendu dans le temps, un moment dont l'esprit reste marqué un moment.

- Peut-être à cause d'une personne, assise sous un arbre, dit-il alors Tony avec un demi sourire.
- Tu ne passes pas inaperçu non plus..., dit Steve en serrant un peu plus son carnet entre ses bras.

Steve avale sa salive, sa pomme d'Adam remue. Il ne s'attendait pas à être si franc, si dragueur. C'était déjà presque trop pour lui. Il ne parlait jamais comme ça, avec autant d'ouverture mais Steve nourrissait cette envie depuis un moment et il avait envie d'obtenir quelque chose, ils avaient l'air véritablement sur la même longueur d'onde. Tony avait un sourire éclatant au visage, un sourire qui avait modulé son visage d'une façon si parfaite que Steve en avait le souffle coupé, comme si, pour la première fois, il réalisait l'être de beauté qu'il avait devant lui. Tony était rarement attendri, bien souvent, il était blasé. Cependant, voir Steve rougir de cette façon faisait fondre son coeur. Ce n'était pas qu'il se sentait puissant mais il sentait l'effet qu'il faisait et Tony devait avouer qu'il adorait cela. C'est Tony qui prend les devants, et jusque-là, ce n'est pas très étonnant.

- Tu penses qu'on pourrait se revoir ? Je veux dire... Ailleurs que dans ce parc ?, demande alors Tony avec un sourire éclatant.

Le rouge monte jusqu'aux oreilles de Steve, il a envie de se cacher derrière ses deux mains. Ce sourire l'atteint en plein coeur. Il se sent comme mis à nu. Pendant quelques secondes, il se trouve que Steve fixe le sol, son coeur bat à toute vitesse. Il a passé tellement de temps à s'entraîner, à se mettre en forme, à remplir les conditions pour l'armée qu'il a vraiment mis sa vie personnelle entre parenthèse. Il relève la tête et il sourit timidement au brun avant de hocher la tête de manière un peu trop précipitée.

- Oui, ça me ferait plaisir.

Les deux hommes finissent par échanger leur numéro de téléphone ainsi que leurs prénoms. Tony est plutôt optimiste pour une fois, il sent que l'été va être intéressant, meilleur que tous les autres qu'il a pu connaître précédemment. La route des deux jeunes hommes se sépare. Steve ramasse ses affaires et décide d'écourter sa séance de dessin habituelle et de rentrer chez lui. Quant à Tony, il repose ses fesses sur le banc, à côté de James, qui semble faire une pause.

- C'était quoi, ça ? demande alors James avec un petit sourire assez amusé.
- Mêle-toi de tes affaires, Rhodey.
- Je te signale que si je n'avais pas balancé ton magazine, tu serais encore là, à lui faire les yeux doux.
- Je te signale que je n'ai jamais eu besoin de ton aide pour draguer, souviens-toi cette soirée, tu sais de quoi je parle...

James lève les yeux au ciel, cette soirée avait été folle. Tony avait multiplié les plans drague à la perfection dans une ambiance de folie. James considère souvent que son meilleur ami est carrément culotté. N'importe qui, qui aurait dragué autant de personnes sur une soirée, se serait ramassé des claques... Mais non. Pas Anthony Stark, voyons. Il lève les yeux au ciel.

- T'es impossible, Tony.
- Je prends ça comme un compliment, lance-t-il en donnant un coup de coude à son meilleur ami.

...

Steve et Tony ont choisi de se retrouver dans un bar à thème, un peu éloigné de la ville. La décoration avait une inspiration des années cinquante et Steve appréciait particulièrement l'endroit. Il était content d'être là. Il avait préféré venir à l'avance et donc, il attendait à l'intérieur. Steve ne savait pas exactement comment on s'habillait pour un rendez-vous. Cela n'avait rien de vraiment officiel au final. Le jeune homme, sous les conseils de sa soeur, avait choisi de porter un simple t-shirt bleu, pour faire ressortir ses yeux et un jean. Tony avait du retard, ce n'était pas très surprenant de sa part mais il a fait ce qu'il a pu. Un petit quart d'heure, c'est presque un record pour le jeune homme. Tony a choisi une tenue similaire à celle de Steve. Il porte un t-shirt blanc et un jean noir, de son côté. Tony s'installe, un peu essoufflé, s'excusant pour son retard alors que Steve lui assure que ce n'est pas si grave. Ils échangent quelques banalités, la gêne se lit sur les deux visages. Il n'est pas toujours évident de commencer une conversation à partir de rien mais ils finissent par se sentir assez à l'aise pour commencer à parler d'eux.