Stony One Shot

I hate myself for loving you

Steve avait cette façon intense de regarder Tony. Dans son éloquence habituelle, le beau brun n'avait rien remarqué. Occupé à courir les hommes, les femmes, assumant entièrement sa personne, son orientation, Tony s'amusait dans l'insouciance d'un adolescent de quinze ans. C'est sans doute ce qui plaisait autant à Steve. Derrière l'air sérieux qu'avait sa vie, Tony était sa bouffée d'air frais. Cependant, le regard de Steve trahissait son manque de confiance. Il avait seulement besoin d'un signe, venu de nul part - enfin, venu de Tony - pour savoir que ce besoin de l'avoir dans sa vie était réciproque.

C'était une soirée importante pour les Avengers, une grande réussite dans les affaires et ils avaient carrément eu une soirée en leur honneur. Quelque chose de phénoménal. Tony, du haut de ses quarante ans, parlait avec un homme. Un autre blond, un homme magnifique, sans doute Australien. Parler ? Enfin, cela aurait pu être une discussion et puis, il avait les mains baladeuses ce type. Trop baladeuses pour être hétéro. Dans un coin, Steve contenait difficilement sa jalousie. "Il n'y a rien, il n'y a rien entre vous !" se répète t-il sans cesse. Évidemment qu'il ne peut pas intervenir, pour qui, pour quoi passerait-il si c'était le cas ?

Tony finit enfin par s'éloigner de cet homme. Il rejoint ses amis, Bruce entre autre. D'un mouvement discret, Steve se glisse dans la foule, un air crispé, tendu au visage. Il ne sait absolument pas ce qu'il est en train de faire mais il ne peut pas rester là comme un idiot sans réagir. Il doit défendre ses intérêts... Enfin, c'est très égoïste comme réflexion, surtout venant de lui... Qu'importe. Il est question de Tony et de son potentiel de séduction et... Steve s'est arrêté au milieu de la pièce, les joues rouges, les yeux perdus dans le vide. Il lui suffit d'imaginer Tony tenter de le séduire pour ressentir une sorte de gêne, d'envie... Les sentiments se multiplient. D'un geste souple, retrouvant son aplomb, Steve reprend sa marche lente. "Qu'est-ce que tu fais ?!" Grogne t-il intérieurement. Il approche de ce type et saisit fermement son poignet.

- Je te conseille de rester loin de lui, souffle alors Captain America dans son calme légendaire. Il est pris, affirme t-il.

Ceci est sans doute le plus gros mensonge que le blond ait pu prononcer de toute sa vie entière. Ce mensonge est cependant nécessaire. C'est déjà bien difficile d'avouer son attirance à un homme aussi égocentrique. Si en plus quelqu'un se met au travers de sa route...