Chapitre1

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– Mademoiselle Matthews, quel plaisir de vous revoir.

Le docteur Benski me tend sa main fermement, je mempresse de la serrer.

– Bonjour docteur, répond ma mère anxieuse.

Il nous fait signe de nous asseoir, et prend place derrière son grand bureau. Je sais davance ce quil va me dire. Comme à chaque visite.

– Bien. Je vais commencer par texaminer, veux-tu ? Enlève ton pull sil te plaît. Me dit-il.

J'exécute sans répondre. Il a l'habitude depuis le temps. Je m'installe sur le lit, tout en restant assise, afin quil puisse mausculter. Comme toujours, son expression reste souriante. Quoi quil arrive, il ne laisse passer aucune autre émotion.

– Ton cur bat normalement, comparé à dhabitude je veux dire. Il est légèrement plus stable.

– Comme à chaque visite Dis-je, agacée.

– Aller, rhabilles-toi. Dit-il, le sourire aux lèvres.

Il se rassoit, et note quelque chose sur une feuille. Cest étrange, il à lair plus souriant quà son habitude.

– Loxydation du cholestérol LDL, provoquée par une quantité trop importante des molécules instables, est à lorigine du durcissement des artères de votre cur.

– Oui, je suis au courant, ça fait presque 5 an que je suis malade.

– Kayla, écoutes un peu ! Intervient ma mère.

Je souffle, le docteur poursuit.

– Ce que je veux dire, cest que lon a peut-être trouvé une solution.

– Laquelle ? Sempresse ma mère.

– Jen ai parlé à des confrères, et nous avons découverts que des publications médicales affirment aujourdhui que certains composés nutritifs protègent contre les molécules instables.

– Et ? Je prends des médicaments tous les jours qui servent, apparemment, à ralentir la maladie, et ce, depuis 5 an.

– Rien ne vous coûte dessayer.

– Vu le sort qui mattends, oui, rien ne me coûte dessayer. Dis-je.

Ma mère me lance un regard noir et le docteur me fait une ordonnance. Je la prends et nous ne tardons pas à partir. Ma mère et moi marchons, dans le silence de mort habituel après chaque sortie de visite. Et bien évidemment, je mattends à ce quelle me sermonne lorsquelle démarrera la voiture. Cest-à-dire

– Tu aurais pu être plus gentille Kayla.

Maintenant.

– Mais à quoi ça servirait ? Dans tous les cas, la nouvelle sera la même.

– non, ce nest pas la même, tu las bien entendu, tu as un traitement plus efficace maintenant. Tu ten rends compte ? Tu vas guérir ! Sextasie ma mère.

– Non. Il na pas dit que jallais guérir, il a seulement employé des mots médicaux pour dire que lon va ralentir ou réduire la maladie, cest tout.

– Pourquoi tu réagis comme ça ?

– Parce que je ne veux pas faire comme si de rien était. Répondis-je.

– Mais tu réagis exactement comme cela.

Je la regarde et tourne la tête pour me concentrer sur la route. Cest toujours les mêmes questions : pourquoi ça ne taffecte pas, pourquoi tu ne sors pas Cest lassant à la longue Ma mère se gare devant notre immeuble et nous sortons de la voiture. Nous nhabitons peut-être pas dans une villa, mais jaime bien notre petit appartement, il est modeste. Nous montons les 2 étages à pieds, parce quil ny a pas dascenseur. Je plains les voisins du 6ème étage Ma mère ouvre la porte et je vais directement dans ma chambre. Je prends mon cahier, mon stylo et minstalle sur mon lit. Je regarde le plafond et me met à réfléchir. Jinspire un bon coup et me laisse guider par mon instinct.

Eternal sufferingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant