Chapitre 16

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Point de vu Kayla

Mes paupières lourdes se sont closent derrière ces portes qui assénèrent un bruit sourd en se refermant. Tout se monde qui s'agite autour de moi me met dans un état de stresse. Mon corps me brûle de la tête aux pieds, mes jambes se font lourdes également. J'essaie tant bien que mal de rester un minimum consciente. J'entends encore ces voix lointaines m'appelant par mon prénom, des bris de conversations qui fusent en s'éloignant peu à peu. Je suis plongée dans l'obscurité sous mes paupières scellée, celles-ci ne voulant plus s'ouvrir à présent, celles-ci voulant rester dans l'ombre.

Pourtant, je ressent de la chaleur en me remémorant le regard de Fire, mon petit renard. Sa fourrure orange me réchauffe, c'est une chaleur différente de celle qui s'imprégnait de mon corps il y a de cela quelques minutes.

Cette chaleur est joyeuse, elle me fait du bien.

Cette chaleur est douce.

Cette chaleur est délicate.

Cette chaleur laisse place à la froideur.

La froideur dans le regard de Loïs l'année précédente.

La froideur qui sommeillait dans ses iris bleus couleur glace lors de ma fête d'anniversaire.

La froideur dont je fais part à toute personne tentant de me parler.

La froideur qui se tiédit et laisse place à la fraicheur.

La fraîcheur tendre et agréable qui envahit désormais mon corps frêle.

Je me retrouve face à lui, face à son visage triste et fade. Je m'approche de lui doucement. Il est trop tard pour fuir. A quoi bon s'en aller de cette lâche façon? Lorsque nos corps ne sont qu'à deux mètres l'un de l'autre je ne bouge plus. Je plonge simplement mon regard dans le sien meurtri par les larmes laissant des cicatrices aussi clair que le ciel en pleine journée sur ses iris bleu océan. Il s'approche de moi et sa courte chevelure blonde bouge au grès du vent. Sa main droite se pose délicatement sur mon bras gauche et son autre main entre dans un contact à la fois doux et électrique sur ma joue droite. De son pouce, il caresse ma pommette. Une lueur passe rapidement dans ses yeux. Je voudrais parler, comprendre pourquoi il agit ainsi. Je baisse ma tête puis il me la relève à l'aide de son index. Je le regarde un instant avec incertitude puis soupire son nom :

-Ashton...

A peine mes lèvres avaient-elle soufflé son nom que ce paysage vide, ne contenant seulement LUI et MOI, disparu. Je me retrouve assise au bord d'une falaise, les vagues s'écrasent sur les roches des calanques, laissant quelques gouttes salées m'atteindre. La brise qui souffle fait flotter mes cheveux dans l'air doucement. Elle s'abat sur mon visage me faisant légèrement frissonner. Je croise mes bras pour me réchauffer puis une veste noir est déposée sur mes épaules. Je regarde derrière moi et c'est encore une fois son regard bleu profond que je croise. Il pose ses mains sur mes épaules en faisant légèrement pression dessus, puis il s'installe à mes côtes.

-C'est paisible, dis-je.

Il n'y répond rien.

- Pourquoi es-tu là?

Il me regarde, comme si ma question était compliquée.

-Je veux dire, pourquoi toi? On ne se connait quasiment pas...

-Tu ne connais pas plus Loïs que ça non plus, m'interrompt-il.

-Non, tu as raison, mais j'en connais d'avantage sur lui que sur toi.

Le silence s'installe à nouveau, mais cette fois-ci, il est lourd.

-Tu dois te réveiller Kayla.

Eternal sufferingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant