Chapitre 2

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Arrivées au lycée, je montre mon carnet aux surveillants pour pouvoir entrer et passe les portes. Salle 204. Je monte les deux étages et massoit devant la salle de classe en attendant que ça sonne. Je garde mes écouteurs aux oreilles et écoute cette mélodie de piano que je pourrais écouter toute ma vie. « River flows in you ». Cest tellement délicat et émotionnel. Je regarde tous ces gens rire, être joyeux parce quils sont ensembles, entre amis Certaines fois, mon amie denfance me manque, mais je me dis quil vaut mieux ne pas avoir trop dentourage, parce quune fois que lon part, ils risquent de souffrir. Ou peut-être pas Ou.je nen sais rien, mais je ne veux pas prétendre que lon souffre à cause de moi, ou que lon est ravi grâce à moi, donc je me tais. Cest le mieux. Je me lève pour me diriger vers ma salle, puisque la sonnerie a retenti. Comme toujours, je me place au fond, pour pouvoir écrire. Madame Marks est vraiment dynamique dans son cours, ce nest pas le problème, simplement, léconomie, ce nest pas mon point fort. Son cours passe à une lenteur indéterminée, mais passe quand même. Je sors de la classe au bout deux 2 heures de cours qui men paraissaient 4 et me dirige vers le bâtiment des sciences. Jattends que monsieur Chavo arrive et rentre, toujours en minstallant au fond, mets la blouse et les gants, parce quaujourdhui, cest dissection.

– Vous allez vous mettre par groupe de deux, une fille et un garçon de préférence, pour casser les groupes et que tout le monde puisse apprendre à se connaîtreau mois de mars, dit mon professeur de svt.

Toutes les filles se mettent à râler, les garçons aussi dailleurs, et jobserve le prof perdre patience, petit à petit.

– BIEN ! PUISQUE VOUS NE VOUS DECIDEZ PAS, CEST MOI QUI FORME LES GROUPE ! Finit-il par crier.

Il assemble le premier de la classe avec le dernier et ainsi de suite. Donc, puisque je suis vers le milieu, je serai dans les dernières à être appelée.

– Matthews Kayla et Loïs Parker.

Parker. Super.

– Sérieusement monsieur ? Un boulet pareil ? La prochaine fois, mettez-moi avec un sac poubelle, ça fera laffaire.

La remarque de Parker fit rire toute la classe. Ca ne matteint plus désormais. Depuis toujours on me fait passer pour le « boulet » de la classe, voir même la moins « bonne » ou la moins « belle », mais franchement, je men contre-fiche. Je nai pas besoin de leurs avis.

– MONSIEUR LOÏS ! PASSEZ-MOI VOTRE CARNET ! VOUS VIENDREZ ME VOIR A LA FIN DU COURS ! Cri monsieur Chavo.

– Laissez, il nen vaut pas la peine, lorsque lon tombe dans un trou, rien ne vaut de creuser encore un peu, lâchais-je.

Parker me lance un regard noir et vient sinstaller à côté de moi. La première heure, le prof nous explique quoi faire, comment faire, et quel est le but. Je prends la feuille qui est sur notre table et commence à lire les consignes. Parker ne prête pas attention au travail et parle à sa copine qui est devant nous. Cest vrai quelle est jolie, blonde aux yeux marrons. Dhabitude je naime pas trop les blondes En fait, je ne laime pas non plus celle-la. Amandine. Mais elle est quand même jolie. Je commence à prendre le scalpel pour découper cette pauvre grenouille et je vois que mon coéquipier sort son téléphone. Je ny prête pas attention et continue ce que je fais.

– Et, Matthews, tu prépares ton suicide ?

Je me retourne vers lui et me rend compte quil est en train de me filmer.

– Tu te crois marrant ? Me défendais-je.

– Non, réaliste. Répondit-il.

Je nai jamais perdu mon sang froid, et personne, à part ma meilleure, enfin mon ancienne meilleure amie et ma sur, ne me connait vraiment. Mais il y a des limites. Et là, il a clairement dépassé ces limites. Je continue de le regarder dans les yeux et pose mon scalpel. Je ne comptais rien faire jusquà ce que je maperçoive que toute la classe se retourne vers moi en riant. Donc ce petit Don Juan a envoyé la vidéo à tout le monde. Pas de soucis. Je lui souris de toutes mes dents.

– Caches tes dents Kayla, tu

Il na pas le temps de finir, que la grenouille disséquée se retrouve dans sa bouche.

– Mademoiselle Matthews ! Ca ne va pas !? Votre carnet !

Je retire mes gants, ma blouse et prend mon sac.

– Cest bon, RAS, il ne va pas mourir. Répondis-je ironiquement en quittant la salle.

Je marche dans les couloirs jusquaux toilettes et allume leau pour me rincer les mains. Je me rince le visage en me regarde dans le miroir. Toutes ces tâches jaunes autour de mes yeux me rendent affreuses. Je sèche mon visage avec la manche de mon pull et ouvre mon sac pour prendre lanticerne. Je lapplique au niveau des tâches et le range à sa place. Il est déjà 11 heure et demie. Je ne vais pas retourner en cours dSVT de toute façon, il ne reste que 25 minutes. Je prends donc ma bouteille deau et cherche mes médicaments lorsque jentends du bruit. Je me cache derrière le mur et écoute la conversation.

– Elle ta foutu la honte mec.

– Quelle crève, est-ce que je lui ai mis une grenouille dans la bouche moi ? Non, alors elle a intérêt à sexcuser !

Je nentends plus rien. Cest bizarre comme des gens peuvent se sentir au-dessus des autres ! Je poursuis ma requête et trouve enfin mes comprimés. Je les avale dune traite jusquà ce quun flash méblouisse. Je faillis métouffer.

– Quand je tai dis quelle tente de se suicider ! Lâche Parker.

– Effaces ça de suite ! Criais-je.

– Pourquoi Matthews, tu as quelque chose à cacher ? Me demanda Joris, son ami.

– Non, arrêtez ! Criais-je.

Je nai pas peur deux. Je ne veux juste pas que tout le monde soit au courant que je suis malade.

– Excuses-toi, lâcha Parker.

– Pardon ?

– Excuses-toi. Reprit Joris comme un pigeon.

– Et de quoi au juste ?

– De mavoir fait bouffer une grenouille.

– Sûrement pas, je ne suis pas débile à ce point, je me laisse insulter parce que ça ne matteint pas, mais sûrement pas marcher dessus. Crachais-je. Et sûrement pas par toi, Parker Loïs.

Il sapproche de moi le point serré et sapprête à métrangler mais, ayant fait 6 an de boxe et du cardio depuis quelques années, je sais me défendre et esquive son geste violent qui le fait basculer vers lavant. Je lui arrache son téléphone des mains après avoir poussé son copain sur lui, cours le jeter dans les toilettes, ce quil fait quil se brise et leau simprègne dans le téléphone.

– TU FOUS QUOI LA ?? Cria Parker.

Pour le narguer, je tire la chasse afin que leau recouvre encore plus son petit « bijoux ».

– Jassure mes arrières.

Il allait rétorquer mais la sonnerie retentit, alors je rejoignis ma sur pour que lon puisse manger ensemble.

Eternal sufferingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant