Chapitre 19

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Point de vue Kayla

-Vous faites quoi depuis tout à l'heure là? Ca fait deux heures que vous me faites et refaites des scanners! J'en ai marre de tout ça moi! Je veux partir! M'écriais-je.

-Calmez-vous mademoiselle Matthews, plus vous vous agiterez, plus vous perdrez du temps et plus vous resterez ici.

Je souffle et les laisse faire. Ils commencent sérieusement à me gonfler ceux-là! Je sais que je suis malade mais c'est au coeur que je suis atteinte, pas à la tête! Je ferme les yeux et attend. Peut-être que si je dors le temps sera moins long. Je commence à fatiguer de toute façon. Il ne me faut que quelques minutes malgré les appels des médecins pour tomber dans les bras de Morphée.

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Je me demande encore si les tacos détrônent les lasagnes... Il faut dire qu'ils ont été ingénieux de mettre les frites directement à l'intérieur... En parlant de frites... Je commence à avoir faim moi! Mais il fait noir en plus... Je crois que je dors... J'ouvre les yeux difficilement et c'est dans la pénombre de cette pièce, uniquement éclairée par la lumière reflétée par la lune, que je reconnais la chambre d'hôpital dans laquelle j'étais tout à l'heure. Je passe une main sur mon visage et me retourne dans mon lit pour me mettre face au plafond. Mon ventre fait des siennes et cri famine.

-Ca fait combien de temps que je n'ai pas mangé...murmurais-je à moi-même.

-Au moins 20 heures.

Je sursautais et lâchais un cri en entendant cette voix masculine dont j'ignorais la présence.

-Tu m'as fais peur Parker!

Il haussa les épaules et se redressa sur sa chaise avant d'allumer la lumière. Il joint ses mains et me regarde d'un air grave dont j'ignorais l'existence. Ce n'est pas l'air méchant qu'il prend lorsqu'il est énervé ou contrarié, mais plutôt l'air inquiet et sérieux. Je le fixe, m'attendant à toutes les réactions mauvaises possibles de sa part mais rien. Il ne parle pas et se contente de respirer assez bruyamment ce qui a le don de m'agacer. Je soupire et me focalise à nouveau sur le plafond blanc en crépis.

-Je suppose que tu ne m'apprécie toujours pas? déclara-t-il.

-Pourquoi, je devrais? demandais-je.

Je hausse un sourcil en signe d'incompréhension.

-Je ne sais pas... soupira-t-il de désespoir.

Je tourne ma tête et me place sur le côté droit de mon corps, mes mains sous ma tête.

-Loïs..Pourquoi tu es là... Je veux dire... avec moi, ici?

-C'est moi qui t'ai ramené là Kayla...je t'ai trouvé au sol, seule et inconsciente, m'avoua-t-il.

-Te connaissant, tu m'aurais laissé par terre si ça s'avérait être vrai, tu mens! haussais-je le ton.

-Calme-toi, je te dis la vérité. Crois-tu sincèrement que je suis inhumain? Cruel au point de te laisser à terre?

-Honnêtement? Je n'en sais rien. T'as bien voulu me faire passer pour une suicidaire aux yeux de tout le monde. Imagine je l'aurais été? Ca n'aurait fait qu'empirer les choses!

Il ouvrit la bouche et la referma. Il se leva et s'assit sur mon lit faisant un creux au niveaux de mon bassin sur le matelas ce qui me rapprocha de lui. Il passa sa main sur mon visage et je ne le repoussa pas. Intérieurement j'en avais envie. Je ne sais pas ce qu'il se passe, son touché m'électrifie. Mes émotions se bousculent, certaines veulent le repousser et hurler, et d'autres veulent qu'il reste là, continuant ses caresses sur mon visage. Je ne sais que dire ou faire alors je ne bouge pas et plonge mon regard dans le sien. Il est si profond. J'y perçois cette noirceur habituelle mais en m'y concentrant d'avantage, je constate qu'une once de souffrance et d'inquiétude y loge. Pourquoi? Je me redresse subitement, effaçant cette analyse de mes pensées.

- J'ai fais quelque chose de mal Kay...?

-euh..Ah..bah...Non. Non c'est moi. Je crois que je vais aller me doucher, décrétais-je.

-Oh, oui tu veux qu' je t'appelle une infirmière? Proposa-t-il perplexe.

-Non, non merci.

Je me lève et fonce dans la salle de douche de ma chambre d'hôpital en prenant soin de verrouiller la porte derrière moi. Je m'assoit contre la parois de la cabine de douche et place mes mains devant mon visage. Pourquoi je ne le repousse pas? Pourquoi l'ai-je laissé faire? Il me manipule. Peut-être pas, regarde tu es à l'hôpital, il est là, et personne d'autre n'est présent. Oui bon c'est un détail parmis tant d'autres.

-Kayla ça va..? Les bruits sonores sur la porte et sa voix inhabituellement compatissante retentirent.

-Oui... tout va bien Loïs... tout va, très bien.

Je me devêtis rapidement et entre dans le bac a douche avant de faire couler l'eau plus froide que tiède sur ma peau nue. Je savonne chaque parcelle de mon corps puis me rince avant de sortir pour m'envelopper dans une de ces serviettes blanches qu'ils fournissent. Je jette un coup d'oeil a mon reflet dans le petit miroir ovale au dessus du lavabo et constate ma mine fatiguée. Mes cernes s'assombrissent, mes lèvres sont sèches et mes cheveux sont regroupés en un chignon plus décoiffé que coiffé. Je m'apprête à me rhabiller lorsque je me rend compte que je n'ai pas de vêtements de rechange.

-Loïs...?

Aucune réponse me vient. Je le rappelle une seconde fois, rien.
Je décide de sortir ma tête dans l'ouverture de la porte et le trouve assoupit sur la chaise, accoudé à la petite table, sa tête reposant sur sa main. Je resserre l'emprise que j'ai sur ma serviette et avance en direction de mon sac. J'ai toujours une culotte de rechange, bah oui, e suis une fille et une fille est indisposée une fois par mois. On ne sait jamais! Je récupère mes affaires et repars dans la salle de bain à petites foulées. Au moment d'ouvrir la porte, Loïs bouge ce qui a le don de me stresser et me fait trébucher à l'intérieur de la salle de bain.

-Et merde, jurais-je.

Je rentre mes jambes dans la salle et ferme vite la porte, toujours assise au sol. J'entends des mouvements puis plus rien. J'ai sacrément mal à la tête n'empêche...

-Ca va?

Loïs posa sa question subitement ce qui me fit hoqueter.

-Euh...oui oui, ça va..

-Qu'est-ce qu'il s'est passé? Demanda-t-il.

-Je suis tombée comme un vulgaire mouchoir de poche, c'est rien, le rassurais-je.

Je l'entend rire et je ferme les yeux deux secondes. J'ai du mal à respirer et il prend ma ventoline rapidement pour m'en faire prendre une bouffée, puis deux. Il me prend dans ses bras.

-LOÏS?! hurlais-je sans m'en rendre compte.

-Oui?? Qu'est-ce qu'il y a? Tu as mal quelque part?? Il tente d'ouvrir la porte, ouvre moi Kay'.

-Attend..

Je me relève et m'habille rapidement puis je sors. Je le trouve debout, appuyé contre le mur, les bras croisés. Je me tiens face à lui, perplexe.

-Il s'est passé quoi lorsque j'ai fait ma crise? Déballais-je.

Il reste là face à moi, sans mot dire. Il entrouvre les lèvres mais je le coupe.

-Non, ne dis rien en fait.

Je pars dans le lit et me remet sous le drap.

-Puisque je suis fatiguée, encore, je vais dormir, réveille moi demain matin, déclarais-je.

Je me recroqueville sur moi-même et ferme les yeux. Oublie tout ça Kayla, oublie.

Eternal sufferingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant