Autobiographie d'un thérianthrope

Sort de libération

Il me fallut attendre patiemment mon heure, jour après jour, semaine après semaine, et mois après mois, l'opportunité d'une évasion. Ainsi, je fus tenu prisonnier du chasseur de thérianthrope pendant vingt et un mois, deux semaines et quatre jours  ! j'étais devenu l'ombre de moi-même. J'étais presque résigné à mon sort. j'avais presque perdu espoir, quand un matin, dans son geste machinal pour fermer ma cage, mon geôlier ferma le cadenas sur le fer de la porte sans avoir pris comme il se doit le fer du montant de la porte.

Je ne m'en aperçus pas tout à fait immédiatement, mais, faisant les cents pas dans cette cage exiguë, bousculant la porte, la voilà qui s'entrouvrit à ma surprise. je la franchis, febrile. Sortit de la cage, le sol n'était pas bétonné. alors, j'allais le long du grillage extérieur, et j'y glissais les doigts au travers, les tendant au dehors. Et de mes quelques doigts libres, j'invoquai tous les esprits félins de venir à mon aide. Tout d'abord, je sentis de l'électricité qui entra par mes ongles qui devinèrent griffes, celle des orages et de la colère. Toute ma rage contenue appelait mon âme tutélaire de toutes ses forces. Et je sentis monter en moi une puissance inouïe. une métamorphose s'engagea, mais, au lieu d'être celle d'un humain en un petit chat, je me vis devenir un félin de taille immense, dressé sur ses deux pattes arrières, des pattes puissantes, des griffes de quinze centimètres de long, des canines tout aussi longues, et de mon cou jusqu'au bout de ma queue, une crête de poils se hérissait de rage.

Pour la première fois, mon apparence mêlait les caractères d'un humains à celle d'un grand félin. Il m'avait suffit de quelques doigts en dehors de cette prison pour retrouver la puissance de ma nature. Et la rage de mon appel avait amené à moi la puissance de tous les grands esprits des espèces félines réunies. Alors, un tourbillon de démence m'emporta. Chaque cage de cette prison fut éventrée. Je libérai mon frère et ma soeur thériantropes captifs. Et, c'est le grand ours qui parvint à desceller le collier de cuir qui aliénait mes forces magiques.

Mais, mon travail ne s'achevait pas là. Même libre, ma colère n'était pas éteinte. car le chasseur de galipote n'était pas hors d'état de nuir. Il me fallait lui régler son sort. Je pris cette mission à ma charge. Mon sadisme félin faisait bonne affaire pour cet ouvrage. Mon frère ours me transmis pour cette occasion la puissance magique de sa force surhumaine. Ma sœur louve quant à elle me transmis son pouvoir de transformer un humain en n'importe quel animal ainsi que celui de se déplacer aussi vite que l'éclair pour me remercier de les avoir libérés. Mais l'un comme l'autre, captifs depuis plus longtemps que moi voulaient retrouver leur famille. À chacun, j'accordais mon pouvoir de guérison pour leurs blessures ainsi que pour leur famille. Nous ne prirent pas le temps de plus d'échanges malheureusement. Il s'agissait pour eux d'aller protéger leurs proches au plus vite et de retrouver leurs enfants.

Après les accolades, je me préparais. J'attendis le soir, caché dans la pénombre. Et, sournoisement, je mijotais ma vengeance.