Le jour où tout a basculé

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Tout a basculé dans ma vie. Je ressens comme un trou béant dans ma poitrine depuis que tu es partie. On dit que le temps guérit les blessures, qu'on arrive à vivre avec cette absence mais, ça fait déjà un an que tu n'es plus là et la douleur est toujours la même. Je n'arrive pas à tourner la page, Tu étais la personne que j'aimais le plus dans ma vie, tu étais la seule qui me comprenait vraiment, qui me connaissait par coeur.

J'ai l'impression d'être seul au monde. Bon, je l'avoue, je fais tout pour l'être. J'ai repoussé toutes les personnes qui ont voulu m'aider, me soutenir. Je n'avais pas envie d'accaparer leur temps libre, de leur parler de ma souffrance.

Ils ne comprendraient pas de toute façon. Nos amis essaient encore de me joindre, tentant de me faire revenir à la surface mais je filtre leurs appels et leurs messages, n'y répondant jamais.

J'ai coupé les ponts avec tous ceux qui m'aimaient et que j'aime. Ca fait un an que je ne vois plus personne à part mes collègues de boulot. J'ai tellement peur de perdre encore quelqu'un que je m'efface, je vis dans mon coin, essayant d'avancer seul pour aller mieux. Pour guérir de ton absence encore trop douloureuse. Mais, c'est peine perdue.

Tu ne reviendras pas, c'est certain et j'ai parfois tendance à baisser les bras, à me morfondre dans mon coin et à pleurer encore et encore.

J'ouvre les yeux, allongé sur le canapé et me rend compte que le ciel est gris, les nuages cachant le soleil. C'est une journée triste et le ciel se joint à moi, comme pour accompagner mon humeur. Tu me manques.

Je me relève tel un pantin, traine des pieds jusqu'à la cuisine puis attrape mon paquet de clopes qui trainent sur le plan de travail. Je coince une cigarette entre mes lèvres, regardant autour de moi, tapotant mes poches pour trouver mon briquet.

Je soupire et allume un des brûleurs de ma gazinière. Je me penche, approchant le bout de mon bâton de nicotine et tire dessus une fois qu'il rencontre la flamme. Je tourne le bouton pour éteindre le brûleur tout en recrachant la fumée par les narines.

Mes pieds me mènent vers le salon et je regarde autour de moi, mes yeux se posant sur un cadre photo.

Je le prends dans mes mains, ma clope entre mon index et mon majeur tout en détaillant ton visage.

Mon coeur se déchire une nouvelle fois et je repose le cadre sur le buffet.

Tout me ramène à toi, chaque pièces, chaque objet et chaque meubles. Toi et moi, on passait nos soirées sur ce canapé dans les bras l'un de l'autre à regarder des films ou des séries télé.

Je soupire et écrase mon mégot dans le cendrier posé sur la table basse. Je monte ensuite les escaliers, sans envie. Je n'ai de toute façon plus envie de rien depuis que tu n'es plus là.

Je pousse la porte de notre chambre qui est vide de ton odeur, de ta présence et de tes rires. Mon regard se pose sur une autre photo de nous deux, posée sur ta table de chevet. Je la prends en main et détaille ton visage rayonnant.

J'aimerais tellement encore sentir ton parfum, embrasser tes lèvres douces, caresser ta peau si délicate.

Tu me manques. Ta voix, ta présence. Ton absence est un supplice.

Je me sens tellement vide. J'ai même l'impression que ma vie s'est arrêtée au moment où tu es partie.

Tu étais un soleil à toi toute seule. Ton simple sourire, merveilleux, donnait envie à quiconque de te sourire en retour. Ton regard empli d'amour, ta joie de vivre.

J'ai le coeur brisé, déchiré, meurtri, sans vie.

Sans vie, comme toi.

Il y a un an jour pour jour, ton coeur a cessé de battre.

Tu sais, j'ai toujours pensé que tu étais immortelle. Que ce serait toi qui m'enterrerais et puis, ce jour est arrivé.

Ce soir là, où tu es allée à l'épicerie du coin parce qu'il n'y avait plus de glace dans le congélateur. On avait prévu de se faire une soirée film avec tout le monde. J'ai voulu t'accompagner mais, tu as poliment refusé, me disant que tu n'en avais pas pour longtemps.

Et puis, quelques minutes plus tard, le téléphone a sonné, ta soeur a répondu. Son visage s'est figé et ses larmes ont coulé. Je me souviens encore de sa bouche entrouverte, elle était comme éteinte et j'ai vu son visage grimacer de douleur après quelques secondes. Comme si on lui avait enlevé une partie d'elle-même. Tom s'est aussitôt approché d'elle, prenant son visage entre ses mains. Ils se parlaient tout bas puis il m'a regardé, le regard désolé et meurtri.

J'ai senti mon coeur se déchirer, le brun n'a pas eu besoin de dire quoi que ce soit pour que je comprenne qu'il s'était passé quelque chose.

Bill et Georg se sont précipités sur moi quand mes jambes m'ont lâché après que ta cousine ait parlé.

Tu étais morte, tuée par ce mec qui braquait l'épicerie et qui a tiré sur toi quand tu as poussé la petite porte vitrée du magasin. Il a pris peur et le coup est parti, droit sur ton coeur.

Je me dis que tu ne t'es rendue compte de rien, je me console un peu avec le fait que tu es morte sur le coup, sans souffrir, même une seconde. Mais, ça me ramène vite à la réalité.

A ce drame qui fait de ma vie un enfer depuis le jour où tout a basculé.

J'ai laissé mon coeur partir avec le tien.

Et maintenant ? Qu'est-ce que je peux faire ?

Je ne peux plus continuer, c'est insupportable de vivre sans ta présence. Je veux être avec toi, te sentir contre moi.

Je me regarde dans le miroir de la salle de bain, une lame de rasoir dans la main.

J'arrive, je te rejoins.

Fin


J'espère avoir réussi à vous faire passer les émotions.
Ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile.
Donnez-moi votre avis :-)
A bientôt.
Lily 

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