Passé, présent, futur - Chapitre 3 -

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Bill lève un sourcil puis tourne lentement la tête sur sa gauche, regardant un type d'une cinquantaine d'années, bedonnant, qui le fixe. 

_ C'est à moi que tu parles ?

_ A qui d'autre ? Tu es toute seule derrière le bar, ricane-t-il.

_ Et j'ai l'air de ressembler à une nana ? s'enquiert Bill, le regard noir.

_ Oh allez, c'est pour plaisanter.

_ Les plaisanteries sont faites pour que tout le monde en rit, là, tu es tout seul. Ce qui veut dire que tu es loin d'être drôle, lâche-t-il tandis que le type se renfrogne, mécontent.

_ Allez la pédale, tu es là pour me servir ou jacasser ?

Georg fronce les sourcils, prêt à intervenir, quand Bill s'approche du quadragénaire, posant ses mains à plat sur le comptoir et le fixant de son regard noisette, mauvais.

_ Si mon homosexualité te dérange, c'est ton problème, pas le mien. Tu vois ce mec à l'entrée ? demande-t-il, le type regardant vers la porte. Il suffit que je claque des doigts pour qu'il te chope par la peau des couilles et te foute dehors. Alors soit tu t'excuses, soit il te sort, le menace-t-il. Qu'est-ce que t'en penses ?

_ Ca va, on se calme ! Désolé.

_ Bah voilà. Tu vois, ce n'est pas compliqué, lâche-t-il, un sourire de vainqueur sur les lèvres.

Il lui demande ensuite ce qu'il veut boire et le sert avant de retourner vers Georg.

_ Tu m'impressionnes !

_ Je ne suis plus le gamin que vous avez connu, réplique le barman en souriant. Alors ce whisky ?

_ Très bon.

_ Je vous ai servi celui que je préfère. Enfin, c'est le seul que j'aime. Les autres ont un goût de pisse de cheval à côté.

_ C'est parce que tu ne les as pas tous goûté. J'en ai un chez moi pour qui je tuerais père et mère.

_ A ce point là ?

_ Je t'assure, acquiesce-t-il.

_ Je veux bien y goûter..., laisse-t-il trainer, tentant une approche.

Georg le cherche du regard puis boit une nouvelle gorgée de son verre.

_ Tu finis à quelle heure ?

_ A trois heures.

_ Je ne vais pas attendre jusque là. Mais, si tu veux, on peut se voir demain soir ? Enfin, si tu ne bosses pas, dit-il hésitant. Je t'offrirais un verre du meilleur whisky qui puisse exister.

_ Euh, vous... Ok. Si vous voulez. Je bosse d'après-midi, je termine à 20h, ça vous va ?

_ Parfait, acquiesce-t-il, le regardant. Je ne suis plus ton professeur, alors s'il te plait, arrête de me vouvoyer, sourit-il.

_ Ok. J'essaierai de m'en souvenir. Et surtout de m'y tenir...

Bill s'occupe de quelques personnes, discutant avec Georg entre deux clients. Il flirte ouvertement avec lui. Posant sa main sur la sienne quand l'occasion se présente, le fixant avec un regard qui en dit long.

Georg comprend bien ce que son ancien élève fait mais, il ne dit rien, le laissant faire. 

Impressionné de son assurance.

Il lui a donné son adresse puis est parti, retournant chez lui.

Bill a dormi toute la matinée puis s'est préparé pour aller bosser.

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