Minis fanfictions

Liés - Chapitre 2 -

Un sanglot passa les lèvres du blond mais, il ne bougea pas, son regard toujours rivé vers l'extérieur.

_ S'il te plaît. la supplia-t-il d'une manière qui serra le coeur de la jeune femme Ne me force pas à le faire. Il faut que ça vienne de toi.
_ Je...

Elle secoua la tête et s'approcha de lui, posant une main sur sa joue.

_ Je veux que tu sois heureux Gus. Mais, j'ai l'impression qu'avec le temps, si on reste ensemble, ça finira par te bouffer. lui dit-elle alors qu'il regardait toujours dehors

Il s'efforçait de ne pas pleurer. Il retenait ses larmes et serrait la mâchoire par peur qu'un nouveau sanglot ne s'échappe de sa gorge.

_ A force, tu ressentiras un manque. Tu commences déjà à ne plus vivre aussi bien le fait que...

Elle se pinça les lèvres. Ses larmes avaient cessé de couler mais, son coeur pleurait.

_ Que quoi ? Que tu ne m'aimes pas ?
_ Je t'aime et tu le sais.
_ Mais, tu n'es pas amoureuse de moi. Je ne t'en ai jamais voulu pour ça. Ce qui m'importe c'est que tu sois là.
_ Sauf que là, tu me demandes de te quitter Gus ! lança-t-elle
_ Et c'est ce que tu vas faire parce que tu sais aussi bien que moi qu'il le faut.

Il tourna lentement la tête vers Meadow qui avait toujours sa main posée sur la joue du jeune homme. Il avait le regard meurtri, on pourrait presque sentir son âme se déchirer.
La brune fronça tristement les sourcils.

Ce qu'elle détestait voir Gustav comme ça ! Et c'était de sa faute. Elle savait que la douleur qu'il ressentait, c'était à cause d'elle.

Son autre main se posa sur sa joue et il colla son front contre le sien. Ils fermèrent tous les deux les paupières, silencieux, malheureux.
Meadow prit une grande et longue inspiration qui lui tordaient le ventre et elle posa ses lèvres sur celles de Gustav juste une seconde.

_ Promets-moi d'être heureux. murmura-t-elle en pleurs Promets-moi de toujours prendre soin de toi. Ne change jamais Gus.

Les yeux du blond étaient toujours fermés. Ses lèvres tremblaient et il ne bougea pas d'un pouce lorsque Meadow fit volte-face. Elle attrapa sa veste et son sac à main puis le regarda à nouveau. Il ne bougeait toujours pas, statique, brisé.

_ Tu as changé ma vie. ajouta-t-elle anéantie

Meadow tourna les talons et quitta l'appartement. Après avoir refermé la porte, elle appela l'ascenseur, laissant ses larmes couler en silence.
Les portes s'ouvrirent et elle s'engouffra dans la cabine. Une fois les portes refermées, Meadow craqua. Elle ne retenait plus rien. Ni ses larmes, ni ses sanglots.

Quatre jours étaient passés et Meadow était au plus mal. Non seulement elle souffrait d'être loin de Gustav mais, elle pensait aussi à l'état dans lequel il pouvait être. Par sa faute. Elle savait qu'il devait être au plus mal et ça ne l'aidait en rien.

La jeune femme était passée à l'appartement pour prendre quelques affaires pendant que Gustav était au travail. Elle aurait pu récupérer tout ce qui lui appartenait mais, elle ne se sentait pas encore prête. C'était trop frais, trop dur.

Meadow était hébergée chez Tom qui lui avait ouvert les bras sans hésitation. Ces deux là étaient de très bon amis et le brun était ce genre de gars qui savait tendre l'oreille et réconforter. Elle tenait un peu grâce à lui même si c'était très compliqué. Meadow passait ses nuits à pleurer et ses journées à broyer du noir.
Elle avait pris quelques jours de congé et ses journées n'étaient pas vraiment joyeuses. La brune passait son temps assise sur le canapé, à regarder des films tristes et à penser à Gustav. Et tous les soirs, dès que Tom rentrait, elle tournait la tête vers lui et il venait aussitôt la prendre dans ses bras. Il avait de la peine pour elle et pour Gustav. Il ne savait pas vraiment quoi faire. Cette situation le dépassait.
Pourquoi ces deux-là ne restaient-il pas ensemble ? Ils ne pouvaient pas être loin de l'autre, c'était certain. Pour lui, peu importait l'amour, du moment que chacun était heureux avec l'autre. C'était ça le plus important, le bonheur. Meadow et Gustav étaient vraiment heureux ensemble. Et maintenant, ils étaient malheureux séparément.
Décidément, toute cette histoire était bien trop triste.

Les jours passaient et tous se ressemblaient. Tom ne savait plus quoi faire. Il passait son temps à penser à ses deux amis qui souffraient chacun dans leur coin. Gustav était soutenu par Georg et Meadow l'était par Tom. Bill, le frère jumeau de ce dernier venait de temps en temps pour l'aider et pour soutenir Meadow. Il allait aussi parfois voir Gustav et chacun des garçons s'étaient rendu compte que la situation ne s'arrangeait pas. Les meilleures amies de la jeune femme, Dina et Lio, l'appelaient tous les soirs. Elles étaient d'ailleurs venues passer la journée avec elles et toutes les trois avaient beaucoup discuté. Tom les avait chaleureusement accueillies et les avait laissées entre filles. Il en avait profité pour aller voir Gustav qui était dans le même état que Meadow, à peu de choses près.

Déjà dix jours qu'elle était partie et le coeur du blond ne s'en remettait pas du tout. Il ressentait un immense vide. Il avait cessé de pleurer, il laissait la douleur l'envahir mais, plus aucune larme ne coulait. Peut-être en avait-il trop évacué. Il s'était enfermé dans une bulle. En état de léthargie totale.
Il ne savait pas comment faire pour oublier et il n'en avait d'ailleurs pas vraiment envie. Il aimait tellement Meadow qu'il se demandait souvent comment il vivait avant qu'elle n'entre dans sa vie. Il avait l'impression qu'elle était son âme-soeur, que tous les deux étaient destinés à faire leur vie ensemble et à mourir ensemble.
Du côté de la brune, c'était à peu près la même chose. Elle était bien trop souvent plongée dans ses pensées. Gustav ne la quittait pas.
Elle se posait sans cesse des questions vis-à-vis des sentiments qu'elle avait pour le blond. Elle était toujours autant effondrée mais, tentait tant bien que mal de refaire surface. Elle avait cette impression qu'un étau resserrait son coeur et que ses poumons étaient comprimés.
La nuit était tombée et Meadow était postée devant la fenêtre, regardant le ciel, les bras croisés.

_ Il me manque Tom. dit-elle, déprimée
_ Tu lui manques aussi. répondit Tom

Il se leva doucement et entra dans sa cuisine américaine qui donnait sur le salon. Meadow le regarda faire et il sortit ce dont il avait besoin pour préparer un chocolat chaud à son amie et un café pour lui.

_ Je suis désolée.
_ Ne t'excuse pas Mead. répondit-il simplement en lui jetant un rapide coup d'oeil Tu devrais...

Sa phrase resta en suspend et la jeune femme se leva, s'approchant du bar sur lequel elle posa ses bras.

_ Je devrais ?
_ Non, rien.
_ Tom... Dis-moi.
_ Tu devrais prendre un bon bain.
_ Ce n'est pas ce que tu voulais me dire.

Il leva la tête vers elle et la chercha du regard.

_ Je termine ça et après on discute.
_ Ca a l'air sérieux. répliqua-t-elle
_ Ca l'est.

Après ça, ils ont discuté un long moment, sirotant leurs boissons chaudes. Meadow avait réfléchi à leur conversation toute la nuit, ne fermant pas l'oeil du tout.
C'est le lendemain matin qu'elle ouvrit la porte du hall de l'immeuble, ayant toujours les clefs. Elle se rendit au deuxième étage puis entra dans l'appartement, se dirigeant droit vers le salon où Gustav se trouvait, assis sur le canapé. Son regard fixait un point invisible. Son visage était tiraillé. Il n'avait pas entendu Meadow entrer. Le coeur de la jeune femme se serra à le voir comme ça, aussi prostré.
Elle s'approcha lentement et le blond tourna la tête, posant son regard sur elle.

_ Meadow ?
_ J'ai... J'ai besoin de te parler mais, tu ne dois pas m'interrompre, tu veux bien ? lui demanda-t-elle

Il la chercha du regard et hocha la tête.

_ J'ai beaucoup discuté avec Tom, en particulier hier soir. Il... Il m'a fait comprendre que l'amour n'est pas le plus important. Il a aussi dit que certaines personnes ne croient pas en l'amour mais, que l'attachement peut être tout aussi fort. Si ce n'est plus. Et je crois que pour moi, c'est ça. lui dit-elle Je pense finalement que je tiens à toi autant que tu tiens à moi. Sauf que je n'ai pas les mêmes mots. Tu sais que tu es tout pour moi Gus. Et je ne comprends pas comment je n'ai pas pu le remarquer plus tôt. Parce que finalement ce que tu ressens pour moi, je le ressens aussi pour toi. De la même intensité. Je ne sais pas si je suis très claire mais...
_ Tu essaies de me dire que tu es amoureuse de moi sans vraiment l'être ? demanda-t-il, une lueur d'espoir dans le regard
_ Je t'ai dit de ne pas m'interrompre. sourit-elle doucement C'est certainement tordu. reprit-elle Mais, pour que tu comprennes mieux, je pense qu'on peut dire que oui, je suis amoureuse de toi. J'ajouterais même que je suis indéniablement amoureusement de toi. Follement. Passionnément. Enormément. Eperdument. Furieusement. Désespérément. Je t'aime Gus et j'ai même envie de te dire que peu importe de quelle manière. Je veux que tu sois à moi, rien qu'à moi. Et je veux être à toi totalement. C'est l'enfer sans toi. C'est invivable. J'ai l'impression de manquer d'air.

Gustav ne disait rien. Il la regardait, sans bouger, sans ciller. Son coeur s'était réchauffé d'un seul coup. Cette boule dans le ventre avait disparu ainsi que celle qu'il avait au fond de la gorge.
Il avait l'impression de renaître. Alors, lentement, il se leva, fixant toujours celle qu'il aime de toute son âme.
La jeune femme fit un pas vers lui, puis un autre, encore un autre jusqu'à ce qu'elle ne soit qu'à quelques centimètres du blond.
Un léger sourire naquit sur leurs lèvres et elle encercla la nuque de Gustav avec ses mains.

_ Ce que je veux le plus au monde, c'est être avec toi. lui dit-elle Je ne sais pas si tu as vraiment compris ce que je t'ai dit mais, je sais que je t'aime vraiment et du plus profond de mon âme Gustav Schäfer. J'aime absolument tout de toi, sauf te voir malheureux. précisa-t-elle Ca, j'aime pas du tout. ajouta-t-elle en secouant la tête
_ Alors, tu ne crois pas en l'amour ?
_ Je crois au fait que deux personnes peuvent être vraiment et totalement attachées l'une à l'autre et que c'est certainement beaucoup plus fort que l'amour. Je crois aussi que tu n'es pas amoureux de moi mais, que tu...
_ Que tu es moi.
_ Je suis toi et tu es moi. acquiesça-t-elle
_ Mais, je t'aime quand même.
_ Moi aussi je t'aime Gus.
_ Prouve-le.
_ On inverse les rôles là. sourit-elle
_ Prouve-le quand même.

Elle posa ses mains sur les joues du blond et scella ses lèvres aux siennes. Ca leur avait tellement manqué qu'ils apprécièrent cet échange encore plus qu'à leur habitude. Ils se montraient leur amour, leur tendresse, leur dévotion, leur passion à travers ce baiser.
Il y avait une douceur infinie entre eux et un attachement sans fin.
Il est parfois compliqué de faire la différence entre l'amour et l'attachement. On pourrait dire qu'il n'y en a pas tant que ça, c'est juste une autre façon de voir les choses. Une manière différente de le vivre et de le penser. Etre attaché à quelqu'un est bien plus fort que d'en être amoureux. Etre attaché à quelqu'un c'est avoir un lien avec. Quelque chose qui peut difficilement se briser alors que l'amour peut partir du jour au lendemain.
En ce qui concerne ces deux là, on pourrait être totalement perdu sur ce qu'ils ressentent vraiment l'un pour l'autre. Peut-être que finalement, il y avait un peu de tout ça. Amour et attachement. Le résultat était qu'aucun des deux ne pouvaient se passer de l'autre, quoi qu'il arrive. Ils étaient liés pour l'éternité.

                                                                                      FIN