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Où est passé le marié ? - Chapitre 2 -

Non. C'était impossible.
Le blond n'avait jamais dérapé et ce n'était pas maintenant qu'il le ferait. Jamais il n'oserait faire de mal à Lena. Il ne l'envisagerait même pas.
Elle était la femme de sa vie et ça, tout le monde en était certain. Ces deux-là étaient fait pour être ensemble. Il n'y avait aucun doute sur ça. Ils avaient toujours été proche et lorsque Gustav avait eu le cœur brisé à cause de son ex, Lena l'avait énormément soutenu et réconforté. Ils s'étaient rapprochés sans vraiment s'en rendre compte. L'amour avait naquit entre eux sans qu'ils ne puissent y faire quoi que ce soit.
Georg et Tom avaient été les premiers à se rendre compte de ce rapprochement. Ils avaient même lancé un jeu entre eux deux pour savoir lequel entre Gustav et Lena ferait le premier pas. Tom avait gagné, il savait que le blond finirait forcément par se lancer.
Mais, jamais, JAMAIS lui ou Georg n'auraient pensé se retrouver dans cette situation à deux jours du mariage de Lena et Gustav.

Sans un mot, Tom posa son regard sur Georg qui en fit autant. Leurs iris se croisèrent puis se fixèrent pour ne plus se lâcher.
Ils se sondèrent longuement, comme s'ils discutaient silencieusement. Aucun son ne dépassait leurs lèvres mais, leur regard disait tout à la place des mots. Ces deux-là se connaissaient tellement qu'ils avaient juste besoin de se regarder pour se dire tout ce que leurs bouches ne révèleraient pas.
Le plus jeune posa délicatement sa main sur celle de Georg qui fronça très légèrement les sourcils avant d'entrouvrir un peu la bouche. Mais, aucun son ne dépassa ses lèvres. Que pouvait-il dire ? Et était-ce le bon moment pour le faire ? Encore plus, devait-il, un jour, tout dévoiler à Tom ?
Sans qu'il ne puisse contrôler quoi que ce soit, les mots sortirent de sa bouche. Comme s'ils s'étaient échappés sans crier gare.

_ Tu sais ce qui m'a fait le plus chier vis-à-vis d'Alex ? demanda-t-il

Il aurait presque plaqué sa main sur sa bouche tellement il n'avait pas contrôlé ce qu'il venait de dire. Mais, c'était fait. Il ne pouvait plus faire marche arrière. Il ne pouvait pas mentir non plus parce qu'il savait très bien que Tom le remarquerait aussitôt.

_ Non, quoi ?
_ J'avais peur que tu t'intéresses à lui. souffla-t-il avant de se redresser, fuyant le regard du brun

Tom leva les sourcils, interdit. Il ne pensait pas qu'un jour Georg lui dirait ça, même s'il l'avait toujours espéré au fond de lui. Il faisait sans cesse en sorte de refouler ce qu'il éprouvait. Parce qu'en réalité, il n'était pas certain de ce que c'était.
Mais, depuis quelques jours, la relation qu'il avait toujours entretenue avec son ami avait changée. Tom avait l'impression que leur amitié avait évolué d'une manière totalement différente. Certains regards, certains gestes, des moments plutôt étranges entre eux. Tout ça tournait en boucle dans sa tête. Bien sûr, il avait toujours été conscient qu'entre Georg et lui, il y avait quelque chose de particulier. Mais, jamais, peut-être inconsciemment, il ne s'était dit que c'était autre chose que de l'amitié.
Sa main, toujours posée sur celle de Georg, bougea légèrement et il resserra ses doigts autour, captant le regard de son vis-à-vis.

_ Qu'est-ce que ça veut dire exactement ?
_ Tu ne le sais pas ?
_ Je crois que j'ai besoin que tu me le dises Ge'. souffla Tom tandis que Georg rapprochait son visage du sien
_ On a toujours été potes. On a fait notre coming-out en même temps. répondit-il Tout le monde pensait qu'on était ensemble après ça. Mais, toi et moi, ça n'est jamais arrivé. Et maintenant...
_ Maintenant ? s'enquit aussitôt le plus jeune
_ Maintenant, j'aimerais que ça arrive.

Sans qu'il ne s'en rende compte, le pouce de Tom caressait doucement le dessus de la main du plus vieux. Il s'humidifia les lèvres en regardant celles de Georg qui étaient toutes proches. Il pourrait même jurer de la douceur de celles-ci. Tout ce qu'il voulait, là, tout de suite, c'était les toucher, les goûter, les découvrir.
Alors dans un léger élan, il ne chercha pas plus loin et parcourut les derniers millimètres qui les séparaient pour toucher les lèvres du brun et les embrasser avec délicatesse. Il fut agréablement étonné de ce début d'échange. Comme il le pensait, les lèvres de Georg étaient douces. Peut-être même plus que ce qu'il avait imaginé. Il apprécia ce goût sucré et posa sa main de libre sur la joue de son ami qui accentua le baiser, glissant sa langue contre celle de Tom.
Les yeux fermés, ils ne pensèrent à rien d'autre qu'à cet échange. Ils faisaient le vide autour d'eux, comme s'ils laissaient leur vie dans une bulle extérieur pour n'être que seuls dans la leur.
Tom avait le cœur qui s'emballait tandis que Georg s'évertuait à faire passer ce qu'il ressentait à travers une tendresse infini. Ils avaient chacun besoin de montrer à l'autre ce qu'ils n'avaient jamais osé dire ou clairement montré.
Le baiser cessa doucement lorsque la porte d'entrée se fit entendre. Les deux bruns froncèrent les sourcils, tournant la tête et ils regardèrent vers la porte du salon, Tom ayant toujours sa main sur la joue de Georg.

_ J'ai frappé mais, vous m'avez pas entendu apparemment. Trop occupés. sourit Gustav, un peu amusé Je pars à peine trois jours et y a de l'évolution dans l'air. ajouta-t-il tandis que ses témoins ouvrirent la bouche en grand Quoi ?
_ Mais...
_ C'est quoi ces têtes ? Vous vouliez pas que je vous grille ? Fallait pas faire ça au moment où j'arrivais. sourit-il
_ C'est quoi ces têtes !? l'interrogea Georg, un peu énervé alors que Tom se leva tout en fixant le blond T'es sérieux là ?
_ Putain Gus, t'étais passé où ? poursuivit l'autre aussitôt
_ Euh... Je suis allé voir Lena les gars. rétorqua Gustav en regardant l'un puis l'autre Vous avez pas vu mon mot sur le frigo ?

Georg souffla bruyamment alors que Tom se frottait le visage.

_ J'en conclus que non.
_ On t'a cherché partout ! s'écrit le plus vieux Et quand je dis partout, c'est vraiment partout !
_ Pas dans la cuisine, sinon vous auriez vu mon mot. s'amusa le futur marié
_ C'est pas drôle Gus, vraiment pas ! Tu te rends pas compte de la peur qu'on a eu.
_ Comment tu voulais que je le sache ? Je pensais pas que...
_ Attends. intervint Tom Raconte nous tout parce que là, je suis royalement largué.

Gustav les regarda l'un après l'autre, remarquant qu'en effet, aucun des deux n'arrivaient à tout comprendre. Il fronça alors les sourcils puis s'installa sur le canapé après que Georg se soit redressé pour s'assoir correctement. Tom reprit sa place sur le fauteuil et porta toute son attention sur son ami.

_ Quand je suis allé me coucher lundi soir, Lena m'a téléphoné. commença Gustav Elle a un peu changé la tradition. sourit-il Elle m'a dit que je lui manquais et faut dire que... Bah à moi aussi elle me manquait ! Ca faisait qu'une journée qu'elle était partie mais, sachant qu'on ne se verrait pas avant le jour du mariage, c'était vraiment trop compliqué pour nous. Alors je suis allé la voir dès le lendemain matin.

Il les regarda tous les deux et se tordit la bouche, remarquant que ses témoins s'étaient vraiment inquiétés.

_ Je vous ai laissé un mot pour vous expliquer que j'allais la voir et que je viendrais ici vers 11h. reprit-il J'étais persuadé que vous le verriez. dit-il en regardant sa montre Et je suis à l'heure.
_ Pourquoi on n'a pas pensé à voir s'il avait laissé un mot dans la cuisine ? interrogea Georg en regardant Tom qui secoua la tête, l'air dépité Mais, ton portable, pourquoi t'as pas répondu ?
_ Je l'ai laissé dans la voiture. J'en avais pas besoin. Je me suis dit que s'il y avait un problème, vous appelleriez Lena... répondit-il
_ On est vraiment trop cons. pesta Tom, un peu fâché contre lui-même
_ Je suis désolé... grimaça Gustav J'aurais dû vous téléphoner plutôt que de vous laisser un mot.
_ Non, c'est rien. dit Georg, rassuré Mais, il reste encore pas mal de choses à faire pour le mariage, tu sais ?
_ J'ai téléphoné partout ce matin. J'ai encore quelques petites choses à régler mais, tout sera ok ce soir.

Les deux acolytes soufflèrent en chœur et fermèrent les yeux.

_ Vous avez l'air complètement crevé. Vous devriez aller vous coucher.
_ On doit appeler Bill et les autres pour les prévenir que tout va bien.
_ Ah ouais, vous avez fait flipper tout le monde, là.
_ On ne savait pas quoi faire...
_ Je vais les prévenir et vous, vous allez vous coucher. Vous en avez bien besoin.
_ Tu réussiras à tout finir tout seul ?
_ Je vous dois bien ça ! acquiesça-t-il en se levant du canapé Le plus chiant ça va être de trouver où je fous Gunter.
_ Problème réglé. lâcha Georg Grâce à Tom.

Ce dernier expliqua alors rapidement son idée et Gustav esquissa un grand sourire, le remerciant chaleureusement. Il quitta ensuite la maison après quelques minutes, s'excusant encore auprès de ses amis qui pouvaient enfin souffler.
Ils tournèrent tous deux la tête l'un vers l'autre après avoir entendu la porte se refermer derrière le futur marié et se mirent à rire.
A les voir comme ça, on aurait pu penser qu'ils devenaient totalement fous mais, il n'en était rien. Ils extériorisaient tout le stress et la fatigue qui s'étaient accumulés ces derniers jours. Cela avait vraiment été éprouvant pour eux mais, tout allait bien maintenant.
Ils n'avaient pas pensé une seule seconde que Gustav avait été voir sa future épouse. Et en y réfléchissant, ça coulait presque de source. Ces deux-là étaient tellement inséparables que le fait de savoir que le blond avait rejoint la demoiselle ne les étonnait finalement pas.
Tom se leva de son fauteuil, un sourire aux lèvres et Georg en fit autant, s'approchant de lui.

_ Je suis mort.
_ Viens, on va se coucher.

Le plus jeune bailla sans retenue tout en se dirigeant à sa chambre, suivi par son ami. Ils entrèrent dans la chambre et se laissèrent tomber sur le lit, éreintés.
Aucun ne parlait, fixant le plafond quelques instants. Le barbu tourna ensuite la tête vers Georg qui se mit sur le côté, le regardant.

_ On en est où maintenant ?
_ On peut penser à toi et moi. Répondit le plus vieux en s'approchant de lui A nous. murmura-t-il contre ses lèvres Parce que j'ai vraiment envie qu'il y ait un nous.

Tom sourit doucement puis rapprocha le brun de lui avant de l'embrasser, sa main derrière sa nuque.

FIN