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      « DaIn ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Il paraît que c'est toi qui est venue. Tu voulais me voir ? »

« Jungkook... Aucun de tes idiots de collègues ne veut me croire ou même m'écouter... J'espérais que toi tu voudrais »

« Qu'est-ce qui s'est passé ? Tu a pleuré ? »

« Je voudrais porter plainte »

« Quoi ? Contre qui ? »

« Mon... Copain »

« Pour quelle raison ? »

« Il heu... Comment dire ça »

Je baisse la tête, honteuse de me dévoiler.

« Il... me bat »

« Il quoi ? »

« Tu ne me crois pas non plus ? »

« Je n'ai pas dis ça ! Mais connaissant ton tempérament.. Tu a presque étranglé Taehyung... »

Vexée, je prends une lingette démaquillante de mon sac et la passe sur mon visage, enlevant ce qui constituait mon masque pour laisser apparaître des traces violettes.

« Oh mon Dieu »

Je pouffe de sarcasme face à sa réaction.

« Tu vois que j'en ai besoin du maquillage »

« Depuis quand il fait ça ? »

« Deux ans »

« Pourquoi tu ne viens que maintenant ? »

« Parce qu'il va finir par me tuer. J'enchaîne les allers et venues à l'hôpital et je ne peux pas m'enfuir sans qu'il ne me retrouve pour me faire la peaux. Et je n'ai rien, pas de maison, pas d'argent. Je dépends entièrement de lui et il le sait. Je ne peux pas me défendre et il en joue »

« Comment c'est arrivé ? »

« Il est dealer. Quand je l'ai connu il ne fumait que par petites doses mais y a deux ans il a commencé à augmenter les doses et à les consommer sous n'importe quelle forme. Et il a commencé a me faire dépendre financièrement de lui sans que je ne vois le coup venir et il est devenu violent »

« Je vais prendre ta plainte et veiller à ce que tout ce qu'il faut faire soit fait »

« Merci.. Mais dès qu'il l'apprendra... »

« Si tu a un problème ou que tu te sens en danger, tu m'appelle »

« Je... »

« N'hésite pas DaIn »

« D'accord. Merci Jungkook »

~~~

Il est 2h du matin et WonSang n'est toujours pas rentré. Même si quand il est là c'est seulement pour me frapper et dormir, ne pas savoir à quelle heure il va rentrer et m'infliger tout ça m'angoisse encore plus. Je n'arrive pas à dormir, pourtant je suis épuisée.

Je suis tiré du sommeil que je venais à peine de trouver à presque 4h du matin, par des jurons et des bruits sourds qui viennent de l'entrée. Je m'assoie précipitamment dans le lit, enfonçant dans ma poche de pyjama mon téléphone portable qui ce trouvait sur la table de nuit. J'attends. J'attends qu'il franchisse la porte de la chambre, de voir son état, et je ne peux qu'espérer qu'il en aura vite fini avec moi. Il claque la porte tellement fort en l'ouvrant, qu'elle reviens pratiquement ce refermer avant d'être à nouveau projetée contre le mur. Je respire difficilement, essayant de ne pas pleurer et de calmer mes tremblements. Il sent l'alcool et ce qu'il fume jusqu'ici. Il me fixe et son regard m'effraie.

« Viens là salope ! »

Je ne bouge pas, paralysée. Il répète son ordre, encore plus en colère et commence à s'approcher de moi. Je retrouve toute ma mobilité et me lève du lit pour m'éloigner de lui comme me le cri mon instinct. Il s'approche de plus en plus alors que mon dos rencontre le mur. Sa colère grandit encore un peu et je ne peux plus retenir mes larmes. J'ai peur. Son poing s'abat sur ma joue, m'assommant presque totalement. Il m'attrape les cheveux et me les tirent pour me relever. Il me frappe encore dans le ventre, les jambes, le visage, en m'insultant de tous les noms. Ses coups sont plus puissant que les autres jours. Il donne des coups de pied dans mon corps à présent recroquevillé au sol. Mon regard embrumé de larmes ce pose sur la bouteille d'alcool vide à un mètre de moi. Si je ne réagis pas, je risque d'y rester. J'attends qu'il finisse son mouvement pour attraper ce qui me servira d'arme. Je le pousse avec le peu de force que je trouve et il recul, déstabilisé que j'ose me défendre. Je me lève péniblement et fracasse la bouteille au hasard sur son corps. Il titube un peu et j'en profite pour sortir de la chambre, en fermant la porte derrière moi. J'attrape mon portable et constate que l'écran est cassé. Je prie qu'il fonctionne quand même et je soupire de soulagement quand l'écran s'allume enfin. Ma liste de contacte défile sous mes doigts tremblants et j'appuie sur son nom, portant le combiné à mon oreille. J'entends WonSang retourner toute la chambre, trébucher, jurer et me menacer. Au bout de la troisième sonnerie, après ce qui me parais une éternité, il décroche enfin avec une voix endormie.

« Allo ? DaIn ? Ça va ? »

Mes pleures s'intensifient à cette question pourtant simple.

« Jungkook... Aide moi »

J'entends le bruit des draps à l'autre bout du téléphone et la voix maintenant paniquée de mon interlocuteur.

« Tu es chez toi ? Il a recommencé ? Enfermes-toi dans une pièce et ne bouge pas, j'arrive »

« Dépêches-toi »

Toujours en pleure, je lâche un cris de surprise quand la porte de la chambre s'ouvre, toujours sans douceur. Je cours à la salle de bain et m'y enferme.

« DaIn ? DaIn répond moi ! »

« Je.. .Je suis dans la salle de bain »

« Essaye de te calmer, je suis en chemin »

J'ai du mal à l'entendre avec les coups sourds que mon bourreau assène sur la porte.

« J'ai peur... »

« Je suis là, calme toi. Je vais juste raccrocher une minute pour appeler des renforts »

« Non ne me laisse pas ! »

« Juste une minute DaIn, je ne pourrais pas t'aider seul »

« ... Fais vite »

« Promis »

Il raccroche et je pose mes mains sur mes oreilles en fermant les yeux le plus fort possible. Faites que tout ça ne soit qu'un horrible cauchemar, je vais me réveiller, je vais me réveiller et tout ira bien. Le son que produit la porte en touchant le sol me prouve pourtant que mon cauchemar est bien réel. WonSang me soulève par le cou et me secoue en m'injuriant comme jamais. Il resserre sa prise petit à petit et je pleure tellement que j'aperçois à peine mon portable au sol me demandant de répondre à l'appel en cours. Mes mains ce serrent faiblement les sienne pour lui faire comprendre qu'il doit me lâcher mais il n'en a que faire. Il est bien plus grand et plus fort que moi. Il m'insulte toujours en serrant mon cou et commence à essayer d'arracher mon t-shirt qui fini en lambeaux. Je pleure, j'ai peur et je suffoque de plus en plus. J'ai l'impression que je vais mourir. Je préférerais mourir que de sentir ses mains ce balader sur mon corps, me toucher. Je veux mourir.

Policeman Fr T1.T2.T3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant