game øf survival

• Chapitre 2 •

Assise dans le bureau du directeur, je regarde droit devant moi, les lèvres pincées.
J'aurais du m'y attendre.
C'est comme ça à chaque fois...

Mais cette fois ci j'ai vu l'expression du proviseur, et je sais que je vais avoir le droit à un sermont plus sévère que les fois précédentes.

-Kyra...commence-t-il d'une voix étonnement calme.

Je tente de ne pas le regarder dans les yeux, craignant de craquer si mon regard croise le sien, à la fois bienveillant et réprobateur.
Je suis tellement habituée aux violences que je subis quotidiennement que la moindre marque d'affection me transperce comme une flèche empoisonnée.

-Kyra, reprend-il, ça fait la sixième fois ce mois ci...

J'aimerais lui répondre, lui expliquer les tortures qu'ils me font endurer jours après jours, semaines après semaines... J'aimerais lui décrire les insultes, les piques et les remarques moqueuses...
Mais je garde la bouche close.
Comme toujours...

-J'ai parlé avec le conseil d'administration et avec tes parents...

-Ce ne sont pas mes parents, je le coupe.

Il semble surpris par ma brusque prise de parole.

-Je te demande pardon ?

-Ce... Ce ne sont pas mes parents.

Il prend un air peiné et contrit et je me demande si il ressente vraiment de la tristesse pour moi.

-Kyra tu sais bien que c'est les seules personnes qui ont bien voulu t'accueillir...

Ces paroles n'étaient pas destinées à me blesser pourtant je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir mal.
Alors j'acquiesce en silence, la gorge nouée.

-Je suis désolé Kyra, j'aurais préféré ne jamais en arriver là...

Cette phrase me fait brusquement relever la tête. Qu'est ce qu'ils vont faire de moi ?

-Tu es renvoyée Kyra. m'annonce le directeur avec son habituel air de chien battu.

-Pardon ?!? je m'étrangle

-Tu m'as très bien compris.

-Mais...Mais ce n'est pas juste ! C'est eux qui me provoquent ! Ils...Ils m'insultent à longueur de journée !

C'est la première fois que je sort une tirade aussi longue devant le proviseur.

-Rien ne justifie la violence Kyra...

Je m'attendais à cette réponse... La phrase fétiche des adultes...
Voyant je ne réussirai pas à le convaincre, je me lève brusquement et quitte la pièce en courant malgré le directeur derrière moi qui me crié de revenir.

Je cours dans les couloirs du lycée, désormais déserts.
Je ne veux pas rester ici une seconde de plus.
Mais je ne veux pas rentrer chez moi non plus.
Alors je cours.
Je cours sans but précis, espérant peut être tomber soudainement morte de fatigue sur le sol.

Mais alors que je suis sur le point de quitter le lycée, une main m'attrape le poignet.