Rivalités à Timpelbach

La fête

À la fin du discours d'Oscar, les Écorchés se levèrent et l'applaudirent. Oscar leur fit signe d'arrêter.

Oscar: maintenant, profitez!

Ces compagnons ne se firent pas prier. Pendant que certains se ruaient au bar, d'autres s'installaient aux tables de poker. Une odeur de cigarette envahit rapidement le restaurant.
Oscar se tourna vers Willy, qui lui sourit.

Oscar: merci pour le discours Willy, prends les applaudissements pour toi!
Willy: oh, t'inquiète pas.

Willy se leva, prit une queue de billard et la lança à Oscar.

Willy: une partie?
Oscar: bien sûr!
...: je peux jouer avec vous?

Oscar ne se retourna pas tout de suite, préférant analyser l'attitude de son meilleur ami avant de répondre. Willy soupira et se frotta l'intérieur des yeux avec sa main gauche. Le chef comprit que son second n'avait aucune envie de jouer avec l'Écorché qui se trouvait derrière lui.
Oscar se retourna. Il comprit immédiatement pourquoi Willy n'avait pas envie d'être avec ce garçon, puisqu'il s'agissait de Jean Krog.

Oscar: et bien, Jean...

Oscar ne trouvait pas les mots pour dire non. Il savait très bien que Jean se prenait pour lui et était beaucoup trop autoritaire, mais il ne savait pas dire non. Il se retourna donc vers Willy, qui s'était déplacer vers la droite. Le serpent montra discrètement du doigt la queue de billard qu'il cachait derrière lui. Il fait ensuite non de la main. Oscar comprit et se retourna vers Jean.

Oscar: désolé, il n'y a pas d'autre queue. Vas jouer au Poker plutôt.
Jean: oh, je pensais qu'il y en avait trois...

Jean monta les trois petites marches qui permettaient d'accéder à la table de billard. Il semblait décidé à chercher la troisième queue. Willy se précipita face à lui, après avoir caché la queue avec son manteau et son chapeau.

Willy: bah y'en a que deux. Maintenant tu dégages.

Jean baissa les yeux, recula et faillit tomber. Il se retourna et partit en se pressant vers le bar, de l'autre côté du Lion d'Or.
Oscar se retourna vers Willy.

Oscar: t'aurai pas dût lui faire peur...

Willy, qui avait préparé les boules du billard et s'était positionné pour commencer à tirer, posa la main sur le bord du billard et prit un air exaspéré.

Willy: t'aurai dût lui dire non.

Il reprit sa queue et tira, sans quitter des yeux les balles.

Oscar: pourquoi c'est toujours toi qui commence...?
Willy: parce que je suis toujours le premier à être prêt.

Oscar haussa les épaules et tira à son tour. Il fit entrer une boule et gagna un point.

Oscar: j'ouvre le bal! Je commence déjà à prendre de l'avance!

Le serpent avait bien compris le ton ironique qu'employait son chef, il répondit donc sur le même ton.

Willy: pas pour longtemps...

Il frappa la boule blanche et fit entrer une boule. Il leva les yeux vers Oscar, restant en position de tir. Willy ne put se retenir de lever un sourcil.

Oscar: grrr... je m'en fiche, je vais quand même te battre!
Willy: ça changera de d'habitude...

Oscar tira la langue, et Willy ne put s'empêcher de rire. Oscar se comportait toujours comme un enfant lorsqu'ils étaient ensemble, mais le serpent gardait toujours la même attitude, inspirant la crainte et le respect.

Mireille: voilà ta bière, Oscar!
Oscar: enfin!

Mireille repartit sans rien dire. Willy ne la quittait pas des yeux.

Oscar: eh, l'amoureux, arrête de reluquer ma soeur et joue!

Willy se plaça et fit entrer une nouvelle boule.
Après une dizaine de minutes, le serpent avait fini sa bière et partit en chercher une autre. Oscar, quand à lui, ne l'avait même pas touchée. En vérité, il n'aimait pas le goût de cette boisson, mais en prenait uniquement pour paraître plus puissant auprès de ses fidèles, et pour être comme son second, pour lequel il avait une secrète admiration.
Willy s'approcha du bar, tous les Écorchés s'écartèrent pour lui laisser la place.

Willy: Mireille! Une bière, une grande!

Il s'adossa au bar. Les autres le regardaient avec respect. Le serpent se sentait puissant, et il aimait ça.
Mireille arriva derrière lui, de l'autre côté du bar. Willy se retourna.

Mireille: j'ai plus de bière en réserve, faut que j'aille en chercher à la cave. Ça va prendre un peu de temps.
Willy: je peux y aller si tu veux...

Mireille le regarda en haussant un sourcil. Le brun lui fit un sourire charmeur, auquel elle ne put résister.

Mireille: je veux bien, s'il te plaît...
Willy: pas de problème.

Le jeune quitta le bar et s'approcha de la table de billard. Il fit signe à Oscar de lui lancer son manteau et son chapeau, la cave étant située à deux rues du Lion d'Or, il devait sortir, et Willy ne sortait jamais sans son manteau et son chapeau.

Oscar: tu peux y aller sans, c'est pas loin.
Willy: je déteste sortir sans mes affaires.

Il attrapa ses affaires en question, mit son manteau et enfonça son chapeau sur ses cheveux bruns. Il ouvrit la porte et sortit.
Oscar se sentait un peu seul sans son second, car il lui disait quoi faire et quoi dire. Sans lui, il ne se sentait pas à sa place de chef.
Le chef des Écorchés s'assit dans son fauteuil, derrière la table de billard. Il prit le verre de bière entre ses mains, but une petite gorgée mais la recracha aussitôt.

Oscar: beurk, c'est immonde! Comment Willy peut boire ça?

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Hey! Ce chapitre est un peu plus long que les autres, j'espère qu'il vous plaît!