Quand la panique faire disparaître ce qui me sert de cerveau...
Je me mis aussitôt à courir vers les bois, espérant que l'animal s'était simplement caché derrière un arbre pour me faire une farce. Je cherchais sur plusieurs mètres, sans cesser de courir et m'enfonçais dans la forêt. Il n'avait pas pu aller bien loin, si ? D'accord, un loup, c'était rapide, mais ça n'avait pas le don de téléportation à ce que je sache ! Voyant que je n'arrivais à rien et que Dylan s'était bel et bien volatilisé, la panique m'envahit et, je fis la seule chose qui me parut intelligente à faire :
- Dylan !! DYLAN !! hurlai-je en continuant à arpenter les bois.
Ne me jugez pas. Habituellement, je suis assez résistante à la terreur. Mais là, le fait que Dylan ait disparu était anormal. Jamais il ne serait partit sans me prévenir. Quelque chose avait du retenir son attention pour qu'il s'en aille ainsi, ou alors, il s'était fait attaquer. Quoi qu'il en soit ma raison avait filé en vacances et était désormais remplacée par Miss Stupidité. J'arrêtai une seconde de courir et de hurler le prénom du loup pour essayer de réfléchir.
- Réfléchis, réfléchis, réfléchis, me murmurais-je à moi-même.
J'eus envie de me remettre à appeler Dylan au lieu de réfléchir. Néanmoins, je fis un effort de concentration. Si Dylan n'était plus auprès de moi, c'était sûrement parce qu'il y avait un danger quelconque. Et si tel était le cas, alors, la meilleure chose à faire était de me mettre en sécurité. C'était ce que Dylan me dirait de faire. Mais je ne pouvais pas partir sans savoir ce qu'il advenait de lui. Peut-être qu'il lui était arrivé quelque chose et qu'il lui fallait de l'aide ? Il fallait que je le retrouve, je ne pouvais pas juste m'enfuir et laisser la couardise dicter mes actions. Je me mordillai, ou plutôt, me déchiquetai la lèvre inférieure. Je me remis en mouvement, marchant calmement et ouvrant grands les yeux pour tenter d'apercevoir un morceau de fourrure ou une trace de son passage. À nouveau, j'entendis un bruit dans mon dos. Je me retournai en sursautant. Il n'y avait rien. Pourtant, je savais que je n'étais plus seule. Je le sentais. Et je savais aussi qu'il ne s'agissait pas du loup que je connaissais qui jamais n'aurait cherché à me faire peur. Me sentant exposée, je reculai jusqu'à l'arbre le plus proche et m'y collai. Ainsi, personne ne pourrait me surprendre par l'arrière.
Durant quelques minutes, je restais adossée contre mon nouveau meilleur ami l'arbre centenaire, avec pour seul divertissement les battements effrénés de mon cœur qui déchiraient le silence qui venait subitement de s'installer. Puis, devant moi, les fougères frémirent avant de s'écarter pour cracher un être humain. Un homme plus précisément. Je me mis à douter. Se pouvait-il qu'il s'agisse de Dylan ? La réponse s'imposa d'elle-même. Non. Bien sûr que non. Dylan avait des yeux bleus, uniques, alors que les yeux de cet homme ressemblaient à la couleur des feuilles d'arbres, vert vif. L'homme n'avait pas une taille de géant, il devait faire une dizaine de centimètres de plus que moimais il ne manquait pas de muscle.
Si je devais me battre contre luipour ma survie, ou pour m'échapper, je pensais tenir à peu près deux secondes, ou deux secondes et demi si l'homme était distrait. Ses cheveux courts, noirs de jais, rendaient ses traits carrés encore plus durs même si une certaine forme de chaleur, de tendresse presque, habitait au creux de ses yeux. Ses pommettes étaient hautes, sa mâchoire carrée et virile, ses lèvres fines et étirées en un rictus à la fois amical et méprisant. Deux facettes de lui luttaient pour prendre le dessus, comme s'il n'avait pas encore décidé s'il voulait se montrer gentil, ou monstrueux. Entièrement vêtu de noir, adoptant une posture de nonchalance feinte, il paraissait être un maître de l'obscurité.
Je ne me laissais pas tromper par son côté « amical ». Il aurait pu se transformer en bébé hamster géant, je n'aurais pas eu plus confiance en lui. Mais ça, il ne le savait pas. Je pouvais toujours jouer à l'idiote, le temps de gagner... Ben du temps justement. Parce qu'il avait beau avoir l'air gentil ( si on était aveugle ), je n'étais pas sûre qu'il se soit amusé à me cacher sa présence et à surgir des buissons de manière grandiloquente juste pour me proposer d'aller manger une glace avec lui.

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ImpatienceS
WerewolfJamais je n'aurais pu imaginer que l'univers puisse à ce point s'inverser. Du jour au lendemain, j'étais devenue une proie, un mystère et un véritable aimant à problèmes. J'aurais aimé fermer les yeux et renverser à nouveau le monde pour qu'il redev...