Chapitre 8

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J'eus la chance de connaître une nuit douce, sans cauchemar pour me tourmenter.

Je gigotai dans mon lit, émergeant doucement d'un sommeil réparateur sans rêves. Je me tournai sur le dos et m'étalai sur le lit, le fin tissu des draps glissant sous mes doigts et ma peau nue. Peu à peu, les souvenirs de la veille me revinrent et j'ouvris les yeux en me redressant d'un coup. La lumière du soleil m'éblouit. Je n'étais pas chez moi. Je ne savais pas où j'étais d'ailleurs. Autour de moi se peignait le décor d'une chambre minimaliste, aux murs marrons clairs et au parquet d'un beige apaisant. J'étais sur un des seuls meubles de la pièce. En dehors du lit, il n'y avait qu'une commode et un bureau, sur lequel quelques objets étaient posés. Bien entendu, j'étais seule. Personne pour me donner d'explication, j'aurais eu trop de chance si tel avait été le cas.

Je quittai le lit en grognant. Tout mon corps me faisait souffrir. Je baissai le regard sur mes jambes. Elles étaient couvertes de griffures et coupures en tout genre mais ces dernières semblaient avoir été désinfectées. Je portai la main à ma joue blessée et je sentis sous mes doigts le coton d'un pansement. Je fronçai les sourcils en m'examinant sous les toutes coutures. Bonne nouvelle, j'avais encore mes vêtements. Mauvaise nouvelle, j'éternuais toutes les deux minutes. J'avais du m'enrhumer au cours de la nuit, lorsque je dormais dans le froid et la pluie. Je ne me rappelai pas de tous les événements de la veille. J'avais une idée en gros de ce qu'il s'était passé une fois que j'avais quitté ma maison, mais les détails restaient flous.

Je me rappelais être en train de courir puis... J'étais tombée et ensuite... J'avais flotté entre conscience et inconscience. Je me souvenais d'un homme... D'un parfum... Parfum qui emplissait la pièce et calmait mon anxiété. Ce n'était pas grave si j'ignorais où je me trouvais, je savais au moins que j'étais en sécurité. Qui était cet homme ? Et où était-il ? Pourquoi était-il venu me récupérer dans les bois ? Je ne lui avais rien demandé. Et d'ailleurs, comment m'avait-il trouvée ? Je soupirai, sentant une migraine poindre dans ma tête. Je me massai les tempes pour tenter de chasser cette douleur qui commençait à paraître ; en vain. À défaut d'avoir des dons en médecine, je me décidais à chercher le propriétaire de cette maison.

Je me glissai hors de la chambre pour découvrir un long couloir. À ma droite se trouvait une porte, que je poussai ; il s'agissait de la salle de bain. Et juste à côté se trouvait les toilettes. J'entrai dans la pièce à ma gauche pour découvrir ce qui devait être une seconde chambre mais qui avait été transformé en salle de sport ultra-moderne. Je refermai la porte et poursuivit mon chemin. Je débouchai sur un immense salon. Ce qui me sauta aux yeux fut la cheminée, immense et très vintage. J'avais également une cheminée chez moi, mais une toute petite, rien de comparable à celle qui me faisait face. Un canapé d'angle, tout aussi immense, de couleur noire, était collé contre un mur à côté de la cheminée. Plusieurs fauteuils venaient compléter l'ensemble, rendant le lieu à la fois très accueillant et très intime.

Le parquet donnait un aspect « chalet » au lieu, aspect renforcé par les murs de couleurs claires. Il n'y avait pratiquement aucune décoration, ni d'effets personnels, ce qui ne m'aidait pas à identifier la personne qui résidait ici. C'était en tout cas une personne qui n'aimait pas s'encombrer de trop de choses ou qui n'était pas attaché aux objets. J'entendis un bruit provenant de la dernière pièce de la maison, qui devait être la cuisine. Je me mordillai la lèvre inférieure, un peu stressée à l'idée de découvrir qui se trouvait dans cette pièce et donc qui était l'homme qui m'avait amenée ici. Est-ce que je le connaissais ou était-ce un parfait inconnu ? Je n'allais pas tarder à le savoir.

Je m'approchai de la cuisine et passai la tête dans l'encadrement de la porte. Ne voyant personne, j'entrai entièrement dans la pièce et une immense baie vitrée me fit face. Il n'y avait personne ici, mais, la baie vitrée étant ouverte, j'étais sûre de trouver quelqu'un à l'extérieur. Je sortis, découvrant une terrasse abritée sous une tonnelle. Une table se dressait en son centre et différents mets y étaient posés. Pourque je déjeune, sûrement. Là encore, il n'y avait personne à l'horizon.

ImpatienceSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant