Chapitre 3

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Le week-end est déjà arrivé, j'aurais pourtant préféré qu'il n'arrive jamais. Le week-end signifie pas de cours, pas de cours signifie temps libre et temps libre signifie... Avant que je termine ma phrase dans ma tête (j'ai aussi un côté bipolaire oui), ma mère me crie à l'autre bout de l'appartement la fin de ma phrase.
"- Thomas il va falloir que t'ailles chez ton père pour récupérer tes dernières affaires! Je suis désolée de ne pas pouvoir t'accompagner... Je la vois maintenant s'approcher de moi et se poser sur mon lit. Je... Je sentais qu'elle retenait ses sanglots alors je finis par me lever et la prendre dans mes bras.
- Maman j'ai pas besoin que tu m'accompagnes. Je vais prendre sur moi et tout va se passer comme sur des roulettes!" Je l'ai senti sourire sous mon étreinte, ce qui m'a fait chaud au coeur. Vous ne pouvez pas savoir à quel point j'aime ma mère. C'est la seule femme de ma vie, l'unique, celle en qui j'ai totalement confiance, la seule qui sera toujours là pour moi. Les choses n'ont pas été faciles pour elle ces derniers temps, alors je veux être le fils exemplaire. C'est à mon tour aujourd'hui de m'occuper d'elle.
Au bout de quelques minutes, ma mère me lâche et me donne une petite tape sur mon épaule avec ce beau et grand sourire que j'aime tant.

Après m'être habillé et coiffé un peu à l'arrache (c'est le week-end j'ai pas besoin de ressembler à un top model... Mais je reste beau quand même), je pars vers le métro pour aller chez mon père. Il habite à trente minutes d'ici. Il faut dire qu'en vrai je suis un peu inquiet à l'idée de le revoir. Quand j'étais petit, j'étais déjà assez proche de ma mère et bizarrement de mon père aussi. Au fil des années, on s'est éloigné un peu, sans se détester pour autant mais vous savez, la crise d'ado casse parfois des liens qui ne se recréent jamais. En fait la relation avec mon père s'est réduite au néant il y a environ six mois. C'est une histoire dont je n'aime pas trop parler... Mais suite à cela, il s'est plongé dans l'alcool et est devenu violent. Au départ, c'était rien de bien méchant, des petites tapes par-ci par-là. C'est ensuite devenu, des claques. Puis des coups de poings, de pieds... Je trouve ça vraiment malheureux, mais c'est bel et bien comme ça que j'ai appris à me battre. Mon père me tapait à la moindre broutille. Une cuillère mal rangée pouvait se finir en bagarre. Je m'étais fait à l'idée que mon père avait eu un moment de faiblesse et qu'il fallait que je le supporte. Mais lorsque je l'ai vu porté sa main sur ma mère, mon sang n'a fait qu'un tour. Il pouvait s'en prendre à moi tant qu'il le souhaitait mais il ne touche pas à ma mère. Alors j'allais la défendre, je me prenais pas mal de coups mais je ferai tout pour ma mère. La pauvre... Elle qui n'avait rien demandé, elle devait supporter les tapes entre son "mari" et son fils. Je vous laisse imaginer son chagrin. Au final, c'est moi qui lui ai donné la solution de divorcer. C'était la meilleure solution, si on continuait comme ça, on allait faire un mort un jour. Le divorce a fini par être prononcé mais nous n'avons jamais rien dit concernant la violence de mon père. On ne voulait pas se rajouter des histoires alors que tout pouvait se terminer maintenant.

J'arrive enfin dans ma ville natale. J'ai pas mal de bons souvenirs dans cette ville mais je crois que tout ça a été gâché à cause de mon père. La seule raison qui m'attristait à l'idée de quitter la ville c'est mes amis. Et plus particulièrement Térésa. Une belle brune aux yeux bleus éclatants, je vous jure, on arrive pas à se détacher de son regard quand on la voit! Cette fille, c'est ma meilleure amie depuis le collège. On a fait pas mal de conneries ensemble, voici mes meilleures souvenirs ici. C'est la seule chose qui me fait aimer cette ville encore un peu, elle, Térésa. C'est la seule personne à qui j'ai raconté mes problèmes et surtout, c'est la seule qui sait vraiment pourquoi j'ai quitté cette foutue ville. J'ai une confiance aveugle en elle et puis, elle ne m'a jamais jugé, je sais qu'elle me soutiendra toujours.

J'arrive maintenant devant mon ancien immeuble. Il a six étages et heureusement pour moi, je n'habitais qu'au deuxième. Je monte les escaliers quatre à quatre comme j'ai l'habitude de le faire et j'arrive devant cette porte. Cette porte, j'avais tellement peur de l'ouvrir avant que parfois, je restais assis trente minutes dans les escaliers pour passer le moins de temps possible avec mon père. Je pensais en partant d'ici, ne plus jamais revivre cette peur mais j'étais parti tellement précipitamment avec ma mère que j'ai oublié certaines de mes vieilles affaires. Et me revoilà ici encore une fois. Un cri me fit soudain sortir de ma rêverie. Oh ce cri aussi je le reconnais, celui de mon père. Il est dur et effrayant même... Mais ce qui me fais le plus froid dans le dos c'est la phrase qu'il vient de dire. C'est la seule chose que j'ai pu entendre. "Et il a fallu que mon idiot de fils s'en mêle!" Je m'attendais à tout sauf à ça. Non, je dois avoir mal compris c'est pas possible. J'entends maintenant une autre voix désolée disant juste "Pardon monsieur, il nous a pris par surprise..." Nan je ne peux pas y croire... Si c'est bien ce que je pense, mon père va me le payer. Je ne peux pas entrer maintenant, je décide donc de repartir et de revenir un autre jour pour récupérer mes affaires.
Je réfléchis pendant tout le chemin sur le projet de mon père et commence à comprendre ce qu'il mijote. C'est définitif, mon père est un vrai connard.

Quelques rues avant de rentrer chez moi, alors que je suis toujours en pleine réflexion sur les manigances de mon père, je vois Newt juste devant moi sur le trottoir d'en face. On ne s'est pas reparlé depuis hier, sa réaction m'a d'abord surpris puis m'a mi en colère une bonne partie de la soirée. Il m'accusait d'avoir déboulé sa "vie" à Minho alors qu'il ne m'a jamais dit que je n'avais pas le droit de lui en parler, et en plus, c'est son meilleur ami! Je ne pensais vraiment pas qu'il allait réagir comme ça. Je m'approche petit à petit de lui car je suis obligé de passer juste à côté de cette petite tête blonde pour rentrer chez moi. Je l'ignore totalement en passant mais je sens son regard posé sur moi. Et sans que je m'y attende, je sens qu'il me prend par la main pour que je me retourne. Et merde, qu'est-ce qu'il me veut maintenant?! Il veut encore m'engueuler et me planter comme un con?! Alors que je m'énervais seule dans ma tête, Newt me dit une chose à laquelle je ne m'attendais pas.
"- Euh... Je crois que je te dois des excuses. Pardon Tommy... Il m'appelle encore par ce surnom. Personne ne m'avait jamais appelé comme ça et franchement, ça me plaisait. Newt venait juste de s'excuser, ce qui me fait déjà le plus grand bien étant donné que Newt était vraiment un mec sympas. Mais je ne veux pas non plus passer pour un mec facile alors je préfère ne rien répondre.
- Je sais, j'ai été con, mais c'est juste que j'aime pas inquiéter mes proches... J'ai pris cette fâcheuse habitude de garder les choses comme ça pour moi. Je voudrais pas qu'on gâche notre amitié à cause de ma connerie... Il me dit tout ça d'un air vraiment désolé et sincère. Il avait raison... Je ne veux pas gâcher notre amitié pour ça.
- C'est oublié. Je lui ai lancé un petit sourire en disant ça. Malgré tout, j'aimais vraiment bien ce mec.
- Alors, laisse moi te payer un café, t'es libre là?
-Ohh que oui, je suis toujours libre pour boire un coup!" Puis on se mit à rire comme des baleines, et à discuter comme de bons et vieux amis jusqu'au café.

Et voilà pour le troisième chapitre! J'espère que ça vous plait toujours!
Comme les cours ont repris, j'essayerai maintenant de publier un chapitre tous les week-ends.
J'attends vos avis!

A New Life [Newtmas]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant