Chapitre 2

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Et voilà que je me retrouve au beau milieu de trois mecs deux fois plus costauds que moi, voir même trois fois vu ma corpulence comparable à celle d'une brindille. On m'avait attrapé alors que je venais de quitter Minho pour prendre le chemin de ma maison. Je marchais tranquillement lorsque j'ai senti une main m'agripper par le col en en plaçant une autre sur ma bouche pour éviter que je crie. Je me retrouve donc dans une petite impasse, mes cheveux blonds ébouriffés, coincé avec trois gars qui apparemment veulent me faire la peau. J'ai beau chercher dans ma mémoire je ne vois pas pourquoi on voudrait me menacer comme un délinquant, je suis un mec sans histoires. Bon, un briseur de cœurs peut-être bien mais je ne pense pas qu'on irait me poignarder juste parce que je ne veux pas sortir avec une malheureuse jeune fille de mon lycée.

Je sens qu'on me lâche enfin, je me dis qu'il faudrait sûrement que je me mette à courir là, tout de suite quand un de mes trois agresseurs me placent un couteau juste devant ma pauvre et mignonne gueule d'ange en me criant de ne pas sortir un seul mot de ma bouche ou sinon je risquais de le regretter. Je crois, de toutes manières, que je suis tellement choqué et tétanisé que je n'arriverai pas à bouger un seul petit orteil. À ce moment-là, j'aimerais vraiment me réveiller tranquillement dans mon lit en repensant à cet horrible cauchemar mais j'ai beau cligner des yeux plusieurs fois, l'image de ces trois gars devant moi reste intact. Puis au moment où je me dis que tout est fini, que ça ne sert à rien d'espérer qu'ils me libèrent juste en voyant ma jolie face angélique, je vois un mec tomber à terre devant moi suite à un bon et gros coup de pied dans les parties. En entendant ses cris, je me dis que pour rien au monde je n'aimerais être à sa place. En levant la tête, je vois le visage de Thomas, un sourire maléfique sur son visage. Je le vois de suite s'en prendre à mes deux autres agresseurs, en esquivant leurs coups et leurs tentatives de le poignarder avec leur couteau. Je ne sais pas où il a apprit à se battre comme ça mais il fout toujours ses poings là où il faut. Thomas est en fait un mec super courageux et putain ce qu'il m'impressionne à se battre si bien! (C'est sûr qu'à sa place je pense que je serais déjà prêt pour l'hôpital il y a un bout de temps.)
Après cinq bonnes minutes de combat, mes trois agresseurs finissent par s'avouer vaincu et s'enfuient en courant le plus loin possible de mon sauveur Thomas. Je reste un moment bouche-bée par rapport à ce qu'il vient de se passer. Je crois que je viens à peine de réaliser que Thomas m'a sûrement sauvé la vie, je lui en dois beaucoup.
Il me tend la main pour m'aider à me relever et je la lui prend volontiers.
"- Ça va? Ils t'ont rien fait? T'es pas blessé j'espère? Il me dit ça alors que c'est lui qui saigne à ce moment précis au coin de l'œil, je pense qu'il va avoir un coquard un petit bout de temps.
- Je vais bien, je vais bien, plus de peur que de mal comme on dit!
Il me répond d'un grand sourire comme soulagé que je sois sain et sauf.
Je te remercierai jamais assez Tommy... Je lui dis ça en m'approchant de lui pour le prendre dans mes bras. Je connaissais ce mec depuis même pas un jour, il faisait déjà parti de mes grands et vrais amis. Ce mec avait quelque chose de spécial, au début je trouvais son petit côté timide trop craquant et puis quand il s'est lâché avec Minho, Sonya et moi, je l'ai trouvé super cool. C'était un mec détendu, calme, qui sait se taper de bons délires, mais j'arrivais tout de même à lire dans son regard, une profonde tristesse.
- Il y a pas de quoi, j'allais pas te laisser te faire casser la gueule sans rien faire quand même! Me dit-il en riant, ce qui me fais rire aussi sachant que son rire et comme communicatif.
- Je sais pas où t'as appris à te battre comme ça mais putain tu leur a foutu une sacrée raclée! Je dis ça en lâchant un petit rire, jusqu'à ce que je vois Thomas baisser les yeux, il me souriait mais je sentais que ce n'était pas franc. Je crois que je viens de faire une énorme gaffe, je ne sais pas pourquoi mais je le sens. Je m'apprête à lui demander si tout va bien mais je fus coupé dans mon flot de pensée par le son de la voix de Thomas.
- Je pense qu'il vaut mieux que tu ne le saches pas."
Il ne me dit pas ça méchamment, il me dit tout ça avec un rire, un rire nerveux je pense. Je préfère ne pas lui poser plus de questions vu qu'il n'a pas l'air de vouloir en parler.
Il m'a ensuite raccompagné jusqu'à chez moi pour éviter une nouvelle agression (on est jamais trop prudent). 

Je suis enfin dans mon lit après cette longue journée. Je n'ai rien dit à mes parents au sujet de mon agression, je préfère ne pas trop les inquiéter, enfin... Surtout ma mère. Elle a toujours été très protectrice avec moi. Par exemple quand je sors, elle veut que je lui envois plusieurs sms pour qu'elle sache où je suis, même si je vais chez quelqu'un juste en face de chez moi. Mais je la comprends. Je la comprends parce que de nos jours, un accident est si vite arrivé. Puis, tout cela vient aussi de son passé, ou plutôt de notre passé. Un événement qui a chamboulé ma vie, sa vie et la vie de mon père aussi tout de même. Mon père, c'est pas quelqu'un comme ma mère, disons qu'il va pas venir me faire de gros câlin ou me dire qu'il m'aime. C'est pas qu'il ne tient pas à moi ou que moi-même je ne l'aime pas, non, c'est juste qu'il s'occupe beaucoup plus de son travail que de moi. Il est devenu riche grâce à ses années de travail et veut que j'ai une réputation exemplaire pour ne pas nuire à la sienne, voilà pourquoi d'un côté, je suis un mec sans histoire et assez respecté.
En repensant à mon agression, je me souviens d'un petit détail que je n'avais même pas capté avant. J'avais appelé Thomas "Tommy". J'aimais bien ce surnom. Je me dis alors que ce sera à partir de ce jour, le mien. Personne ne l'appellera comme ça mise à part moi bien sûr. Après toutes ces réflexions, mes paupières se ferment toute seules et je pars ainsi au pays des songes.

Je me dirige pour le lycée pour la dernière fois cette semaine (enfin!). Et pour une fois, j'avais envie de prendre une initiative, je n'allais pas attendre que tout me tombe dessus, parfois il faut savoir réagir seul. Je m'approche donc de Sonya sachant totalement ce que je fais. Elle vient pour me faire la bise et au moment où ses lèvres s'apprêtent à se déposer sur ma joue, je tourne légèrement la tête pour que les miennes se déposent sur les siennes.
Ça fait maintenant deux mois qu'on se tourne autour, il fallait bien qu'un de nous deux fasse le premier pas un jour. Cette fille est une personne sensible, drôle et pour moi, totalement canon. Je suis content qu'elle ne me repousse pas et qu'elle réponde même très bien à mon baiser. Cette journée commence donc, pour mon plus grand soulagement, parfaitement bien.

Ma journée s'est bien passé, voir même extrêmement bien passé, Sonya et moi avons officialisé et avons passé toute la journée ensemble. J'avais vu peu mes amis mais je pense qu'ils comprendront tout à fait que je veuille passer du temps avec ma nouvelle petite amie.
Je m'apprête donc à traverser la route pour rentrer chez moi jusqu'au moment où je sens une main me tirer par le bras assez violemment. Je crois que j'ai vraiment pas de chance en ce moment, je vais peut-être rester enfermé chez moi jusqu'à la fin de mes jours, je serai beaucoup plus sûr qu'il ne m'arrive rien. Une voix que je connaissais particulièrement bien me crie dans l'oreille.
"- Bordel Newt pourquoi tu m'as pas dit? Je suis ton meilleur pote je veux que ton bien! Putain imagine si Thomas n'avait pas été là!" Je comprends directement que Thomas avait dû lui parler de l'agression d'hier soir. Il ne pouvait pas juste la fermer? C'est mon histoire, mes problèmes, il n'a pas à en parler à Minho! Je veux pas l'inquiéter moi, c'était sûrement qu'une bande de petits cons qui voulaient me voler de l'argent connaissant ma réputation de "petit riche"". Rien de grave quoi. Je me dégage donc de la main de Minho et le pousse légèrement en me dirigeant vers Thomas qui venait tout juste de sortir.
"- Pourquoi tu vas balancé ma vie à Minho? Tu pouvais pas juste la fermer? Eh bah nan, vaux mieux faire la commère!" Je lui dis ça sous le coup de la rage, je vais peut-être le regretter mais je suis tellement énervé que je me fous des regrets. Il s'apprête à me répondre mais je lui tourne le dos à ce moment-là et rentre chez moi en le laissant planté là, sans vraiment comprendre ce qui vient de se passer.

A New Life [Newtmas]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant