Chapitre 21

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Une semaine s'est écoulée depuis ma sortie de l'hôpital pourtant, je suis toujours enfermé et cloîtré mais chez moi cette fois-ci. Lorsque mon père m'a prit mon téléphone, il a bloqué Thomas et vérifie maintenant tous les jours que je n'ai pas repris son numéro ou encore que Minho ne m'ai pas donné de ses nouvelles par message. Il ne veut que je n'appelle personne, c'est un vrai calvaire pour moi.

J'aurais voulu passer du temps avec mes amis, notamment parler à Thomas mais maintenant que je ne peux plus sortir, tous mes vœux se volatilisent. Sonya m'a écrit une fois, en m'inventant une fausse excuse de n'être pas venue à l'hôpital. Mais elle ment puisqu'elle m'a déposé un bouquet, elle y est forcément passée une fois.

Je reste maintenant sur mon lit presque toute la journée, à parler avec Minho et quelques autres amis sur mon téléphone. Je pensais sortir de l'enfer, finalement j'y resterai encore pour un bon moment. Ne pas savoir l'état de Thomas, ne pas pouvoir le prendre dans mes bras en sentant son parfum qui me rend encore plus accro à lui, ne pas voir son sourire et entendre son rire résonner dans mes oreilles, me tue de jour en jour.

Mais aujourd'hui n'est pas un jour comme tous les autres, j'attends alors patiemment dans ma chambre que quelqu'un vienne me dire ce que je peux faire, comme en prison me dis-je intérieurement. Quelqu'un finit par toquer à ma porte, ce à quoi je réponds simplement par un vulgaire "mmmhh".

"- Newt, j'ai parlé à ton père et vu quel jour on est aujourd'hui, il te laisse sortir seul, je pense que c'est mieux comme ça. Je réponds à ma mère simplement par un hochement de tête. Ma mère n'a jamais voulu m'enfermer ici mais je n'ai juste pas la tête à parler. J'aurais voulu sortir dans d'autres circonstances que dans celle-là à vrai dire.
- Newt je... Je coupe ma mère ne voulant pas qu'elle ne me fasse un long discours, afin d'affronter cette journée, qui me fera encore plus mal.
- Maman s'il-te-plaît, pars." C'était franc, peut-être direct mais je n'ai pas envie de parler.

Je me contente de prendre un billet de cinq euros et de quitter ma maison seul. Je marche dans les rues éclairées par les rayons de soleil sans plaisir. J'aurais préféré que ce jour ne soit pas une excuse pour que je puisse sortir, j'aurais préféré qu'il n'existe jamais.

J'entre chez le seul fleuriste du quartier et y achète des tulipes blanches. J'achète celles-là tout simplement parce que c'était ses préférées. Elle disait que leur simplicité les rendait d'une beauté unique, depuis je ne lui achète plus que ces fleurs blanches. Je salue le fleuriste après avoir payé et me dirige, tête baissée, vers l'endroit tant redouté.

Je passe le grand portail noir et cherche sa pierre tombale parmi toutes les autres. Cet endroit me donne toujours la chair de poule et c'est pour cela que je ne m'y rends que très peu. Mais aujourd'hui je ne peux me permettre de ne pas m'y rendre. J'ai aussi besoin de lui parler, c'est bizarre à dire mais je sais que quelque part, dans une place peut-être meilleure que ce monde, elle m'entend.

Nadya Carter. C'est lorsque j'aperçois ce nom que je m'arrête et dépose délicatement le bouquet à terre. Je m'assois devant la pierre et reste silencieux. Je ferme les yeux et m'imagine dans un monde avec ma sœur jumelle, qui est partie aujourd'hui il y a deux ans jour pour jour. Qu'est-ce qui se passerait aujourd'hui si elle était encore à mes côtés? Je me le demande.

Je commence alors à lui parler, je sais que ma sœur jumelle m'entend quelque part. Je continue à fermer les yeux en l'imaginent près de moi.
"- Je ne sais pas vraiment par où commencer... À vrai dire, c'est la première fois que je te parle comme cela, en espérant que tu m'écoutes, et tu sais autant que moi que je ne suis pas très doué pour les grands discours. Je me demande ce que serait ma vie si tu étais encore en vie Nadya. Papa se plonge dans le travail depuis deux ans, maman tente de cacher sa peine, en vain, et moi... Moi, j'essaie de vivre sans toi. C'est dur, parce qu'avant notre accident, je passais ma vie à tes côtés et du jour au lendemain, on m'a demandé de continuer à rire, sourire, travailler et vivre sans toi. Mais je tiendrai parce que c'est ce que tu aurais voulu Nadya, je vis pour toi et je te promets d'en profiter. J'espère qu'aujourd'hui tu es fière de moi, que tu me regardes de là où tu es et surtout que tu es bien là où tu es. Je te rejoindrai un jour, mais dans longtemps, quand mon heure sera venue et que j'aurais fini de vivre ce que j'avais à vivre. Si t'étais encore avec moi, je t'aurais présenté Thomas, je suis sûr que vous vous seriez bien entendu. Et je suis sûr que toi, tu aurais accepté que je l'aime." C'est en rouvrant les yeux que je remarque mes joues humidifiées. Je sens un poids en moins dans ma poitrine, comme-ci elle était à mes côtés en ce moment et qu'elle me prenait fort dans ses bras en signe de réconfort.

A New Life [Newtmas]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant