Pour la première fois depuis bien longtemps je réussis à me lever au moment où mon réveil sonne (c'est un exploit notez-le). Il faut dire que je me suis couché tôt, je n'ai même pas mangé. Newt a fait en sorte de partir assez tôt pour me laisser me reposer, c'est pour ça qu'il revient cet après-midi pour qu'on finisse notre devoir. Il a été vraiment bienveillant envers moi, j'ai récupéré quelques heures de sommeil grâce à lui. Hier dans la cour, je n'aurais jamais pensé m'endormir comme cela, aussi rapidement. Mais... Mais c'est comme-ci la présence de Newt et ses caresses m'avaient bercé et m'avaient permis de partir au pays des songes. Je lui en suis vraiment reconnaissant.
Je vais alors déjeuner sous le regard étonné de ma mère qui a l'habitude de me voir courir tous les matins pour être à l'heure. Peu de temps après, je l'entends claquer la porte d'entrée pour rejoindre son travail après m'avoir souhaité de passer une bonne journée. Je pars alors m'habiller avec un jean qui me va à merveille et un sweat gris assez classique mais qui me va aussi bien (tout me va). Je finis ma routine du matin et pars en direction du lycée plus en forme que d'habitude.
En arrivant devant les grilles du lycée je vois Newt me sourire au loin, je m'approche alors de lui et l'entends me dire.
"- Wouahh Thomas Anderson est en avance qu'est-ce qui lui arrive? Se moque Newt avec son léger rire, que je trouve au passage super craquant.
- Ce n'est pas lui... C'est son frère jumeau, c'est impossible sinon! En rajoute Minho avec une tête faussement étonnée.
Au même moment, Sonya arrive pour nous dire bonjour et laisse un tendre baiser sur les lèvres de Newt. Je ne sais pas pourquoi mes muscles se contractent à ce moment là, comme-ci mon souffle se coupait d'un seul coup. Je me reprends vite et souris en les voyant se moquer encore de moi.
- Thomas?! T'es déjà là toi?" Me demande Sonya vraiment étonnée, elle. Nous nous mettons à rire tous en coeur sous le regard d'incompréhension de la jeune blonde.La sonnerie de 16h20 sonne enfin. La journée est passée assez lentement. Mais au moins aujourd'hui, j'ai beaucoup plus communiqué avec mes nouveaux amis et j'ai fais la connaissance de Gally, Ben et Alby. Alby est un grand gars, de couleur chocolat qui lance des regards noirs mais sans s'en rendre vraiment compte. Il a un air provocateur alors qu'en réalité c'est une des personnes les plus gentilles que je connaisse (après Newt bien sûr). Ils sont tous les trois super sympas, je suis content d'avoir pu leur parler. Ils ne sont pas dans la même classe que nous, c'est Newt et Minho qui me les ont présenté.
Je dis au revoir à Minho et à Newt que je vais revoir tout à l'heure. Je dois aller chez mon père et cette fois... Je ne peux pas me défiler. Je donne rendez-vous à Newt à 18h chez moi pour qu'il reste manger et me dirige vers la gare. Je ne veux pas penser à la rencontre avec mon père, j'ai un mauvais pressentiment et je n'aime pas du tout ça. Je sens tous mes membres trembler en m'asseyant sur un des sièges du métro. Il faut que je pense à autre chose, il faut que je pense à autre chose, je me répète sans cesse. Je repense alors à ma journée de dimanche, lorsque j'étais en compagnie de Térésa. Je me remémore nos fous rires, ses sourires, et je me demande aujourd'hui comment j'aurais pu tenir sans elle? Elle m'a tellement aidé...
En étant trop dans mes pensées, j'ai failli rater la station à laquelle je devais m'arrêter. J'ai donc couru pour sortir avant que les portes ne se referment. Je me rapproche petit à petit devant ce fameux bâtiment de l'horreur, il ne faut pas que je stresse. Une image apparaît soudain dans mon esprit, ou plutôt... Un visage. Un visage qui inspire la joie, le bonheur, l'espoir. Un visage angélique entouré d'une chevelure d'or. Un visage qui m'apaise directement rien que d'y penser. Je ne comprends pas, pourquoi ce mec me fait autant d'effet? Ça doit être ça, une amitié sincère... Oui, une amitié, c'est ça...J'arrive maintenant devant le bâtiment maudit, je tape le code, je commence à monter les escaliers. Ça y est, mon coeur bat la chamade, le stresse revient. Il faut que je me contienne il ne faut pas que mon père croit qu'il me fait peur, ou du moins, il ne faut pas qu'il le voit... J'arrive maintenant devant cette porte. Celle que j'appréhendais, oui celle-là. C'est le moment, le moment d'avoir un minimum de courage, après tout sera fini. Je toque enfin, après 5 bonnes minutes à attendre. N'ayant aucune réponse, je sonne, de nombreuses fois d'ailleurs. Puis j'entends les clés tourner dans la serrure, j'ai les mains moites, je voudrais m'évanouir là, tout de suite, maintenant. Mais non, mon père se tient juste devant moi, un sourire au lèvre que je ne comprends pas. Je prends alors mon courage à deux mains et j'avance dans l'entrée sans même lui lancer un regard. Je commence à m'avancer dans le couloir pour me diriger vers mon ancienne chambre lorsque je sens deux mains m'agripper par le col et me plaquer violemment contre un mur. Je sens alors ma tête tourner, ma vue devient floue. J'entends maintenant la porte se claquer, sûrement pour étouffer les futurs cris de mon "père".
"- J'ai déjà remballé tes affaires, t'es aveugle ou quoi? Je suis alors le regard de mon père et vois mon sac que j'utilisais avant pour le sport rempli de mes affaires. Je voudrais pas voir ta gueule trop longtemps. Me dit-il avec un air tout à fait serein.
Je sens que je perds mon sang froid, il faut que je lui dise, il me faut des réponses.
- Ahh et au fait! Je lance enfin. J'ai entendu ta petite conversation la dernière fois. C'est toi qui est responsable de l'agression de Newt?! Je hausse alors la voix et me débats pour à mon tour tenter de le prendre par le col. Je te préviens que si tu retentes quoi que ce soit je..." Je n'ai même pas le temps de finir ma phrase que mon père me lance un gros coup de poing en plein sur mon nez et ouvre la porte en grand. Je sens que je tombe, tout tourne autour de moi, je ne me contrôle plus. Alors que je croyais que tout allait se finir, il en rajoute une couche en me plantant son pied avec toute la force qu'il a en plein milieu du ventre pour me faire sortir de chez lui. Je sens mon corps voler et atterrir violemment sur le pas de la porte. A peu de choses près, je dévalais les marches des escaliers. Et alors que je souffre déjà le martyre, mon père me jette mon sac sur mon visage et claque la porte sans aucune pitié envers moi. Ce n'est plus mon père non. Il a perdu son humanité, il a perdu ses sentiments, ses émotions, c'est un monstre! Oui un monstre! Je n'ai même pas la force de pleurer, je n'ai plus de force. Mais il faut que je me relève... Newt m'attend. Rien qu'en pensant à le revoir je fais l'effort de me cramponner contre la barre pour me relever difficilement en poussant un râle qui a sûrement traversé tout l'immeuble.
Dans la rue, je boite. Je boite en me tenant le ventre. Mon visage est en sang. Les passants me dévisagent comme la pire chose qu'ils n'aient jamais vu de leur vie. Personne ne me demande si je vais bien ou si j'ai besoin d'aide, rien... Au loin je vois une dame, une dame avec son enfant. Elle me pointe du doigt en disant quelque chose à son fils qui m'observe attentivement. Elle doit sûrement lui dire quelque chose du genre "Tu vois le garçon là-bas, ne deviens pas comme lui.", rien que de penser ça, j'ai envie de frapper mes poings contre un mur, d'expulser toute cette rage que j'ai accumulé mais non... Il faut que j'avance... Pour Newt, pour ma mère.18h45. Je me dis alors que c'est mort, Newt est sans doute parti croyant que je l'ai lâchement abandonné. Je décide alors de tout lâcher, je suis à deux minutes de chez moi, en plein milieu de ma rue et voilà que je m'écroule. Je ferme les yeux, j'essaye de ne plus penser, de m'envoler, de laisser l'air envahir mes poumons, de rêver d'une vie meilleure, d'oublier ma douleur, physique et morale.
"- Tommy! Tommy! Réveille toi je t'en supplie... Cette voix je... Je ne comprends pas je... Cette voix remplie de tristesse et de désespoir même. Mais qu'est-ce que... Newt!
J'ouvre alors soudainement les yeux et tombe sur les yeux emplis de larmes de ce beau petit blond.
- Thomas! J'ai eu tellement peur... Il me prend soudainement dans ses bras. Il me serre tellement fort que j'ai l'impression de ne plus respirer. Je le serre alors à mon tour et me sens bizarrement soulagé.
- J'suis... Désolé. Lui dis-je. Ça c'est mal passé je..." N'arrivant plus à finir mes phrases, Newt m'aide à me relever et me laisse m'appuyer contre lui malgré sa jambe boiteuse. Oui je l'ai remarqué, mais je n'ai préféré pas lui en parler pour le moment.
Newt prend les clés se trouvant dans mon sac et ouvre la porte. Il m'allonge sur mon canapé en prenant soin de ne pas toucher mes blessures. Heureusement ma mère n'est pas rentrée. Il va falloir que j'invente une excuse, il ne faut pas qu'elle sache que c'est mon propre "père" qui m'a fait ça, non il ne le faut pas. J'inventerai quelque chose, une bagarre dans le lycée... Je ne veux pas qu'elle se sente coupable ou quoi que ce soit. Elle n'a pas besoin de ça.
Je vois Newt revenir dans le salon en tenant dans ses mains ma trousse de secours qui se trouvait dans ma salle de bains. Newt me relève légèrement et enlève délicatement mon tee-shirt en laissant à découvert mes bleus et mes hématomes. Je le vois prendre du recul, par surprise mais aussi par tristesse. Je le vois dans ses yeux, il ne veut pas pleurer, pas ici. Il commence alors à sortir du désinfectant et des pansements. Il appuie avec un mouchoir sur mon nez pour arrêter le saignement. Ce que j'aime bien chez lui, c'est qu'il sait quand est le bon et le mauvais moment pour poser des questions. C'est pour cela qu'il ne me dit rien et reste silencieux. Il m'applique le désinfectant, ce qui me fait frémir à certains moments. J'ai un mal de chien, je n'ose plus bouger.
J'essaye donc de me concentrer sur Newt, sur ses gestes, sur son habitude de froncer les sourcils chaque minutes. Il est beau là, le soleil passant à travers la fenêtre se reflète dans ses yeux, le noir devient un marron transperçant, magnifique. Son nez se retrousse à chaque fois qu'il respire, sa bouche reste entrouverte, je le sens, il est stressé. Il s'applique pour me faire le moins mal possible et moi je l'admire impuissant. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive mais je sens à ce moment-là mon ventre se tordre. Non je n'ai pas mal, c'est comme si une chaleur et des légers picotements s'installaient dans mon ventre. Je ne comprends pas pourquoi mais je me sens bien. Newt a fini de faire tous mes pansement et se laisse tomber sur le sol en me regardant toujours silencieusement. Je le regarde et me dis que je pourrais rester des heures comme cela. Je lui en suis tellement reconnaissant.
Je sens une larme couler sur ma joue, je ne voulais pas... Je ne veux pas pleurer, ça ne sert à rien, ça n'avancera à rien, ça ne rime à rien! Tandis que j'essaie au mieux de cacher mon visage sous le coussin derrière moi, Newt s'avance dans ma direction. Il presse d'une extrême douceur mon épaule puis caresse avec tendresse mon visage pour enlever cette larme qui descend le long de ma joue.
"- Je te le promets Tommy... Tu n'es pas seule, et tu ne le seras jamais..." C'est sur ces paroles de Newt que je ferme les yeux avec un grand sourire fendant mon visage et pars pour le pays des rêves.J'espère que ce chapitre vous aura plu! Le Newtmas s'installe petit à petit, n'hésitez pas à dire ce que vous en pensez ou des petits conseils pour m'améliorer! ^^
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A New Life [Newtmas]
FanfictionUn déménagement n'est jamais facile, c'est un peu comme une reconstruction de soi-même, il faut retrouver ses repères. Pour moi, c'est plutôt une délivrance, je ne serai plus obligé de supporter mon pourri de père mais d'un autre côté, je quitte ma...