Chapitre 16

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Il n'eut pas le temps d'entamer son monologue que déjà des murmures se faisaient entendre non loin de nous. Des lumières de lampe-torche se déplaçaient à vive allure.

« Cours, Anyssa, cours !

Un mouvement de flou et d'hésitation me cloue sur place. Sébastien me pousse, et m'ordonne de courir une fois de plus. Je détallais, sans un regard en arrière. Je marche, je cours, je fuis. J'échappe à mon père, et à mon frère. Tellement je cours vite je manque tomber. Je ralentis la cadence, et m'autorise un regard vers le fond de la forêt. Les lumières ne bougent plus, elles se sont arrêtées à un point précis. Que font-ils ? Que fait Sébastien ? Ils ont l'air de rebrousser chemin. Ont-ils eu Sébastien ? Se serait-il sacrifier, et prendre ma place ?

Je marche doucement vers les ravisseurs, à l'endroit où ils se sont arrêtés. Ils retournent au camp. Un coup de pistolet retentit, je marche plus vite, je vole presque.

« Sébastien ?Criai-je.

Je me dépêche, et m'arrête à leur halte précédente. Au précipice, pour être exacte. Je pose ma main tremblante sur ma bouche et appuie pour renfoncer la peur et un cri. Sébastien a sauté, et le sauver m'a été impossible. Il a sauté pour me protéger, et je ne pourrai pas payer ma dette. Je rebrousse chemin une fois de plus, je marche seule dans cette forêt maudite. J'ai perdu mon frère et ma sœur en quelques jours à cause de mes parents ; qui sera le prochain ? Je cours presque, mais pour aller où ? Mon pouls se calme, je m'accroche maladroitement à un arbre et vomis de la bile.



De la salive coule de ma bouche et se mêle à mes larmes. Des larmes de douleur. Je ferme mes yeux, fort très fort, je secoue ma tête et me cogne la tête contre l'arbre. Je frappe l'arbre, je me frappe tel un punching-ball. Mes mains sont en sang, pleins de copeaux de bois et de sève. Je glisse contre l'arbre, et m'assoupis de fatigue.  

Indésirée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant