CHAPTER 2 : St Richard's School

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    L'école est là, en face de moi, immense et imposante. Je marche le long du jardin,  essayant d'esquiver les flaques d'eaux qui se hissent devant mon chemin. Les hais sont parfaitement taillées, le personnel d'entretien doit être minutieux, comme si tout est soigneusement revu chaque semaines. A l'heure qu'il est, plus personne ne doit travailler, excepté la personne de l'administration qui doit me recevoir. J'ouvre la porte de St Richard, c'est aussi immense de l'intérieur. Magnifique et somptueux sont les mots qui me viennent en tête pour décrire ces lieux, une grande statue trône près de l'entrée, non loin de là, des escaliers en marbre. Sur le côté,la réception mais personne ne s'y trouve, l'établissement est vide,même pas un élève. J'observe autour de moi et poursuis mon chemin ensuivant les panneaux d'indications.

Je continue tout droit, des couloirs interminables se dessinent dans mon sillage avec un nombre incalculable de portes. Les tableaux exposés sur les murs me font presque flipper, on se croirait dans ces maisons hantés, où le premier habitant des lieux revient pour se venger. À chacun de mes pas, le raisonnement sourd se fait entendre, c'est le seul bruit perceptible, je suis totalement seule, à croire que plus aucun élève ni professeur ne reste après les cours, trop impatients de retrouver leur maison. Je me dirige vers l'entrée du bureau de la scolarité.

Cet établissement est tellement différent de celui que je fréquentais avant, qui était beaucoup plus récent. Soudain une dame pénètre dans le couloir, elle s'arrête un moment, me dévisageant pour ensuite tourner ses yeux vers les dossier qu'elle tient entre ses mains, puis reporte son attention sur moi.

- Mlle Wolski, c'est bien ça ?    

J'acquiesce timidement, elle me dévisage, certainement pour m'inviter à répondre à sa question.

- Oui, c'est exact, dis-je.

La vieille femme est vêtue d'un tailleur gris, ses lunettes sont parfaitement ajustés sur son nez, sa chignon est lui aussi en place,aucun cheveu blanc ne dépasse. Elle ressemble exactement à une secrétaire, comme quoi, l'habit fait le moine.

- Suivez-moi, dit-elle en se dirigeant vers ce qui doit être son bureau, on va    s'occuper des finalités de votre inscription.

Dans son bureau, je reçois un dossier interminable à remplir, je crois que je viens de m'inscrire dans une école militaire, si ils me demandaient le nombre de fois que j'avais finis alcoolisée sur la voie publique, je n'en serais même pas étonnée. Je jette un coup d'œil sur le reste des pages, visiblement cette question avait été oublié de leur stupide dossier. Tout y passe, des informations médicales, le profil d'étudiante que je pense être, mes études antérieures, mes ambitions, tout ce dossier doit faire une dizaine de pages de questions dont personne n'allait lire les réponses.

Trois stylos usés et une heure plus tard, le dossier est rempli.

Je rends sont précieux dossier à la secrétaire, elle vérifie soigneusement chacune des pages, je ne suis pas une gamine. Je ne vois même pas pourquoi elle inspecte la totalité des informations que je lui ai fourni, je me retiens de soupirer pour ne pas être impolie.

- Très bien, c'est bon pour moi. Vous avez bien eu votre emploi du temps ?

- Oui je l'ai rapidement consulté dans le dossier.

Elle me jette un coup d'œil avec son sourire satisfait, me donne la deuxième page du dossier avec mon emploi du temps. Me le tend pour que je le reprenne.

- Ce sera plus simple ainsi, me dit-elle avec son plus beau sourire.

Connasse ! Ça m'apprendra à faire la maligne, je lui prends la feuille des mains en la remerciant de mon plus beau sourire.

- Je vous attends ici demain matin pour votre rentrée, soyez présente avant votre premier cours, je vous y accompagnerai.

- D'accord, merci et à demain.    

Je sors enfin de ce sordide lieu, à côté c'est le rêve. Je ne sais même pas pourquoi je compare l'établissement dont rêve tous les ados avec cette chose. Je range la feuille dans mon sac pour être certaine de ne pas la perdre, j'ai la fâcheuse habitude de ne jamais retrouver tout ce que je range,c'est un signe pour me dire qu'il faut que j'arrête de ranger.

Lorsque je sors de ma rêverie, je remarque un groupe de garçons se dirigeant vers le secrétariat que je viens de quitter, leur musculature est impressionnante de loin. Je m'attarde sur leurs vêtements, leurs parents ne sont pas ouvriers : montres luxueuses, chaussures italiennes, pulls et chemises impeccables dignes de fils à papa. Ce sont des ados dans le corps d'hommes, ils ne semble pas plus vieux que moi pourtant si je les avais croisé dans la rue, je n'aurais probablement jamais cru qu'ils avaient moins de vingt ans mais étant à St Richard's School. Il est peu probable que leur âge dépasse dix-huit ans.

Les trois jeunes hommes me regardent du coin de l'œil tout en continuant leur conversation. Le brun, au milieu de ses deux acolyte sa cessé de répondre à ses voisins, il ne se gêne pas pour me fixer et m'analyser tel un vulgaire rat de laboratoire. Ses yeux sombres et ses cheveux ébouriffés lui donnaient un air de bad boy dont rêvent toutes les filles, son polo noir collait son corps,laissant entrevoir des muscles bien dessinés.J'avais bien envie de lui dire à quel point il était impoli de regarder une personne de cette façon mais je n'étais pas mieux à le scruter.

Une fois le groupe dépassé, je retrouve le sbire de mon père, qui est devenu le mien pour la journée. Il fume sa cigarette lorsque j'arrive, la jette automatiquement en me voyant,j'avais l'impression de choper un gosse de quinze ans à fumer en cachette.

- Je pouvais vous laisser finir votre cigarette, je n'aimerais pas que les employés de mon père me traitent de    dragon, encore.

Il hoche la tête en m'ouvrant la porte.   

J'avais eu ma petite réputation dans notre dernière résidence. Ce que je peux être garce et manipulatrice lorsque je le veux. J'ai des remords vis-à-vis de cette ancienne vie, la fille qui ne prêtait pas attention à son prochain, j'étais pourrie par l'argent. À présent je suis devenue une bobo, qui essaye d'aider son prochain à critiquer la haute société mais à en faire partie, je ne sais pas ce qui est le pire, boire à la santé des pauvres ou boire contre cette société de riche dont je fais partie.

En parlant d'aider son prochain, je me rappelle que mon prénom, Eleanor, vient de compassion en grec et d'apaiser en latin. L'étymologie est trop complexe pour moi, j'aime l'idée que mon prénom puisse avoir une quelconque signification qui donne une image de moi reflétant la réalité. J'adore savoir ce genre de détails inutiles, comme quand on lit son horoscope et qu'on nous prédit une belle rencontre avec un inconnu alors que le seul inconnu rencontré est le vieux qui vous a harcelé dans la rue.

DIONYSOSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant