CHAPTER 4 : Little Sister

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J'entre dans le salon, ma sœur est assise sur le canapé central, avec un garçon, visiblement trop occupée à foutre sa langue dans la bouche de ce garçon pour s'apercevoir que je viens d'arriver. Ne me dîtes pas que je rêve, le mec fourre sa main sous la jupe de ma sœur, sérieusement, elle n'a que quinze ans, moi à quinze ans je... bon ok je ne suis pas un bon exemple. 

Je jette un œil à la playlist de mon téléphone, sélectionne Mr. Boombastic de Shaggy. Je me déhanche au rythme de la musique devant les deux adolescents au milieu du salon dans le seul but de les déranger. Ma sœur s'arrête net de jouer avec son play-boy, lui aussi me regarde, il semble surpris et gêné. Le jeune éphèbe porte une chemise parfaitement ajustée, il est très mignon, blond aux yeux bleus. Amy a visiblement très bon goût en matière de garçon. Le seul problème c'est sa casquette, ça lui donne un air de sportif aimant les belles voitures, ce qu'il doit être d'ailleurs, le fait de porter une casquette dans une maison en disait long sur lui, et moi qui disait que juger était mal... Ma sœur lève ses yeux vers moi, m'adresse un regard furieux.

- T'es vraiment trop conne, finit-elle par lâcher.

Elle prend son jouet de copain avec elle pour aller en direction de ce qui doit être sa chambre. 

- La sortie c'est par là.

Je lui montre la porte d'entrée avec mon air le plus sérieux, ce qui déplaît à Amy et semble encore plus gêner son « ami ». Il s'excuse avant de filer hors de la maison. 

    Les apparences sont importantes mais lorsqu'il s'agit de pourrir la vie de ma sœur, je n'ai plus honte de rien. 

- C'était mieux sans toi.

Elle me montre son plus beau doigt d'honneur avant de quitter la pièce furibonde. 

Mes parents n'apprécient pas que nous ramenions des garçons à la maison, surtout lorsqu'ils ne sont pas présents. Amy et moi avions crée tout un jeu autour de cet ordre de nos parents, nous nous dénoncions, constamment, plus elle que moi parce qu'il faut dire qu'elle ramenait surtout ses amies avant. Il y a quelques mois encore, je la voyais parler de ses stars favorites avec ses copines et non embrasser des garçons dans le salon. 

- Moi aussi je suis contente de te revoir, criais-je pour qu'elle m'entende.

Je n'ai pas vraiment fait dégager le playboy pour l'embêter. À mes yeux, elle est et sera toujours ma petite sœur que je veux protéger même si elle ne me rend pas la tâche facile en étant la plus chiante possible. Je ne veux pas qu'elle regrette dans le futur ce qu'elle pourrait faire maintenant. Je ne peux pas la protéger pour toujours, j'ai déjà manqué des mois de sa vie, à l'âge le plus ingrat en plus. Elle devient une jeune femme et malheureusement je ne peux pas l'empêcher. La petite fille qui voulait jouer à la princesse me manque terriblement, elle était si innocente.

    Je me décide enfin à monter les marches, essayant de retrouver la trace de ma petite sœur. J'ouvre les portes une par une, la maison est lumineuse, j'ai l'impression d'être dans un hôtel luxueux méditerranéen. 

Après être montée au deuxième étage, ouvert des dizaines de portes, je tombe enfin sur la chambre de ma sœur avec elle allongée sur le lit en position fœtale. Je m'approche doucement de son lit. 

- Dégage, me lance-t-elle.

Je m'assieds sur le bord du lit, elle se tourne dans l'autre sens pour que je me retrouve dos à elle. 

- C'est qu'un mec.

Elle semble m'écouter puisqu'elle ne bouge plus et s'est arrêté de sangloter.

- Il a préféré retrouver ses amis plutôt que de rester avec moi.

Ce qu'on peut être stupide nous les filles lorsqu'on tombe amoureuse, on se met à pleurer pour un rien à cause de garçons. Elle pleure pour un con de fils à papa en plus.

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