CHAPTER 3 : Home sweet home

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Mon chauffeur allume la radio, après avoir parcouru plusieurs stations, il s'arrête sur une chaîne qui diffuse de la musique électro. Je doute que ce soit pour lui qu'il a mis cette musique. Cette homme est vraiment doté de bonnes intentions. Le son de la musique me fait un bien fou. J'ai terriblement envie de danser et sortir m'amuser. Cela allait être difficile sans personne avec qui sortir. Je n'avais pas fait de viré nocturne depuis un bail.  J'avais besoin d'un peu de compagnie et surtout de m'amuser, comme une fille normale. J'imagine que je n'allais pas danser tout de suite, il y avait St Richard et sa merveilleuse idée de me faire loger dans leur internat. Comment j'allais pouvoir sortir en pleine semaine ? Je ne veux pas sortir seulement le week-end, c'est pour les vieux. Je devais sûrement m'y résoudre, ne plus créer de problèmes et par conséquent respecter les règles. J'étais en train de m'assagir et ça ne me déplaisait pas, me calmer sur les sorties était une sage décision. Ça allait être plus simple à Londres puisque je ne connais personne. 

Sans m'en apercevoir, je m'étais mise à observer mon chauffeur dans ma rêverie. Il était concentré sur la route puis il posa son regard sur le rétroviseur pour m'observer.

- Je peux vous renseigner Mademoiselle Wolski ?

J'avais l'impression d'être une gamine prise en flagrant délit de matage. Il fallait que je trouve quelque chose à dire, c'était sois ça, sois passer pour une conne devant l'homme que mon père paye. Je ne pouvais pas me ridiculiser, vous savez, il y a ce rapport de force entre un chef et son employé. La hiérarchie doit rester parce peu importe le lieu où je suis, je dois toujours savoir à qui suis-je supérieure ou inférieure. C'était la loi du plus fort ou plutôt du plus riche. Je ne peux pas me laisser marcher sur les pieds par n'importe qui et je devais montrer qui je suis. J'ai eu mes moments où je n'avais pas à me soucier ce foutu rapport de force, à envoyer le monde foutre, ces moments où je me sentais forte.

- Oui, votre prénom, je ne peux pas me     permettre de vous laisser me conduire partout sans le connaître. Bien évidemment, si vous ne souhaitez pas que je vous appelle par votre prénom, je peux me contenter de votre nom.     

Il faut sauver les apparences, peu importe qu'elles soient petites ou grandes, l'imagine qu'on donne aux autres est importante. Cela commence pas sa tenue, elle est essentielle, c'est la première chose que les autres remarquent en nous. Les gens jugent trop facilement et rapidement, en ignorant tout d'une personne. Je ne voulais pas donner une imagine bien précise de moi, je voulais juste essayer de réparer et limiter les dégâts, ne pas revoir le regard de honte qu'avait affiché mes parents l'une des dernière fois que je les avais vus.

- Je m'appelle Peter.

- Merci Peter

Je lui souris pour le remercier. Il a vraiment l'air d'un homme bien, je l'imagine père de famille, avec une femme aimante, deux enfants adorables, le cliché de la famille parfaite. Le seul hic c'est qu'il ne porte pas d'alliance alors mes suspicions tombent à l'eau.

    Je vois le paysage défiler rapidement, trop rapidement comparé à Los Angeles et ses embouteillages à n'en plus finir, c'est presque fluide même si ils sont quand même au rendez vous. Enfin une chose que je peux apprécier de ce pays, il est certain que la pluie ne pouvait pas aider à m'acclimater. Je me demande comment les gens font pour ne pas finir dingues avec ce temps. Le soleil me manque tellement avec les soirées sur la plage jusqu'à pas d'heures. Faire la fête et se baigner n'étaient que des souvenirs à présent. Je me vois déjà tomber dans la déprime. La voiture s'arrête enfin devant un immeuble, celui de mes parents à en juger par la nette ressemblance avec les photos qu'ils m'avaient envoyé. 

    Je descends de la voiture, sans attendre qu'on vienne m'ouvrir.  Je monte les quelques marches pour ouvrir la porte.

- Mademoiselle Wolski, c'est l'immeuble d'à côté.

Quelle cruche je fais ! Il faut toujours que je fasse une gaffe. Je me tourner vers Peter, inspecte l'immeuble dans lequel je voulais rentrer, regarde celui d'à côté, et les autres, ils se ressemblent tous. De petits immeubles tous collés les uns aux autres avec quelques différences dont on prête à peine le regard. Et l'originalité dans tout ça ? J'adresse un regard désolé à Peter, il prend ma valise puis m'invite à le suivre dans l'immeuble voisin. 

    Je pénètre dans l'immeuble, aspecte chaque recoin. Tout le bâtiment ne forme qu'une seule maison, j'imagine qu'il en était de même pour ses jumelles de maisons voisines.  C'était plutôt pas mal, moderne, le décorateur d'intérieur était vraiment doué parce que mes parents n'avaient aucun goût en ce qui concerne la décoration. Je rentre dans la cuisine, avec l'intention de manger. J'ouvre les placards, rien, le vide, mis à part des céréales pour pigeon que ma mère aime tant. Pas un seul paquet de gâteaux, la malbouffe est visiblement toujours proscrite. Le comble d'une mère dans le domaine de la gastronomie c'est de n'avoir rien à manger dans sa propre cuisine. Ma mère passe ses journées libres à faire du shopping, de la manucure, voir ses amies à parler commérages. Du moins c'est ce qu'elle faisait à Los Angeles, j'imagine que la vie londonienne ne l'a pas changé. Ma mère était une ado comme les autres, exceptée qu'elle n'était pas une ado. Si insouciante de l'avenir, trop occupée à ragoter avec ses copines. Je me moque mais ma mère est une personne vraiment cool, même si c'est ma mère, et que ça me gêne lorsqu'elle essaye d'être amie avec les miens, elle sait parler de tout. C'est également une femme très intelligente qui a réussis grâce à sa volonté. Je l'enviais, elle avait conquis un monde où les hommes régnaient avec une poigne de maître. 

Je trouve enfin un moelleux au chocolat, tout droit sorti du four que j'engloutis rapidement. La tentation était trop forte, je sors de la scène du crime que je viens de commettre pour ne pas être soupçonnée.

DIONYSOSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant