CHAPTER 5 : JOUR 1

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Je ne sais même pas comment je me suis extirpée de ce lit. J'avais à présent terminé ma valise et ma toilette. Il était temps pour moi de quitter le cocon familial même si je n'ai pas envie de repartir, la tranquillité va me manquer. Je suis du genre casanière, contrairement à ce qu'on peut penser, je n'aime pas quitter ma chambre pour aller vivre ailleurs, surtout lorsque je dois partager ma chambre. On ne m'avait pas renseigné sur le nombre de personnes par chambre mais je doute qu'on pouvait faire chambre à part. Je déteste cet établissement avant même d'avoir commencé à y étudier. C'est avec difficulté que je descends au rez de chaussé, ma sœur prenait son petit déjeuner. Je cherche une horloge, agacée de ne pas en trouver, je prends mon portable : sept heures. Je m'étais dépêchée pour rien. Ma sœur est avec son verre de jus d'orange et ses tartines, je m'approche, embrasse son front. Elle me sourit, la guerre d'hier s'était estompée.

- Bien dormi Mimi ?

Elle hoche la tête, ma sœur n'est pas du matin, elle parle très peu, malheureusement pour elle, je suis d'humeur bavarde.

- Tu as réussi à convaincre papa et maman de ne pas rester dormir à l'internat ?

Ma sœur paraît surprise.

- Je n'ai pas le privilège de pouvoir dormir à St Richard.

- Tu parles d'un privilège... Pourquoi ?

- Je suis trop jeune, ils n'autorisent que les dernières années ou quelques cas exceptionnels.

Alors comme ça il faut être plus âgé pour être à l'internat, c'est stupide, lorsqu'on vieillit, on prend son indépendance, un appartement, surtout si papa et maman le veulent bien et ont les moyens.

- Tu aimes cet endroit, dis-je avec un air de dégoût tandis qu'elle affiche un sourire radieux.

- J'ai enfin l'impression d'être quelqu'un.

Elle a l'impression d'être quelqu'un ? Je ne prends pas la peine de répondre à ce qu'elle vient de me dire, trop choquée. Je ne pensais pas ma sœur aussi stupide.  J'imagine qu'elle veut parler d'exister, à Los Angeles, c'était une jeune fille quelconque, elle était jolie et appréciée mais pas la fille populaire aimée de tous. J'imagine que son Jason « une fille pour aujourd'hui et une fille pour plus tard » était la cause de ce retournement de cerveau. Ma sœur m'avait laissé en plan pour revenir propre et habillée. Elle a changé, je n'avais pas vraiment remarqué hier. Ce matin elle porte une jupe courte avec des bottines à talons, ainsi qu'un rouge à lèvres un peu trop voyant qui la vieillit. Je prends sur moi, je n'ai pas à décider pour elle, ce n'était que des vêtements et du maquillage. Je ne peux pas choisir à sa place. Moi, j'avais opté pour un pull blanc et un denim noir avec mes chelsea, mes cheveux étaient attachés  par une queue de cheval afin de me donner un air sérieux. Je portais également du rouge à lèvres, aussi rouge que celui de masoeur mais j'aimais cette couleur, elle redonnait de la luminosité à mon teint pâle. Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de m'exposer au soleil cet été. Une fois mon manteau aviateur enfilé, mon écharpe enroulée autour du coup et mon sac mis sur l'épaule je sors de la maison pour rejoindre dans la voiture, Peter toujours au volant. Ma sœur à côté de moi pianote sur son téléphone, elle semble enthousiasmée par la conversation puisqu'elle ne peut s'empêcher de sourire comme une débile face à son écran. Je soupire, elle ne m'entend pas, trop adsorbée par je ne sais qui. J'ai l'impression d'être un fantôme, pas un seul regard ni mot durant tout le trajet. Je sors enfin de la voiture, remercie Peter. Je récupère ma valise dans le coffre, pendant ce temps ma sœur s'était volatilisée.

C'est avec difficulté que j'arrive jusqu'au secrétariat, mon énorme valise avec moi. La femme d'hier se lève de son siège lorsqu'elle me voit. Elle me regarde de haut en bas, ce qui me gêne, j'avais l'impression que ma tenue n'est pas suffisamment sérieuse. Nous commençons la visite, elle marche dans les couloirs en me montrant les pièces qui allaient m'être utiles durant ma scolarité. Elle m'emmène enfin dans le dortoir où je passerai mes soirées dorénavant.

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