Analogie [Terminé]

1 - Dongdeamun

L'avenue est presque déserte, les rayons de l'aurore enveloppe doucement la ville. Il y a un peu de brume, j'en déduis que nous sommes tôt le matin.

Je ne connais pas cette endroit.

Du moins je ne sais pas. Cette endroit ressemble comme deux gouttes d'eau à celui où je me trouvais quelques instants plus tôt, mais certains détails me perturbent.

Les commerces ne sont pas les mêmes.

Les bancs sont placés différemment.

Le fameux café, dans lequel je devais retrouvé Chanyeol, qui devrait se trouver un peu plus loin au bout de l'avenue, n'est plus là.

À la place, il y a un gigantesque magasin de type IKEA.

Je suis assis en pleins milieu de la route, perdu.

Une petite porte s'ouvre, un homme en sort et se dépêche d'aller dans le sens inverse de celui où je me trouve.

C'est tout. Il n'y a rien.

Suis-je vraiment à Séoul ?

Je me lève difficilement (comment se fait-il que mes membres soit si douloureux ? ..) et commence à marcher. Je me retrouve sur le trottoir, à marcher sans trop savoir où aller. Je regarde les panneaux : ils sont bel et bien écrits en coréen, mais les indications me sont inconnues.

Sauf une.

Le stade.

Je me mets à marcher d'un pas pressé, je cours presque, pour l'atteindre. Pourtant lorsque j'arrive, je ne reconnais plus l'endroit.

Je me retrouve à l'entrée d'un parc, qui semble assez grand. Aussi grand que le stade en tout cas. Malgré l'heure précoce, le portail est grand ouvert. Un petit panneau indique ceci :

Parc Dongdeamun
Horaires hiver : ouvert de 7h à 18h
Horaires été: ouvert de 5h à 19h
Chiens obligatoirement en laisse.

Il est donc au moins cinq heures.

Je rentre dans le parc, et commence à emprunter des chemins par-ci, par-là, jusqu'à me perdre.

Soudain quelque chose vibre dans ma poche. J'avais complètement oublié. MON PORTABLE. Je le sors précipitamment et l'allume.

Devinez pourquoi il vibrait ?

Pour me prévenir qu'il n'a plus de batterie.

J'aurais presque envie d'en pleurer.

N'ayant pas d'autres choix, je continue de me promener dans le jardin. Je ne sais pas ce que j'espère, à marcher comme un idiot, dans un parc immense, alors que le soleil peine à dépasser la ligne d'horizon.

Et pourtant, après quelques minutes d'errance, j'entend quelque chose.

Mon cœur rate un battement.

J'entend une guitare. Quelqu'un joue une mélodie, très douce. Et chante.

Je reconnaîtrais cette voix entre milles.

Chanyeol.

Je me guide grâce aux sons, et fini par arriver sur une sorte de petite clairière entourée de bosquets, en haut d'une petite bute. Il y a deux bancs, et sur l'un d'entre eux, est assis un garçon, grand, aux oreilles un peu décollés, sa guitare sur les cuisses.

La vision qui s'offre alors à moi me réchauffe le cœur comme jamais.

Mon beau Chanyeol est assis élégamment, ses doigts caresse doucement les cordes en nylon de l'instrument, et il chante, il improvise sur la mélodie. Le soleil sur ma droite est maintenant complètement réveillé, et éclaire le visage de Chanyeol.

Je m'avance sans un bruit vers lui.

Pourtant il me remarque. Il arrête de jouer et relève la tête. Il a un petit sourire, mais lorsqu'il voit mon visage, celui-ci disparait aussitôt et laisse place à une sorte de tristesse.

- Oh bonjour. Lance-t-il en regardant de nouveau sa guitare. Tu m'écoutais jouer ?

- Oui, c'était superbe Channie.

Je lui sourit gentiment. Il relève soudain la tête, et fronce les sourcils.

- Pardon ? Comment connais-tu mon nom ?

Mon cœur rate à nouveau un battement. Voire plusieurs.

- Q-Quoi ? Balbutie-je.

Il me regarde, incrédule, avant de me lancer d'une voix tranchante :

- Mais qui es-tu ?