Chapitre II (suite)

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A ma plus grande surprise, il adore tout ça, tout comme moi et nous riions tout le long du repas, ne touchant presque pas à nos plats de homard et de groseille. Mère m'envoie des regards assassins depuis la tête de table, et je fais semblant de ne pas voir. Je ressens une véritable connexion avec cet inconnu, quelque chose que je n'ai jamais éprouvé avant, et qui m'enivre de plaisir.

Je veux bien me marier avec le meilleur parti possible, puisque c'est le vœu de me parents et le devoir de toute femme, mais rien ne m'empêche de profiter de ma vie de jeune fille avant que ceci ne soit fait. Le repas se termine bientôt, et alors que nous devons nous diriger vers le salon pour jouer à des jeux de dernière mode ou au billard pour les hommes, je prends la main d'Edward (je connais maintenant son nom, après avoir discuter tout le repas) et l'entraîne par une fenêtre pour sauter dans le jardin, au milieu des parterres d'hortensias qui longent la façades ouest.

Nous courons jusqu'au bois non loin, où il y a une petite clairière avec un banc et une statue.

Ses cheveux bruns et souples défaient par la course lui tombent devant ses grands yeux verts et chatouille son nez retroussé. Sa bouche esquisse un sourire tendre et je m'allonge au sol en tapotant un espace près de moi. Il me rejoint, jetant sa redingote au loin; je trace des cercles et des spirales contre sa chemise et il caresse mes cheveux, les enroulant autour de son doigt. Je détache soigneusement le fermeture de mon collier et de tous mes autres bijoux et me blottit contre son torse, qui se soulève régulièrement et me réchauffe. Nos regards se perdent l'un dans l'autre et une promesse muette s'y lit, celle de suivre nos idéaux et de s'aimer, passionnément ou juste tendrement. Nous sommes deux âmes liées par le caractère et les sensations qui ne peuvent pas être différentes de ce qu'elles sont maintenant, deux âmes qui se connaîtront jusqu'à leur dernier souffle. Il me chuchote :

«Quelle chance qu'on se soit rencontré...»

Et j'acquiesce.

«Je ne penses pas supporter que tu partes. Et j'espère que mère acceptera qu'on se marie. Tu n'es pas fiancé ?

-Non, mais je ne suis pas un très bon parti., me répond-il en embrassant le lobe de mon oreille.

-Seulement, je ne penses pas pouvoir vivre normalement la vie qu'on me destine après avoir vécu quelque chose d'aussi fort. Grâce à toi.

Je t'aime...»

Ses yeux m'enveloppent du regard et sa joue se colle contre la mienne. Je ne pense pas avoir jamais été aussi pleine et heureuse, si inconditionnellement bien et vivante. Aussi quand il me répond «Et moi encore plus» et m'embrasse, je découvre ce qu'est l'extase.

Une vie déjà tracéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant