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7 aout 1789,

Cour des Miracles, Paris

Gaëlle s'éveilla brusquement, le front empli de sueur. Elle espérait ne pas avoir crié cette fois mais à entendre les ronflements persistants, il semblait que tous les autres franc-mitoux étaient encore profondément endormis. Le soleil à peine levé laissait le grenier encore plongé dans la pénombre. Elle écarquilla les yeux et se leva doucement. À pas de loup, elle longea les paillasses et reconnut Gédéon endormit comme un enfant, l'air si innocent qu'elle peina à reconnaître le petit voyou qu'elle connaissait.

Après avoir descendu prudemment les escaliers de l'immeuble, elle se retrouva à l'entrée de la place. Au centre, elle aperçut quelques ivrognes endormis, gardant fermement une bouteille de vin dans le creux de leur bras. À gauche, elle reconnut la bicoque du coësre et refusa d'imaginer ce qu'il se déroulait à l'intérieur. Enfin, elle se questionna sur les lieux qu'elle ne connaissait pas, qu'elle n'avait pas encore explorés.

Alors elle s'avança vers un immeuble un peu plus imposant que les autres, un peu plus majestueux. Dans le silence le plus total, elle poussa la porte et entra. Elle fut surprise de ne découvrir qu'un mince couloir sombre qui ne coïncidait pas avec l'extérieur du bâti, pourtant plus prestigieux que le reste. Elle s'agrippa aux parois pour ne pas perdre son chemin et rejoignit l'extrémité du corridor. Sa surprise fut d'autant plus grande lorsqu'elle découvrit une immense pièce dorée chaleureusement éclairée. Au sol, dans un léger renfoncement étaient éparpillés une multitude de coussins aux couleurs vives et attrayante. Elle s'approcha et examina les soieries et les broderies orientales qu'elle ne connaissait que dans les marchés. Tandis qu'elle examinait attentivement la pièce elle ne vit pas arriver à elle la maitresse de maison. Une femme forte laissant largement découvrir une peau halée. Son visage aurait pu être harmonieux s'il n'était pas si bouffi. La graisse qui l'enveloppait de part en part, étouffait les commissures de ses lèvres et les bords de ses yeux. Gaëlle sentit alors une odeur désagréable qui surplomba celle de l'alcool. Elle se retourna. Dans un sursaut incontrôlable, elle fut face à l'imposante femme qui la fixait. Cette dernière commença :

- Bah alors gamin ? C'est pas une heure pour venir ici !

- Je ... je ... balbutiât-elle.

- Mais tu m'as l'air tout jeunot, reviens ce soir si tu veux. Ah t'es nouveau par ici ? ... Et tu n'es pas le seul par les temps qui courent.

- C'est quoi cet endroit ? Questionna t'elle.

- Ah oui, t'es carrément nouveau toi !

Gaëlle éberluée, fixait cette femme disgracieuse quand elle vit surgir d'une porte reculée un homme dont la carrure lui était familière. Quand son visage fut exposé à la lumière d'une torche, elle reconnut Jean. La maîtresse de maison fit volte-face et exprima un grand sourire à la vue du jeune homme et lui lança vulgairement :

Dans l'ombre de la lumière (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant