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1 aout 1789,

Rue vieille du Temple, Paris,

Frosine pénétra dans la chambre des enfants et ouvrit les larges volets dans un élan brutal qui arracha de longs gémissements. Les volets se plaquèrent tour à tour contre les murs dans un claquement sourd qui fit résonner la pièce, deuxième série de gémissements. La lumière fusa et cette fois-ci réveilla les enfants. Anne se cambra sous ses draps comme pour forcer son corps à se réveiller. Elle se mit à grogner quand sa nourrice vint lui souffler à l'oreille : « Debout Madame la dormeuse. Un repas vous attend dans la cuisine. » Soudainement elle sortit la tête jusqu'alors enveloppée sous ses draps. Elle imagina le chocolat chaud fumant et les tartines de confiture. Elle se leva, soutenue par le chant des oiseaux qui lui prouvèrent que le soleil s'était bien levé. Elle rejoignit la cuisine avec Frosine tenant son petit frère Louis qui commençait à s'agiter. « Mais oui nous allons te donner à manger. » murmura gaiement Frosine en chatouillant le ventre grassouillet du bébé. Elle s'installa à table aux cotés des trois petites et les regarda manger goulument. « Votre couteau Anne ! » vociféra t-elle exaspérée. Cette dernière sursauta une fraction de seconde, prit correctement son couteau et jugea sa nourrice d'un air faussement ironique. Frosine n'en tenu pas rigueur, c'était habituel dans son cas.

Dans ce moment de paix ou chacun avait la parole coupée par la nourriture, Théodore entra suivit de ses exclamations. Frosine s'inquiéta quand elle repensant au soir de l'attaque du manoir. Depuis lors, elle n'avait toujours pas trouvé le courage de lui soutirer des informations. Aussi l'ignorait-elle depuis ce temps.

- Ah ! vous êtes là Frosine !

- Qui a t-il Théodore ? Vous semblez essoufflé.

- Les ouvriers ... Les ouvriers ... balbutiât-il.

- Et bien quoi les ouvriers ? Mais vous allez cracher le morceau !

- Les ouvriers de Montmartre détruisent les blés de la plaine saint Denis. Ils sont armés jusqu'aux dents !

- Est-ce pour cela que vous venez troubler notre calme ?

- Mais Frosine, il se pourrait bien qu'ils aient accrochés la tête de quelques nobles au bout d'une pique ...

- Théodore ! Pas devant les enfants ! lâcha-elle excédée.

- C'est quoi une pique ? questionna la petite voix de Catherine.

- Rien ma chérie, mange.

- ... Sans compter le meurtre de l'intendant de Paris ! »

Frosine exprima son exaspération d'un souffle las. Quand elle releva la tête, elle vit le visage d'Anne qui la regardait avec de gros yeux comme si elle voulait lui signifier quelque chose que personne d'autre ne devrait et ne pourrait comprendre. Pourquoi Théodore s'inquiétait-il à ce point s'il avait déjà choisi le camp de la roture ? Il continua : « je ne voudrais pas vous alarmer ma chère Frosine ...

Dans l'ombre de la lumière (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant