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 3 aout 1789, fin d'après-midi,

Rue vieille du temple, Paris

« Puisque je vous dit qu'elle ne me sied point ! Brailla Anne à travers sa chambre.

- Oh si elle vous sied, Madame la faite expressément venir de Londres pour vous, riposta la vieille gouvernante.

- Alors les Londoniennes ont un gout très prononcé pour les choses encombrantes. Je n'ai que faire des soieries, des broderies et de tout le reste, je suis oppressée là dedans, j'étouffe. Otez la moi. Frosine, je vous ordonne de me l'ôter !

- Pourtant les robes anglaises sont plus simples que les française. En choisissant cela, votre mère songeait à votre confort. » Prononça Frosine tout en s'avachissant sur un fauteuil. Elle respira à grand coup pour ne pas exploser. Elle ne comprenait pas l'attitude de la demoiselle. La robe était pourtant des plus raffinées et sa mère avait porté une attention tout particulière pour gâter sa fille et la ménager des robes encombrantes de la cour française. Dans sa rage, la jeune fille continua : « Enlevez-moi ce corset ou je l'arrache ! »

A ces mots virulents qui avait traversés l'ensemble de la demeure, Madame la marquise entra furibonde et attrapa sa fille violemment par le bras. Ses yeux menaçants suffirent à obtenir d'elle le silence. Anne se recroquevilla sur elle même, apeurée. Puis prise d'un élan de colère se redressa. Elle avait imaginé cette scène des millions de fois. La fois où elle affronterait sa mère. Réciproquement son regard se planta dans celui de sa mère et un duel s'immisça entres elles. Puis une gifle fusa. Le corps de la jeune fille se tordit sur lui même et son bras gauche lui couvrit la tête en prévention d'une seconde gifle. La femme sombre dans sa robe à panier couleur de nuit n'avait pas bougé. Elle fixait toujours le corps apeuré de sa fille et lâcha enfin : « mettez cette robe. » Puis elle se redressa et fixa Frosine de ses yeux sombres : « Frosine, serrez-moi ce corset jusqu'à ce que son souffle soit coupé s'il le faut, mais faite la obéir ! »

Son ton froid avait glacé la pièce. La marquise s'en alla avec rapidité. Ses pas firent trembler le sol.

A contre cœur, Anne sentit une larme coulait sur sa joue. Pourquoi pleurait-elle sans arrêt, elle qui n'était point émotive ?

En silence, sa nourrice exécuta les ordres de Madame auxquelles toutes deux exprimaient de la réticence.

* * *

Frosine s'était réfugiée dans la cuisine et regardait le jardin à travers une ouverture voutée. Ses yeux divaguaient sur le paysage qu'elle connaissait par cœur. Ses méninges travaillaient et lui échauffaient les tempes. Soudain, Théodore interrompit ce moment de réflexion par son entrée toujours plus brutale pleine d'affolement : « tenez, lisez ! »

Il lui tendit le journal du 3 aout 1789 qui disait que la journée serait assez belle. Elle commença à lire les récit de l'assemblée nationale sous l'énervement de Théodore : « Calmez-vous je vous en supplie » lâcha-elle excédée.

Dans l'ombre de la lumière (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant