Chapitre 24

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Qu'est ce qu'il se passe ?
Une ronde de gens planent au dessus de mon visage. Certains me secoue en essayant de me réveiller mais je ne dors pas. J'ai envie de crier, de hurler que je suis bien là. Une dame était au
téléphone, sûrement avec les pompiers.
J'entend une voix qui m'est familière mais je n'arrive pas à la reconnaître, mes oreilles sifflent, elles me fond horriblement mal. Je vois flou, comme si un voile était déposé sur mes yeux.
Un visage qui m'est familier s'approche. C'est Olivio, je le reconnaît. Merci !  Il est là, il est là pour m'aider.
S'il te plaît Oli touche moi, juste la main ou le visage, j'ai besoin de toi, j'ai besoin de toi pour résister.
Il me prend la main, s'agenouille près de mon corps allongé sur le bitume et m'embrasse le front en me murmurant :

- Allez Mathilde... T'es la plus forte. Tu... Tu vas résister. Courage.

On se regarde dans les yeux. Son regard vide et perdu m'attriste. Je pleure sans pouvoir extérioriser ma peine, mes larmes ne coulent pas.
Je suis prisonnière de moi même.
Une sirène retentit, les pompiers sont déjà la.

Un homme me sépare d'Oli; non j'ai besoin du lui ! Ne me séparer pas de lui ! Oli semble lui crier dessus mais je ne sais pas pourquoi.
Il me mettent sur un lit et m'apporte quelques soins. Une infirmière me serre la main.

Elle ( en me chuchotant à l'oreille ) : Je vais tout faire mademoiselle, a vous de m'aider, que tu vives, que tu meurs ça dépend que de toi.

Je me bat madame.
Mais je n'y arrive plus.

Je suis transférer dans ce camion, la bouche recouverte d'un masque a oxygène. La sirène retentit à nouveau. J'ai une boule dans le ventre, je ne veux pas retourné à l'hôpital.
Et puis, où est Oli ? Et Florian ?

Bip, bip, bip,bip
Se bruit désagréable me réveille.
Je suis à l'hôpital. J'ai une horrible douleur à la tête, a la hanche et aux côtes. Je lève doucement la tête et aperçois Olivio endormit sur un siège près de mon lit. J'essaye de le réveiller, j'essaye de lui parler, mais impossible, mes lèvres ne suivent plus.
Je perd la parole.
Je tente de bougé la main pour le toucher, mais impossible, il m'est impossible de bouger ne serait ce qu'un orteil. J'ouvre la bouche mais aucun son ne sort. J'en pleure.
Je n'ai plus de mots ? Les mots c'est ce qu'il y a de plus important au monde, mais au final ce n'est rien, ce n'est que des mots, il n'y a que les actes que l'on retient, mais encore, je ne peux plus bouger.
Est-ce que j'entends ?
Est-ce que j'ai encore des émotions ?

?? : Mathilde ??

Cette voix me coupe de mes pensées.
Je regarde Oli en pleurant.
C'est lui qui m'a appeler.

Oli : Tu... Tu m'entends ??

Oui je t'entend, je ne peux pas te le montrer !

Oli : Si tu m'entend bouge un peu ?

Je peux pas bouger Oli mais je t'entend ! S'il te plaît dis moi que tu m'aimes, que je suis la femme de ta vie, dis moi que tu veux m'avoir a tes côtés tout les jours, parles moi de toi, que de toi. S'il te plaît.

Oli : ... Je pense que tu m'entends pas, mais c'est pas grave, au moins je te l'aurais dis...

Oui continue, je veux me battre mais j'ai besoin d'une motivation ! Je t'ecoutes.

Oli : J'ai été con, trop con, comment j'ai pu te parler comme ça ? Parler comme ça à la femme que j'aime, à la femme que je vénère et que j'aime à en mourir. J'aurais aimé t'amener sur des îles désertes, te faire voyager comme tu l'as toujours rêver, j'aurais aimer t'écrire une chanson, pour te dire à quel point je t'aime mais j'avoue que pour ça j'ai pas besoin d'une chanson. Juste de toi.
Tout ça c'est des clichés, c'est un peu comme les films cul-cul que tu détestes mais peut être que si on en crée un monde c'est pas si mal. Tu es belle, même comme ça tu es belle...

Que veut-il dire ? Qu'est ce que j'ai de si different Oli ?

Oli : Sa fait déjà deux semaines, ça passe vite. On est le 21 août... Attend regarde.

Il prend un miroir.

Oli : Tiens toi prête.

Il tourne la glace.

Non... Mes cheveux ? Ils sont où ? Je pleure de nouveau, j'ai du mal à me faire a ma nouvelle apparence.

Oli : Non non Mathilde, pleure pas, tu es magnifique, il y a que ton visage, ton magnifique visage.

Je sourie.

Oli : Tu... as sourie ? Tu m'entends Mathilde ?? Si tu m'entends Mathilde sourie en me montrant tes dents.

Je m'exécute. Mais impossible, impossible d'utiliser les muscles de ma mâchoire.

Oli : Je peux t'embrasser ?

Oui Oli embrasse moi, j'en ai besoin, je veux pas mourir sans toi.
Il dépose ses douces lèvres sur les miennes en me prenant la main. Son contact me soulage, il me rassure.

Oli : Je t'aime.

Moi aussi je t'aime Oli, plus que tout, j'aimerais te le dire, j'aimerais pouvoir te le dire.

Oli : Je ne peux pas m'empêcher de me rappeler l'enfant que tu étais.

Il commence à sangloter... Non Oli, non ! Pleure pas s'il te plaît...

Oli : Tu étais déjà magnifique, une allure de jeune femme, avec une âme d'enfant, mais tu restais une fille en manque d'amour, abandonner et sans parent, et je sais même pas si je t'en donne assez de l'amour, tu mérites plus, tu mérites tout l'amour du monde. Pffff tu ne m'entend pas, pourquoi je te raconte ça...
Et tu sais , je me rappel de notre combat pour Bigflo et Oli, on en parle pas souvent de ce combat qu'on a fait pour la musique. Tu étais une violoncelliste remarquable, tu étais une artiste, une femme talentueuse. J'ai l'impression que tu n'as pas profiter assez de la vie...

Si Oli si, ne t'inquiète pas...

Oli : Mathilde je t'aime, je t'aime. Combien de fois je dois le répéter pour que tu m'entendes ?

1 millions de fois, comme tu veux je m'en fou mais je veux aussi te le dire. Je t'aime et je t'aimerais toujours.
Il dépose un baiser sur mon front et sors de ma chambre. Je suis seule, livrée à moi et mon cancer et mes côtes détruites ainsi que toutes les autres blessures... Je mérite vraiment ça ?
Je tourne légèrement la tête vers la pendule, il est environ 17 heure.
Il y a des bouquets de fleurs autour de moi, je les regardes, bientôt, ils seront sur ma tombe, le jour de mon grand voyage.

MathildeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant